L'éducation de François Jacquier est confiée à son oncle Jean Sanlis, un ecclésiastique, qui reconnaît ses dons pour la science et les mathématiques. À seize ans, il entre dans l'Ordre des Minimes. Il est envoyé à Rome pour poursuivre ses études au couvent français de la Trinité-des-Monts. Avec l'accord de ses supérieurs, il se spécialise en mathématiques. Il étudie également les langues anciennes[1] et acquiert de bonnes connaissances de l'hébreu ; il parle le grec aussi bien que le français.
Ses connaissances lui permettent d'obtenir le mécénat des cardinaux Alberoni et Portocarrero. Il suit le cardinal Alberoni dans sa légation à Ravenne et est nommé pour inspecter le travail commencé par Manfredi pour prévenir les inondations répétées dans la région. On lui donne la chaire d'Écritures Saintes au Collège de la Propagande. Il est également affecté par le chapitre général des Frères minimes réuni à Marseille au travail sur les annales de l'ordre.
Jacquier collabore plusieurs fois avec Thomas Le Seur et une fois avec le jésuite Bošković[2]. Dans ses copieux commentaires sur les Principia de Newton, rédigés avec Le Seur (et connus à tort sous le nom d'« édition jésuite »), il est parmi les premiers à faire remarquer l'importance des Mechanica d'Euler pour la compréhension de l’œuvre de Newton[3]. Avec Le Seur de nouveau, il écrit Elémens du calcul intégral, ouvrage très estimé, le plus complet de ceux publiés jusqu'alors sur le sujet.
Les principaux travaux de François Jacquier sont :
Isaaci Newtoni philosophiæ naturalis principia mathematica, perpetuis commentariis illustrata (3 vol. in-4, Genève, 1739-42). Texte des Principia de Newton, commenté par Jacquier et Thomas Le Seur (les commentaires prennent autant de place que le texte). En ligne, édition de Glasgow :
Elementi di perspettiva, secondo i principii di Brook Taylor con varie aggiunte spettanti all'ottica e alla geometria, Rome, Generoso Salomoni, 1755 (8 vol. , Rome, 1745). (« Éléments de perspective selon les principes de Brook Taylor, avec diverses additions concernant l'optique et la géométrie ») ;
Institutiones Philosophicæ ad studia theologica potissimum accommodata (6 vol. , Rome, 1757), réimprimé plusieurs fois à Rome, Venise et en Allemagne et traduit plus tard en espagnol ;
Elémens du calcul intégral (in-4, Parme, 1768), avec Thomas Le Seur.
Publications
Riflessioni sopra alcune difficoltà spettanti i danni e risarcimenti della cupola di S. Pietro, 1743
Jean-Christophe Stuccilli, « Un inédit romain de Laurent Pécheux : le portrait du père François Jacquier », dans Studiolo, 8 - 2010, p. 185-194.
E. Jovy, Le P. François Jacquier et ses correspondants, Vitry-le-François, Société des sciences et arts de Vitry-le-François, 1922.
Gilbert Maheut, François Jacquier : 1711-1788, Société des sciences et arts de Vitry-le-François, 1988, 25 p.
Gilles Montègre et Pierre Crépel, François Jacquier. Un savant des Lumières entre le cloître et le monde, Collection Histoires de Géométries, Presses Universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2018, 506 p. (ISBN978-2-8143-0327-0)[6].