Son histoire est intimement liée à l'histoire du chemin de fer en France : dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la France, et particulièrement ses campagnes, subissait de plein fouet la mondialisation des marchés. Les agriculteurs, autrefois dépendants d’un commerce local, devaient désormais faire face à la concurrence internationale, en particulier des producteurs américains et canadiens. Les infrastructures ferroviaires, telles que la ligne Mouchard - Bourg-en-Bresse, ont été bâties pour désenclaver des régions agricoles comme celle d'Arbois, en rendant possible l’acheminement rapide des produits locaux vers les grandes villes, notamment Lyon, Paris, et des marchés internationaux[3].
Dès 1864 : transport de marchandises agricoles : un rôle déterminant dans la spécialisation viticole d'Arbois
Au XIXe siècle, les voies ferrées ont donc permis de relier des régions rurales à des centres urbains éloignés, ce qui a offert aux producteurs viticoles d’Arbois un accès plus rapide et moins coûteux aux marchés nationaux, voire internationaux.
Avant l'arrivée du chemin de fer, la distribution des vins se limitait principalement aux marchés locaux et ceci en raison des contraintes des routes et des coûts élevés de transport.
Les vins du Jura ont commencé à être expédiés vers des villes comme Lyon et Paris, ce qui a non seulement accru la demande au fil des années, mais renforcé les pratiques d'exportation.
Progressivement, les producteurs ont intensifié l'exportation de vins et l'agriculture arboisienne s'est spécialisée dans la production viticole. Cette transition a également marqué la fin de la polyculture, autrefois courante, au profit de la viticulture[3],[4].
Dès 1870 : début du transport de voyageurs
Dès les années 1870, les trains qui transportaient principalement des marchandises ont commencé à être utilisés pour les voyageurs, facilitant ainsi les déplacements entre les villes et Arbois[4].
Tout au long du XXe siècle : fin progressive du transport de marchandises
Le transport des marchandises viticoles, qui avait été l’un des moteurs de la création de la ligne, est resté actif jusqu'au début du XXe siècle.
Cependant, à mesure que les infrastructures routières se sont développées, l’acheminement des marchandises par train a progressivement décliné.
L'évolution des camions et des autoroutes a peu à peu remplacé le train pour les livraisons locales et nationales, tandis que le transport de passagers devenait l'activité principale[3].
Fin du XXe siècle et début du XXIe siècle : transformations et bouleversements
Dans les années 1990, la SNCF a envisagé la fermeture de plusieurs petites gares, dont Arbois, en raison du coût d'entretien élevé et de la baisse du trafic ferroviaire. La gare a néanmoins survécu grâce à sa place centrale dans le réseau régional TER Bourgogne-Franche-Comté.
Cependant, la gare a perdu certains de ses services, et son guichet a été définitivement fermé en 2015. Un distributeur automatique à subsisté.
En 2015, la mairie d'Arbois a exprimé son souhait de racheter le bâtiment de la gare, alors à l'abandon, à la SNCF dans le but de le réhabiliter et de le confier à des associations. Cependant, les négociations ont échoué en raison d'un désaccord financier, la SNCF exigeant que l'acquéreur prenne en charge la valorisation du matériel se trouvant encore à l'intérieur du bâtiment. Bien qu'un permis de démolition ait été déposé par la SNCF, le bâtiment, fermé depuis plusieurs années, n'a finalement pas été détruit[5].
Aujourd'hui
Flux de voyageurs
La gare d'Arbois accueille actuellement environ 79 000 voyageurs par an[6].
Cette fréquentation est largement liée à la desserte de la ligne TER Bourgogne-Franche-Comté, qui relie Arbois à des destinations comme Lyon, Besançon, et Lons-le-Saunier. La gare facilite les déplacements quotidiens. Elle joue également un rôle important dans l'accessibilité d'Arbois pour les visiteurs, en particulier pour le tourisme
Un nouveau chapitre à venir pour l'avenir du bâtiment historique de la gare d'Arbois
Le bâtiment historique de la gare d’Arbois, aujourd’hui fermé au public, va bientôt connaître une seconde vie grâce au programme "Place de la gare" initié par la SNCF. Ce projet, autrefois connu sous le nom de 1001 Gare, vise à transformer les gares en des centres de services pour les voyageurs et les habitants locaux, tout en préservant leur rôle dans le réseau ferroviaire. Dans le cadre de ce programme, les locaux vacants des gares sont mis à disposition des porteurs de projets[7].
Pour la gare d’Arbois, plusieurs entrepreneurs ont déjà manifesté leur intérêt à travers un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par SNCF Gares & Connexions[7].
La Région Bourgogne-Franche-Comté et la SNCF accompagnent la rénovation du bâtiment, la région prenant en charge la rénovation extérieure, tandis que la SNCF s’occupera de l’aménagement intérieur[8],[9].
Les travaux ont débuté en 2024. Le projet retenu sera présenté officiellement en 2024 ou 2025.
Service des voyageurs
Accueil
Il existe un distributeur automatique de billets.
Desserte
Tous les TER Bourgogne-Franche-Comté (Besançon - Lyon ou autre) desservent cette gare. Les matériels utilisés sur cette ligne sont : X 73500, Z 27500 et Z2 (Z 9500 ou Z 9600) pour les relations Besançon - Lons-le-Saunier ou Bourg-en-Bresse. BB 22200 pour les relations Besançon - Lyon.
↑ a et bRobert Schwartz, « Les transports ferroviaires, la crise agraire et la restructuration de l’agriculture : la France et la Grande-Bretagne font face à la mondialisation, 1860-1900 », dans Genèse des marchés : Colloque des 19 et 20 mai 2008, Institut de la gestion publique et du développement économique, coll. « Histoire économique et financière - XIXe-XXe », , 67–82 p. (ISBN978-2-8218-5396-6, lire en ligne)