En 1920, il adhère au PCUS et rejoint le groupe d'artistes qui mirent leur foi politique au service du Parti communiste pour mettre l'art à son service en réalisant des créations destinées à la diffusion de ses messages de propagande. Il utilise les photos des icônes de l'époque, comme celle de Lénine, pour réaliser des montages photographiques mettant en avant la puissance de son éloquence et de son dynamisme. En ce sens, il participe à l'image nouvelle de l'homo sovieticus[2].
En 1920, il fait connaissance de Valentina Kulagina (1902–1987), alors étudiante aux Ateliers artistiques libres d’État (Svomas). Il l'encourage d'entrer à Vkhoutemas et l'épouse l'année suivante[3].
Après le décès de Lénine en 1924, Gustav Klucis se lance dans le perfectionnement de la technique du photomontage, cherchant à faire de la photographie une alternative à la peinture de chevalet, mais surtout pour exprimer les idéaux de la révolution et contribuer à inspirer au spectateur un sentiment de grandeur, d’appartenance à un destin commun soviétique. Il est nommé à son tour professeur de théorie des couleurs à Vkhoutemas en 1924[3]. Il est impliqué dans les activités de l'association culturelle lettonne Prometejs (Prometheus), fondée à Moscou en 1924, tout comme quelques-uns de ses compatriotes, notamment Aleksandrs Drēviņš, Karlis Veidemanis et Voldemars Andersons[4]. L'année 1928 est celle où il est au sommet de son art et de sa gloire, ses photomontages vont atteindre des formats monumentaux[2].
Lors de l'Exposition internationale de la presse à Cologne en 1928, avec Sergueï Senkin, il contribue à l'élaboration du stand des brigades artistiques soviétiques conçu par Lazar Lissitzky au pavillon d'URSS[6],[7].
Arrêté le , il fut condamné à mort par une commission du NKVD le pour « participation à une organisation terroriste nationaliste contre-révolutionnaire ». Il fut exécuté le au polygone de Boutovo, près de Moscou, avec d'autres intellectuels et artistes lettons[8]. Les circonstances de sa mort ne furent révélées qu'en 1989[9].
En 2007, le réalisateur Pēteris Krilovs lui consacre le film Klucis, l'homme qui créa l'image du paradis soviétique (titre letton Gustavs Klucis. Nepareizais latvietis)[1],[11].
↑Danielle Leenaerts, Petite Histoire Du Magazine Vu (1928-1940) : Entre Photographie D'information Et Photographie D'art, Bruxelles, P.I.E.-Peter Lang S.a, , 403 p. (ISBN978-90-5201-585-9, lire en ligne)