Le premier document attestant de l'existence de Furnes est romain et nomme l'endroit Furna. Le même nom est utilisé une seconde fois en 877 pour une possession de l'abbaye Saint-Bertin à Saint-Omer. Au IXe siècle, Furnes est une bourgade fortifiée à la suite des raids des Normands. En 1060, elle est placée à la tête d'une châtellenie ou vicomté appelée en flamand Veurne-Ambacht, comptant jusqu'à 42 paroisses, jurant allégeance au comte de Flandre. Furnes reçoit une charte communale au XIIe siècle. Durant ce siècle, le commerce entre les Flandres et l'Angleterre s'intensifia et Furnes s'affilie avec d'autres villes flamandes à la Ligue hanséatique flamande de Londres. En 1206, la ville est ravagée lors du conflit entre les factions rivales des Blavoetins et des Ingrekins. L'économie de la cité décline après un arrêt des relations anglo-flamandes en 1270. Le , Furnes est le théâtre d'une bataille dans la lutte incessante entre les villes flamandes et le roi de France. Les églises principales de la ville, Sainte-Walburge et Saint-Nicolas, datent de cette époque.
Du XVe siècle à la Révolution française
On construit au XVe siècle un nouvel hôtel de ville, qui est aujourd'hui connu comme le pavillon des officiers espagnols par son utilisation au XVIIe siècle comme quartiers généraux militaires. La plupart des bâtiments de la ville datent du règne prospère des archiducs Albert et Isabelle autour des années 1600. La procession des Pénitents est organisée pour la première fois en 1637 par des religieux norbertins. La seconde moitié de ce siècle est marquée par les malheurs apportés dans la région par les guerres de Louis XIV. Vauban construit d'épaisses fortifications autour de la ville dont on peut encore voir les traces aujourd'hui. Ces fortifications ont fait de Furnes une des places fortes de la Barrière.
En octobre 1684, permission de décorer ses armes d'une couronne en cinq fleurons d'or, accordée par lettre donnée à Fontainebleau, est donnée à Jean Baptiste Olivier de Lannoy, seigneur des Pretz, grand bailli des ville et châtellenie de Furnes, dont le père Jean Baptiste, seigneur des Pretz, mayeur (bourgmestre) de Lille avait obtenu des lettres de chevalerie héréditaire en 1671[1].
Le , le prince de Clermont (Louis de Bourbon-Condé) prend la ville pour le compte de la France. Un tableau[2] et une médaille[3] immortalisent l'évènement. Le 13 juillet, Louis XV effectue son entrée à Furnes mais en repart le jour même pour regagner Dunkerque[4].
Lors de ses réformes, Joseph II d'Autriche ferme de nombreuses institutions religieuses, mettant un terme à la procession des Pénitents. Léopold II d'Autriche la permet de nouveau en 1790. Les quelques cloîtres qui étaient encore ouverts sont fermés lors de l'occupation française, à la suite de la prise de la ville le par les troupes de l'Armée du Nord.
Poperinge et Furnes sont les seules villes belges à ne pas être occupées par les Allemands.
À partir du mois d'octobre 1914, le roi Albert Ier de Belgique, qui tient à rester sur le territoire national belge, installe son quartier général à Furnes[5].
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Héraldique
La ville possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 10 décembre 1986. Furnes est devenue une ville à la fin du XIIe siècle et était le centre d'une grande région châtellerie de Courtrai (Kasselrij Kortrijk en néerlandais) en Flandre. En 1586, la ville et les Kasselrij ont été réunis sous un conseil. Au XIIIe siècle, les sceaux de Furne arboraient une plante ou une fleur et sur les contre-seings, un lion, probablement le lion de Flandre. Plus tard, des contre-seings ont également montré la plante.
Le sceau de 1409 montrait à nouveau un lion. Après la fusion en 1586, un nouveau sceau fut utilisé montrant des armoiries avec sur la première moitié le lion de Furnes et sur la seconde un lion et un sautoir pour la châtellerie.
Au milieu du XVIe siècle, deux versions des armoiries étaient connues; un lion noir, armé de rouge, sur de l'argent, ou, comme mentionné par Gaillard en 1538, un lion noir sur de l'or, avec un petit trèfle sur la poitrine. Depuis les armoiries ont montré un lion noir, avec ou sans trèfle.
En 1818, la ville reçut le lion noir et le trèfle, mais maintenant avec une langue rouge. Ce qui a été confirmé après l'indépendance de la Belgique. En 1986, la langue rouge fut supprimée et la croix de guerre française avec palme, reçue par la ville en 1919, y fut ajoutée.
Blasonnement :D'or à un lion contourné de sable chargé d'un trèfle de sinople sur sa poitrine. L'écu sommé d'une couronne de marquis et décoré de la croix de guerre françaises avec palme.
En 1971, les communes d'Avekapelle, Booitshoeke, Bulskamp, Eggewaartskapelle, Steenkerke, et de Zoutenaaie fusionnent avec Furnes. La même année, la commune des Moëres est intégrée dans celle de Houtem et les villages jumeaux de Vinkem et de Wulveringem forment la commune de Beauvoorde. Ces quatre anciennes communes sont rattachées à Furnes en 1977.
La Grand-Place de Furnes comporte de nombreux bâtiments datant de la Renaissance dont la plupart sont caractérisés par l'utilisation de la brique lors de leur construction. Il existe cependant quelques contrastes entre les différents bâtiments tous vêtus de briques jaunes de la région. Certains édifices comme le Pavillon des officiers espagnols se caractérise particulièrement par sa tour de style gothique.
En 2016, l'artiste Jean-Noel Vandaele a réalisé à Furnes une performance "Walking Shakespeare in Veurne" (Grand-Place, Hôtel de ville, Beffroi, Hôtel Noble Rose et Parc Delvaux ont servi de support au reportage).
Événements
Chaque année le lundi de Pentecôte, Furnes organise un grand marché aux fleurs.
Le dernier dimanche d'août a lieu un défilé international de musiques militaires.
Le dernier dimanche de juillet, la confrérie de la Sodalité, fondée en 1637, organise dans la ville la procession des Pénitents, un défilé de chars où des groupes représentent la vie et la mort du Christ, suivi d'un cortège de pénitents, vêtus d'une sombre robe de bure, coiffés d'une cagoule, allant pieds nus et portant une lourde croix.
La confrérie de la Sodalité participe également à un chemin de croix dans les rues tous les vendredis soir pendant le carême, tous les soirs pendant la Semaine sainte et le Jeudi saint à minuit.
Jean-Noel Vandaele (1952-) artiste peintre qui vit aux États-Unis. A résidé à Furnes en 2005 et 2006 rue de la liberté. A participé de nombreuses fois à la vie culturelle de la ville (galerie Artypo, Furnart, Galerie De Loft...). Œuvres en collection publique de la ville de Furnes.
Jean van den Berghe, bailli de la ville et châtellainie de Furnes, auteur du traité juridique Dat Kaetspel Ghemoralizeert (1431).
Willem Vermandere, chanteur, auteur-compositeur-interprète et sculpteur flamand.
Sources
Références
↑Amédée le Boucq de Ternas, Recueil de la noblesse des Pays-Bas, de Flandre et d'Artois, Douai, 1884, p. 348, lire en ligne.
↑Description de la relique inestimable du Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ que l'on conserve dans la chapelle de S. Basile à Bruges, Bruges, Corneille de Moor, , 36 p. (lire en ligne), Thierry pénétré de vénération & de respect pour le Monument précieux qu'il venoit d'avoir reçu redouta d'en être lui-même le porteur il en commit la garde à Leonius;Abbé du monastère de l'abbaye Saint-Bertin à Saint Orner qui l'avoit suivi pendant toute la guerre en qualité de son Aumônier Leonius pénétré des mêmes sentiments que son Prince l'attacha à son col & le porta religieusement sur son sein pendant tout le voyage jusque à Bruges
↑Histoire littéraire de la France : ouvrage commencé par des religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, et continué par des membres de l'Institut, imprimerie nationale, (lire en ligne), LÉON OU LÉONIUS ABBÉ DE LAUBES ET ENSUITE DE S BERTIN L auteur de la chronique de Saint Bertin commence ainsi ce qu'il va dire de Léon « Léo fortissimus bestiarum ad nul Uus pavebit occursum » et immédiatement après cette phrase abaissant un peu son style il se contente d'observer que Léon ou Léonius naquit à Furnes que sa naissance était illustre qu il fut élevé à la cour des comtes de Flandres dans les manières et les mœurs du monde urbanis moribus et qu il y remplaça très jeune encore son oncle et son père dans les soins que le prince leur confiait de la distribution
Camille Wybo. La Procession expiatoire de Furnes. Promenade dans Furnes. Un peu d'histoire religieuse, littéraire et dramatique. Le « mystère » à nos jours. Furnes, Desmyter, 1912, 117 p.
Jean de Vincennes. Sous le ciel de Furnes, La procession des pénitents. Charleroi, 1956.