François-Joseph Fabié[1] est le fils du meunier du moulin de Durenque et l'ainé d'une famille de quatre enfants. Brillant élève à l'école primaire, de 8 à 11 ans, il entre en 1857 au collège des frères de la paroisse de Saint-Amans à Rodez, puis en 1860 à l'institution Palous[a] et fin 1860 comme externe au pensionnat Saint-Joseph qui venait d'ouvrir. Après une interruption de 18 mois, il y retourne en 1864 pour faire une année de préparation au concours de l'École normale. Reçu premier à l'École normale de Rodez en 1865, il part pour l'École normale spéciale de Cluny en Bourgogne en 1868, grâce à une bourse d'études qui lui est attribuée par le ministre de l'Instruction publique et il obtient son diplômé au début de la guerre de 1870[2]. Il entame alors une double carrière d'enseignant et de poète[3].
En 1872, il devient professeur de littérature au lycée de Toulon. Il s´y marie et y publie son premier recueil de poésie, La Poésie des bêtes.
« Tout le long de ses livres, je note un je ne sais quoi de fruste et de gauche. À propos d’un chat qui poursuit une souris, le poète se croit obligé de se rappeler Achille poursuivant Hector autour des murs de Troie. Il a souvent de ces pédanteries faciles. Il m’apparaît comme un mélange singulier (intéressant et sympathique après tout) de rustique et d’universitaire de province. »
Dans Le Temps des Amours, Marcel Pagnol raconte que c’est à cet écrivain qu’il dut, alors qu’il était en quatrième, son premier émoi poétique :
« Je venais de terminer ma version latine. C'était le soixante-troisième chapitre du Livre VII de César : Defectione Haeduorum cognita.
En attendant le dernier tambour du soir, je feuilletais les Morceaux choisis de la Littérature Française lorsque le hasard me proposa un poème de François Fabié.
L'auteur parlait à son père, un bûcheron du Rouergue, et il lui promettait de n'oublier jamais :
Que ma plume rustique est fille de ta hache.
Cette transformation d'une cognée en « plume » me parut le comble de l'élégance poétique, et je ressentis le frisson sacré de la beauté. Des larmes montèrent à mes yeux, et je pénétrai dans le royaume sous les yeux mêmes de ce Pœtus, qui ne se douta de rien. »
Michèle Gorenc, Les poètes du pays natal (1870-1890) : l'exemple de Jean Aicard et de François Fabié, Paris, Honoré Champion, , 544 p. (ISBN978-2745328564)
Dominique Crébassol et Maëva Robert (photogr. Patrice Thébault), Carnets de l'Aveyron, Lévézou et Ségala. Sous les traits de quatre personnalités aveyronnaises. Eugène Viala, Jean-Henri Fabre, Renaud de Vézins, François Fabié, Éditions midi-pyrénéennes, Syndicat mixte du Lévézou, , 48 p. (EAN9791093498232)