Gisèle Sapiro, née le , est une sociologue française.
Biographie
La recherche de Gisèle Sapiro a pour objet le champ intellectuel, la circulation internationale des œuvres et des idées en ce qui concerne notamment les écrivains et la littérature.
Elle s'est interrogée dans plusieurs ouvrages sur la notion de responsabilité de l’écrivain[2].
Dans son essai Les écrivains et la politique en France, publié en 2018, Gisèle Sapiro étudie le rôle de l'écrivain dans la société française. Au XIXe siècle, la littérature et le journalisme permettent d'accéder à la politique. À partir de 1871, date de la création de l'école libre des sciences politiques, les fonctions politiques se professionnalisent et la littérature se politise. En 1900, avec l'affaire Dreyfus, deux camps politiques s'opposent au sein du jury pour le prix Goncourt. Avec le « Nouveau Roman », dans les années 1950, politique et littérature se dissocient. Toutefois la littérature contemporaine est un lieu de critique sociale et politique[3].
Principales publications
La Guerre des écrivains, 1940-1953, Paris, Fayard, coll. « Histoire de la pensée », , 814 p. (ISBN2-213-60211-5)
Translatio. Le marché de la traduction en France à l'heure de la mondialisation, Paris, Éditions du CNRS, coll. « Culture et société »,
Les Contradictions de la globalisation éditoriale, Paris, Éditions Nouveau Monde, coll. « Culture/Médias », , 401 p.
L'Espace intellectuel en Europe : de la formation des États-nations à la mondialisation. XIXe – XXIe siècle, Paris, Éditions La Découverte, coll. « Recherches », , 401 p. (ISBN978-2-7071-5780-5)
La Responsabilité de l'écrivain. Littérature, droit et morale en France (XIXe – XXIe siècle), Éditions du Seuil, Paris, 2011
La Sociologie de la littérature, Paris, Éditions La Découverte, 2014, 128 p. (ISBN9782707165749)
Les Écrivains et la politique en France : de l'Affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie, Paris, Seuil, 2018
Des mots qui tuent. La responsabilité de l'intellectuel en temps de crise (1944-1945), Paris, Seuil, Points, 2020[4]
Peut-on dissocier l'œuvre de l'auteur ?, Paris, Seuil, 2020[5]
Articles
« Le négationnisme en France », Revue de synthèse, t. 125, 5e série, 2004, p. 217-228 ; repris dans Pierre Vidal-Naquet, Les Assassins de la mémoire, édition augm., Paris, La Découverte, 2005, p. 209-225
« Traduction et globalisation des échanges : le cas du français », in Jean-Yves Mollier (dir.), Où va le livre ?, Paris, La Dispute, 2007, chap. X
« Punir la violence des mots : les procès des intellectuels français au sortir de la deuxième guerre mondiale », L’Esprit créateur, vol. 50, no 4, , p. 4-19 (lire en ligne)
(Dir.), La Traduction comme vecteur des échanges culturels internationaux. Circulation des livres de littérature et de sciences sociales et évolution de la place de la France sur le marché mondial de l’édition (1980-2002), Rapport de recherche, Centre de sociologie européenne, 2007
(Dir.), Dictionnaire international Bourdieu, Paris, éditions du CNRS, 2020[6]
↑Frédérique Roussel, « Ecrivains en première ligne », Libération, (lire en ligne, consulté le )
↑Coralie Cabu, « Compte rendu de Gisèle Sapiro, Des mots qui tuent. La responsabilité de l’intellectuel en temps de crise (1944‑1945) », Contextes, (lire en ligne, consulté le ).
↑Nicolas Heimendinger, « Gisèle Sapiro, Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ? », Marges, no 32, (lire en ligne, consulté le ).