Cadet sans fortune, exilé du Poitou après une révolte menée contre le roi d'Angleterre et l'assassinat de son représentant, après une dizaine d'années passées en Orient, Guy est choisi pour épouser la princesse Sibylle, héritière du royaume de Jérusalem. Son beau-frère, Baudouin le Lépreux, l'écarte de la succession et désigne son neveu Baudouin V pour lui succéder. Mais la mort de ces derniers amène Guy et Sibylle au pouvoir malgré l'opposition d'une partie des seigneurs latins.
Quelques mois après son accession au trône, il est le principal protagoniste de la perte du royaume latin de Jérusalem à la suite de la bataille de Hattin où il est fait prisonnier. Cette défaite écrasante et la perte définitive de Vraie Croix sont un véritable séisme qui secoue l’ensemble de la chrétienté et déclenche la troisième croisade. Saladin envahit la plus grande partie du royaume que Guy tente de reconquérir. Une rivalité éclate entre Guy et Conrad de Montferrat qui finit par aboutir à un compromis sous l'égide de Richard Cœur de Lion, par lequel Conrad devient roi de Jérusalem et Guy reçoit l'île de Chypre[3], où il réussira avec succès à implanter une administration.
Historiographie
« En face de Saladin, Guy de Lusignan semble bien falot. Au-delà de son physique avantageux, qui plaît aux femmes, dit-on, celui sur qui repose la destinée du royaume de Jérusalem apparaît comme un personnage creux et sans envergure. Exagération imprimée par les conséquences de son règne ? Le fait est que, hormis ses capacités stratégiques défaillantes, qui plus est face au génie militaire qu’est Saladin, Lusignan va tout au long de sa carrière démontrer une intelligence politique aiguë qui lui permet non seulement d’obtenir le trône de Jérusalem avec le soutien d’une des deux factions rivales, mais aussi de se maintenir au pouvoir dans la défaite, suffisamment pour fonder une dynastie qui régnera durablement sur Chypre et puis en Cilicie. »[4]
— Arnaud Blin, « Hattîn 4 juillet 1187 », dans Les batailles qui ont changé l’histoire, Perrin, 2016, p. 182.
« Le règne de Guy de Lusignan est marqué par sa défaite catastrophique à Hattin et l’effondrement du royaume de Jérusalem. L’ampleur du désastre a conduit les historiens des XIXe et du début du XXe siècle à juger très sévèrement le personnage, éclipsant sa trajectoire étonnante, sa tentative de reconquête du royaume de Jérusalem, sa participation active à la conquête de Chypre et son succès dans l’établissement d’un royaume insulaire. Ses sceaux et ses monnaies nous permettent d’appréhender l’image du pouvoir qu’il a souhaité renvoyer pour imposer successivement sa domination dans deux espaces culturels, l’Orient dit « latin » et l’île byzantine. Dans le même temps, comme le maintien de son autorité reposait sur l’appui des souverains d’Occident, il devait diffuser une version de ses malheurs qui lui soit favorable. Elle se répand pendant la première moitié du XIIIe siècle, avant que la diffusion des continuations de Guillaume de Tyr et surtout de la Chronique d’Ernoul ne remporte le combat mémoriel, imposant pour les historiens postérieurs un point de vue très hostile au roi de Jérusalem[5],[6],[7], aujourd’hui remis en question par les chercheurs[8],[9],[10],[11]. »
— Clément de Vasselot de Régné, « Guy de Lusignan : pouvoir et récits du règne entre Occident, Orient latin et Chypre », dans Transferts culturels : France et Orient latin aux XIIe – XIIIe siècles, Colloque international co-organisé par le CESCM (Université de Poitiers/CNRS) et le CMEMS (Stanford University/FSCIS), 24-26 avril 2019. (présentation en ligne)
Les frères Lusignan s'illustrent en Terre Sainte et apportent un immense prestige à l'ensemble du groupe familial en raison des hauts faits d'armes de Geoffroy et par l'accession à la royauté de Guy.
À partir de 1174, le roi de Jérusalem est le fils d'Agnès de Courtenay et d'Amaury Ier de Jérusalem, Baudouin IV le Lépreux, jeune homme fort capable mais atteint d’un mal qui ne lui permet ni de se marier, ni d’assurer sa descendance : la lèpre[22],[23]. À l’extérieur du royaume, l’Égypte est récemment passée de la domination des califes fatimides, en pleine décadence, à Saladin, un soldat kurde qui rêve d’unifier la Syrie musulmane et l’Égypte pour ensuite réduire le royaume de Jérusalem. Baudouin IV n’a pas de frère, mais il a deux sœurs, dont l’une est encore une enfant. La question du mariage de Sibylle de Jérusalem, la plus âgée des deux sœurs (son unique sœur germaine, l'enfant Isabelle étant leur demi-sœur consanguine, fille de Marie Comnène), est primordiale pour l’avenir du royaume.
Sibylle est d’abord mariée en 1176 à Guillaume de Montferrat, un homme fort capable mais qui meurt rapidement de maladie en 1177, laissant Sibylle veuve et enceinte d'un fils : le futur Baudouin V ou Baudouinet. Pour Baudouin IV, qui sait que ses jours sont comptés en raison de la lèpre, le remariage de Sibylle est vital pour le royaume. Dès 1177, Baudouin d’Ibelin, seigneur de Rama, veuf, propose sa candidature mais le conseil des barons et le roi l'écartent. En compensation, Baudouin IV autorise son frère cadet, Balian d'Ibelin, à épouser la veuve de son père, la reine douairièreMarie Comnène[24]. En 1178, Le conseil des barons décide d'envoyer en France l'évêque d'Acre pour négocier une union avec le duc Hugues III de Bourgogne. De son côté, Baudouin IV écrit à Louis VII pour lui demander d'envoyer en Orient un de ses barons pour épouser sa sœur et prendre le royaume en charge[25]. Le roi de France accepte mais le duc de Bourgogne ne part pas pour l'Orient[26].
Durant l'été 1183, Saladin envahit la Galilée. Le roi convoque l'ost mais une crise de fièvre le contraint à stopper la progression à Nazareth. Son état se détériore et il décide de confier le pouvoir à son beau-frère[34]. Par ces faits, le roi lépreux indique à ses sujets que Guy est le futur héritier du royaume[35]. Concrètement, Baudouin IV garde le titre de roi ainsi que la cité de Jérusalem et un revenu de 10 000 besants or. Guy de Lusignan se voit attribuer la régence de l'ensemble des biens du royaume dont l'ensemble des vassaux doit faire hommage. Cependant, il doit jurer qu'il ne cherchera pas à détrôner le roi et qu'il n'aliénera pas le domaine royal ni son trésor[36]. Cette décision rend Guy impopulaire auprès de certains barons comme les Ibelin et Raymond III de Tripoli qui voit son pouvoir diminuer. Dès lors commandant de l'ost royal, Guy est à la tête d'environ 1 300 cavaliers et 15 000 piétons pour cette expédition[37]. Saladin traverse le Jourdain et se trouve début octobre à Bethsan. Guy de Lusignan se porte à sa rencontre et se positionne aux Fontaines de Tubanie. L'ost ayant sécurisé son approvisionnement en eau, s'adosse au mont Gilboa et construit un fossé à une distance proche du camp de Saladin. Les francs résistent aux provocations de l’armée ennemie, qui aurait voulu qu'ils se lancent dans une charge. Mais les barons restent groupés. Seuls des escarmouches ou des combats mineurs semblent s'être déroulés, menés par le connétable Aimery de Lusignan. Voyant sa stratégie inopérante, et ayant subit des pertes, le sultan retraverse le Jourdain[38].
Cependant les critiques à l'encontre du nouveau régent sont sévères et parfois contradictoires. Certains disent que les barons, jaloux de Guy, ne voulaient pas lui offrir une victoire éclatante au début de sa régence. D'autres affirment que les barons les plus puissants avaient éventé un piège de Saladin[39]. Enfin, une partie influente des barons[40], relayée par les écrits Guillaume de Tyr[41], démontre au roi l'incapacité de Guy à assurer la fonction en critiquant sa gestion de la bataille et son manque de courage face à l'ennemi. Et donc à administrer le royaume[42]. Guy se rapproche de Renaud de Châtillon, qui avait épousé l'héritière d’Outre-Jourdain, de Gérard de Ridefort, maréchal du royaume, et des Courtenay : la faction adverse.
Disgrâce
En a lieu à Kérak le mariage d'Isabelle de Jérusalem et Onfroy de Toron, encore adolescents. Cette union ce fait sous l'autorité de Guy, régent du royaume et beau-frère de la mariée[43]. Cette absence de la cour est choisie par le conseil pour démettre Guy de la régence et associer au trône Baudouinet, fils de Guillaume de Montferrat et de Sibylle ; un enfant âgé de cinq ans[44],[45]. Le roi consulte le patriarcheHéraclius sur la possibilité de faire annuler le mariage de sa sœur Sybille avec le comte de Jaffa. Il s'ensuit alors une rupture des relations et du lien féodal entre Baudouin IV et Guy. Ce dernier s'estimant trahi par le roi se réfugie à Ascalon[46]. Les soutiens[47] de Guy intercèdent en sa faveur auprès de Baudouin et proposent une médiation et une levée des sanctions. Devant le refus catégorique du monarque, les deux grand-maîtres et le patriarche rompent eux-aussi leurs relations avec Baudouin IV et quittent la ville[48]. Guy aggrave fortement la situation en attaquant un camp de Bédouins placé sous la protection de la couronne[49].
Décès de Baudouin IV
Malade, le roi nomme le comte Raymond III de Tripoli régent ; ce qu'il s'était toujours refusé à faire depuis qu'il avait atteint sa majorité[50]. L'arrivée en Orient du grand-père du petit Baudouinet, Guillaume V de Montferrat, et le conditionnement de l'exercice de la régence équilibrent la situation : Josselin III de Courtenay se voit confier, par le conseil, la garde du jeune prince et les châteaux royaux sont placés sous l'autorité des Templiers et des Hospitaliers[51]. À 25 ans, Baudouin IV le Lépreux meurt en , probablement le 16[52], après avoir fait couronner son neveu sous le nom de Baudouin V. Mais le jeune roi meurt à son tour à Saint-Jean-d’Acre, vers le mois de [53],[54], ce qui ouvre une importante crise politique.
Roi de Jérusalem
Couronnement
Le problème de la succession au trône se pose dans les termes suivants : d’un côté, Sibylle et Guy, les plus proches parents des derniers rois, mais exclus de la succession par Baudouin IV ; de l’autre Raymond III, régent nommé par Baudouin V. La monarchie de Jérusalem est une monarchie semi-élective, semi-héréditaire. Effectivement, les premiers rois avaient été choisis par l’assemblée des barons, et même si l’habitude avait été prise de choisir le plus proche parent du défunt roi, ce choix devait être approuvé par l’assemblée des barons. Cela n’a pas toujours été une formalité, et on a vu les barons imposer au roi Amaury Ier la séparation d'avec son épouse Agnès de Courtenay avant de monter sur le trône en 1162.
Ce dernier persuade Raymond III de Tripoli de rejoindre ses partisans à Tibériade en attendant que l’assemblée des barons se réunisse, laissant les Templiers conduire le corps du petit roi à Jérusalem. Raymond III écarté, Josselin de Courtenay en profite pour prendre le contrôle de Saint-Jean-d’Acre et de Beyrouth, et Raymond de Tripoli appelle les barons à s’assembler à Naplouse. À Jérusalem, Sibylle a le champ libre et persuade Héraclius de la sacrer reine, mais l’impopularité de Guy fait que le patriarche n’ose pas le couronner. C’est alors que Sibylle prend la couronne pour la poser sur la tête de son mari en annonçant qu’elle le voulait pour son seigneur et son roi (mi-)[59],[60],[61],[62],[63].
Conflits politiques internes
Mais le nouveau roi n’est toujours pas approuvé par l’assemblée des barons et, apprenant la nouvelle du couronnement et conscient que s’entêter pourrait provoquer une guerre civile, Raymond de Tripoli se désiste et propose comme alternative de sacrer Onfroy IV de Toron[64], marié à Isabelle de jérusalem, la dernière sœur de Baudouin le Lépreux. Onfroy, effrayé par cette perspective, s’enfuit de Naplouse, rejoint Jérusalem où il prête allégeance à Guy et à Sibylle[65],[66]. N’ayant pas d’autre choix, les barons doivent accepter l’avènement de Guy de Lusignan, à l’exception de quelques-uns, comme Baudouin d’Ibelin, seigneur de Rama, qui laisse toutes ses possessions à son fils Thomas[67] et s’exile à Antioche en affirmant « qu’il ne voulait pas encourir le blâme de la perdition » du royaume et que « Guy ne sera pas roi un an »[68].
Conflits politiques externes
L’un des principaux seigneurs du royaume, Renaud de Châtillon, possède la seigneurie d’Outre-Jourdain, un fief qui s’étend au-delà du fleuve Jourdain et jusqu’à la mer Rouge. C’est un point de passage obligé pour les caravanes musulmanes qui voyagent de l’Égypte à Damas, ainsi que pour les musulmans d’Afrique et d’Andalousie qui font le pèlerinage à la Mecque. Cette situation rend la seigneurie très rémunératrice, en raison des douanes perçues, mais le seigneur Renaud, qui ne peut se passer de ses activités de brigandage, ne peut se résoudre à attendre la fin de la trêve conclue entre le royaume et Saladin, s'empare d'une importante caravane, pille ses marchandises et fait prisonnier ses membres[69]. Saladin, dans un premier temps, respecte la trêve et envoie une ambassade à Guy de Lusignan pour demander réparation ; Guy accepte et ordonne à Renaud de Châtillon de restituer les biens et les prisonniers. Renaud refuse de céder. Devant la gravité de l'attaque, Saladin, ne peut perdre la face vis-à-vis du monde islamique et envahit la Galilée en .
Le défaite de Hattin et la perte du royaume latin de Jérusalem
Saladin en profite pour conquérir le royaume, en commençant par les ports, puis par la ville de Jérusalem et la Galilée. Seul Conrad de Montferrat, qui a mis Tyr en état de défense, le tient en échec et Saladin doit lever le siège le . Saladin libère Guy de Lusignan à Tortose en qui retrouve Sibylle à Tripoli[73].
Conrad de Montferrat, toujours soutenu par les Ibelin, s'est établi dans la ville de Tyr et refuse à Guy son accès au début de l'année 1189[75],[76]. Devenu roi sans royaume[77], rejeté par plusieurs barons qui lui reprochent le désastre de Hattin, Guy de Lusignan décide avec quelques chevaliers de reprendre la ville de Saint-Jean-d’Acre et l’assiège le [78]. Il est rejoint par son frère Geoffroy, combattant intrépide et renommé[79], venu d'Europe avec un contingent important de soldats poitevins[80],[81] et par Conrad de Montferrat qui met ainsi de côté sa rivalité avec Guy. Les francs sont assiégés à leur tour par les troupes de Saladin. Les croisés décident de les attaquer pour libérer leurs arrières. La principale bataille de ce siège se déroule le qui voit la capture et l'exécution du maître de l'ordre du Temple, Gérard de Ridefort[82],[83].
Philippe Auguste repart en France, laissant un contingent conduit par Hugues III de Bourgogne. Richard Cœur de Lion poursuit la conquête du littoral, mais ses hésitations l'empêchent de reprendre Jérusalem. Il entreprend des négociations avec Saladin et Conrad. En , une émeute oppose les Génois, auxquels se joignent des français du duc de Bourgogne, partisans de Conrad, qui tentent de lui livrer Acre tenue par les Pisans, partisans des Lusignan. La tentative échoue.
Guy s'installe à Chypre emmenant avec lui un grand nombre de seigneurs Francs qui avaient perdu leurs fiefs en Palestine. En , Aimery, accusé d'avoir soutenu un complot visant Henri II de Champagne, est emprisonné puis libéré rapidement. Il rejoint son frère Guy à Chypre[94]. Guy distribue des domaines, mais en trop grand nombre. Son successeur et frère, Aimery, devra s'assurer un domaine royal suffisant pour subvenir à ses besoins en réorganisant les donations. Cependant, Guy parvient à établir sur l'île un gouvernement fort ; ce que ni les administrateurs du Temple ni les officiers royaux de Richard Cœur de Lion n'avaient réussi[95].
Description : homme représenté en majesté, coiffé d'une couronne fermée et trilobée à pendeloques, tenant de la main droite un sceptre sommé d’une croix et, de la main gauche, un orbe crucigère.
Légende : ✠ GVIDO DEI GRACIA REX IERVSALEM
Légende transcrite : Guido Dei Gracia Rex Jerusalem.
Description : Murailles maçonnées interrompues en leur milieu d'une tour sommée de deux guérites avec, à droite et à gauche, deux bâtiments dont les dômes dépassent de derrière les murailles (celui de gauche porte une croix et l'autre un croissant).
Les Salles des Croisades du château de Versailles attribuent à Guy de Lusignan les armoiries suivantes : écartelé, aux 1 et 4 d'azur, à la croix d'argent, aux 2 et 3 burelé d'argent et d'azur, à un lion de gueules, armé, couronné et lampassé d'or, brochant sur le tout[111],[112].
Ces armoiries posent quelques problèmes :
aucun autre document ne mentionne ces armoiries et les auteurs de la Salle des Croisades ne mentionnent pas leurs sources ;
l’écu burelé d’argent et d’azur au lion de gueules brochant sur le tout, qui sera celui du royaume de Chypre n’est pas attesté avant 1200.
Sachant que les auteurs de la Salles des Croisades ont parfois recouru à l’imagination pour combler les lacunes : ils ont attribué des armoiries aux membres de la première croisade alors que l’héraldique ne s’est développée qu’un demi-siècle plus tard. Il est fort probable que les armoiries de Guy de Lusignan soient hypothétiques.
Hypothèse
Il est possible qu'à partir de son accession au trône, en 1186, Guy de Lusignan pouvait porter comme armoiries celles des rois de Jérusalem, plus prestigieuses que les siennes : même après 1192, car s'il a dû laisser le royaume à Conrad de Montferrat, il n'y a pas renoncé, et a probablement conservé les armes de Jérusalem.
Les armoiries initiales de la maison de Lusignan sont burelé d'argent et d'azur[114]. La brisure ajoutant sur l'écu un lion de gueules est attesté dans un sceau, en 1215, de Geoffroy de Lusignan (contourné à dextre dans le cas présent) [115],[116] puis chez les rois de Chypre. Mais, par la suite, on attribue au royaume de Chypre des armoiries d'argent au lion de gueules armé, lampassé et couronné d'or et le blason des Lusignan de Chypre passe pour être une association des deux blasons. Il est possible que ce blason du royaume de Chypre soit une concession du roi Richard Cœur de Lion, dont on sait qu'il portait des armes similaires pendant la troisième croisade, en raison de la concession d'armes qu'il fit à Geoffroy V de Joinville, qui lui sauva la vie[117].
Tout ceci montre que le blason associant le burelé de Lusignan avec le lion de gueules est probablement postérieur à la troisième croisade (à laquelle participe également Geoffroy de Lusignan), et qu'il paraît peu probable que les armes attribuées à Guy de Lusignan soient réelles.
Écu écartelé aux 1 et 4 d'azur à la croix d'argent, et aux 2 et 3 burelé d'argent et d'azur, de dix pièces, à un lion de gueules, armé, couronné et lampassé d'or, brochant sur le tout
↑Son statut à Chypre n’a jamais été précisé. Ayant été roi de Jérusalem, il conserve le titre royal, mais Chypre en tant que tel n’est pas encore élevé à l’état de royaume. Son frère Aimery de Lusignan, en lui succédant est d'abord seigneur de Chypre, jusqu’à ce que l’empereur Henri VI lui accorde la dignité royale en 1195 ; on peut alors parler formellement de royaume de Chypre.
↑Arnaud Blin, « Hattîn 4 juillet 1187 », dans Les batailles qui ont changé l’histoire, Perrin, (lire en ligne [PDF]), p. 182
↑René Grousset, Histoire des croisades, t. II : 1131-1187, L'équilibre, Paris, Perrin, (1re éd. 1935), p. 728-730.
↑Marshall Whithed Baldwin, Raymond III of Tripolis and the Fall of Jerusalem (1140-1187), Princeton, Princeton University Press, , p. 35-45.
↑Steven Runciman, Histoire des Croisades, Paris, Tallandier, (1re éd. 1951), p. 640-666.
↑Raymond C. Smail, « The Predicaments of Guy of Lusignan : 1183-87 », dans Outremer, studies in the history of the crusading kingdom of Jerusalem, Jérusalem, Yad Izhak Ben-Zvi Institute, , p. 159-176.
↑Malcolm Camaeron Lyons et David E. P. Jackson, Saladin : The politics of Holy War, Cambridge, Cambridge University Press, , p. 258.
↑Peter W. Edbury (dir.), « Propaganda and Faction in the Kingdom of Jerusalem : the background to Hattin », dans Kingdoms of the Crusaders : From Jerusalem to Cyprus, Aldershot, Ashgate, (lire en ligne), p. 173-189.
↑Bernard Hamilton, The Leper King and his Heirs : Baldwin IV and the Crusader Kingdom of Jerusalem, Cambridge, Cambridge University Press, (1re éd. 2000) (lire en ligne [PDF]), chap. 7 (« The victor of Mont Gisard »), p. 158.
↑Robert de Torigni (éd. Richard Howlett), Chronique, vol. IV : Chronicles of the reigns of Stephen, Henry II and Richard I, Londres, (lire en ligne), p. 235-236.
« Eodem anno Gwido de Leszinnam interfecit Patricium comitem Saresbiriensem, redeuntem in peregrinatione a sancto Jacobo. Unde Henricus rex Angliæ plurimum iratus expulit eum de Pictavia. Qui, accepta cruce, peregre profectus est Jerosolimam »
↑Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (1100-1310) (éd. Joseph Delaville Le Roulx), t. IV : (1301-1310), Paris, Ernest Leroux, (lire en ligne), no 389 bis : [1168], p. 249 :
« ego Dulcia, et maritus meus Hugo de Lezinano, et Alamanda, filia nostra »
1168 : Douce, son époux, Hugues [VIII] de Lusignan et leur fille Almodis confirment aux Hospitaliers de Montpèlerin la donation que leur avait faite Bertrand Milon, frère de Douce, décédé, de maisons sises à Montpèlerin.
↑Cartulaire de l´abbaye royale de Notre-Dame des Châtelliers (éd. Louis Duval), Niort, Clouzot, (lire en ligne), IV, p. 6-7.
1171, Chapitre de l'Abbaye des Châtelliers : Hugues [VIII] de Lusignan confirme tout ce que son père avait donné aux religieux de l'abbaye des Châtelliers, et tous ce que ces religieux avaient acquis depuis sa mort, sans qu'ils n'aient à payer aucune coutume ni à lui, ni à ses héritiers et leur donne le droit de chauffage dans la forêt de Couhé.
↑Cartulaire général de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (1100-1310) (éd. Joseph Delaville Le Roulx), t. I : (1100-1200), Paris, Ernest Leroux, (lire en ligne), no 467 : Décembre 1174., p. 319-320 :
« Petri de Lezignan »
1174, décembre : Raymond III, comte de Tripoli, en reconnaissance de la liberté que le grand-maître et les frères de l'Hôpital de Jérusalem lui ont fait rendre, confirme à l'Hôpital tous les dons que celui-ci tenait de ses ancêtres, et lui abandonne, dans le partage du butin en temps de guerre, la part du drapeau, que son père s'était toujours réservée.
↑Le Livre de Philippe de Novare (éd. Jacques Claude Beugnot), vol. I : Assises de Jérusalem ou recueil des ouvrages de jurisprudence, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), chap. XCIV, p. 569-570
1174, 11 juillet (avant), Damas : Aimery de Lusignan est racheté par le roi Amaury Ier de Jérusalem de la prison de Damas.
.
↑ a et bDie Urkunden der Lateinischen Könige von Jerusalem (éd.Hans Eberhard Mayer et Jean Richard), vol. 2, Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, coll. « Monumenta Germaniae Historica / Diplomata Regum Latinorum Hierosolymitanorum » (no 6), , 719-720. (lire en ligne), no 423
1181, 1er mars, Acre : Commutation en faveur de l'abbé Jean du Mont-Thabor.
↑Pierre Aubé, Baudouin IV de Jérusalem : roi lépreux, Paris, Perrin, , p. 250.
↑Jacob Rogozinski, « "Pire que la mort" : Les lépreux au Moyen Âge : de l'exclusion à l'extermination », Lignes, no 35, , p. 15-16 (lire en ligne [PDF]) :
« Deux possibilités se présentent alors : soit la sacralité royale parvient à effacer la souillure de la lèpre ; soit, à l’inverse, cette souillure l’emporte en rendant le roi indigne de régner. En raison de la mystérieuse correspondance qui existe entre le corps du roi et le Grand Corps du royaume, le mal qui l’affecte risque en effet de corrompre l’État tout entier. Ce sont ces deux positions opposées qui se manifestent lorsque Baudouin IV monte sur le trône du Royaume de Jérusalem en 1174 : alors que le pape condamne le couronnement du roi lépreux et exige son abdication, ses sujets lui restent obstinément fidèles et le vénèrent comme un saint. Bien qu’il fût devenu aveugle et que, selon les chroniqueurs, la chair de ses membres partait en lambeaux, il conserva son trône jusqu’à sa mort et fut enterré sur la colline du Golgotha. »
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 120.
« Rex Hierosolymitanus ultimus, quod morbo laborat. Petit, cum morbo Naamani laboret, et timor Arabiae quotidie civitati sanctae incumbat, ut regni Franciae e convocatis baronibus unus eligatur, qui tam sancti regni sufficiat ad tutelam ; sumus enim parati recipere cum desiderio, quem nobis miseritis, et trademus regnum idoneo successori. »
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 121-122.
↑Guillaume de Tyr, La Conquête de la Terre sainte, avec la continuation (manuscrit français), Paris, BnF, coll. « manuscrit français » (no 2754), xiiie siècle (lire en ligne), fo 136 vo.
↑Roger de Hoveden (éd. William Stubbs), Gesta regis Henrici secundi Benedicti abbatis : the chronicle of the reigns of Henry II and Richard I, A.D. 1169-1192, vol. I, Londres, Longmans, Green, Reader, Dyer, (lire en ligne), p. 343 :
« Erat quidem prædictus Gwido decorus facie et probus in armis, et inter familiares regis cæteris familiarior habebatur. »
↑Benjamin Bourgeois, La royauté : dynamiques et représentations. Royaumes de Jérusalem, Chypre et Arménie cilicienne. XIIe – XIVe siècle, t. 1 (Thèse de doctorat en histoire sous la direction d'Isabelle Augé), Université Paul Valéry - Montpellier III, (lire en ligne [PDF]), p. 232-233. :
« Entre Saladin, dont j'ai tant à conter, et le déloyal comte Raimond, il y avait depuis longtemps une alliance dont tout le monde parlait en Syrie. Raimond croyait pouvoir s'emparer du royaume, à cause de sa richesse, et parce qu'il était comte de Tripe ; mais, Dieu merci, il ne l'eut pas. À son couronnement, le roi Gui, auquel Dieu avait accordé cet honneur, convoqua tous ses barons sans exception. Le comte de Tripe y fut aussi mandé ; mais inutile de demander s'il se moqua de la convocation, et s'il fit une réponse injurieuse. Le messager s'en retourna, et le comte se mit en route et alla se plaindre à Saladin, disant qu'il ne pouvait rester dans sa terre à cause de la haine du roi Gui à qui le royaume était échu. »
↑Guillaume de Tyr (éd. Robert Burchard Constantijn Huygens), Chronique, Turnhout, Brepols, coll. « Corpus Christianorum / Continuatio Mediævalis », , livre XXII, chap. 1, p. 1007 :
« Eodem quoque tempore Dominus Boamundus Antiochenorum princeps et dominus Raimundus comes Tripolinus, cum nobilis in regnum ingredientes, dominus regem terruerunt, timentem ne res novas moliri attentaret : videlicet ne rege regno privato, sibi regnum vellent vindicare. Premebatur enim solito acrius rex aegritudine sua, et singulis diebus leprae signum magis et magis evidens prominebat. Soror autem domini regis, quae marchionis uxor fuerat, adhuc in sua viduitate perseverabat, ducem, ut praemisimus, expectans. Cognoscens ergo rex illorum nobilium, et, licet uterque ejus esset consanguineus, suspectum habens adventum, sorori maturat nuptias ; et, quamvis nobiliores et prudentiores, et ditiores etiam in regno, tum de advenis, tum de indigenis possent reperiri, penes quos multo commodius, quantum ad regni utilitatem, illa posset locari, non satis attendes quod tamen, causis quibusdam intervenientibus, cuidam adolescenti satis nobili, Guidoni videlicet de Liziniaco, filio Hugonis Bruni, de episcopatu Pictavensis ex insperato traditur, infra paschalia, praeter morem, solemnia. »
A la même époque, le seigneur Bohémond, prince d’Antioche, et le seigneur Raymond, avec des nobles étant entrés dans le regnum, effrayèrent beaucoup le seigneur roi, qui craignit qu’ils ne vinssent tenter contre lui quelque entreprise extraordinaire, comme priver le roi du regnum, et de s’emparer eux-mêmes du royaume. Le roi, en effet, était consumé d’un mal dévorant plus vivement encore que d’ordinaire, et de jour en jour les caractères de la lèpre se développaient en lui avec plus d’évidence. Sa sœur, qui avait épousé d’abord le marquis de Montferrat, continuait à vivre dans le veuvage, et attendait, comme je l’ai dit, le duc de Bourgogne. Cependant le roi, connaissant bien les nobles qui venaient d’entrer dans ses États, et se méfiant d’eux, quoique l’un et l’autre fussent ses parents, se hâta de conclure le mariage de sa sœur, et quoiqu’il eut pu trouver même dans le regnum, soit parmi les étrangers, soit parmi les indigènes, des hommes plus nobles, plus sages, plus riches, et qui eussent mieux convenu pour l’établissement de sa sœur, surtout par rapport aux intérêts publics, le roi, ne s’arrêtant pas assez à considérer qu’un empressement excessif peut tout gâter, donna sa sœur en mariage, tout-à-fait à l’improviste, mais non cependant sans quelques motifs qui déterminèrent son choix, à un jeune homme assez noble, Gui de Lusignan, fils de Hugues le Brun, du pays de Poitiers ; et cette solennité fut célébrée, contre tout usage, pendant les fêtes de Pâques.
↑Benjamin Bourgeois, La royauté : dynamiques et représentations. Royaumes de Jérusalem, Chypre et Arménie cilicienne. XIIe – XIVe siècle, t. 1 (Thèse de doctorat en histoire sous la direction d'Isabelle Augé), Université Paul Valéry - Montpellier III, (lire en ligne [PDF]), p. 217-218.
↑Sébastien Mamerot, Passages faiz oultre mer par les François contre les Turcqs et autres Sarrazins et Mores oultre marins (manuscrit français), Paris, BnF, coll. « manuscrit français » (no 5594), xve siècle (lire en ligne), fo 188 ro.
« Dum igitur noster, apud fontem Sephoritanum, ita suspense detineretur exercitus, contigit regem apud Nazareth febre repentina gravissime laborare ; morbo quoque elephantioso, quo ab initio regni sui et a primis adolescentiae auspiciis molestari coeperat, praeter solitum ingravescente, lumen amiserat, et corporis extremitatibus laesis et computrescentibus omnino, pedes manusque ei suum denegabant officium : regiam tamen dignitatem, et administrationem nihilominus, licet a nonnullis ei suggereretur ut cederet, et de bonis regiis sibi tranquillam seorsum eligenti vitam, honeste provideret, hactenus detrectaverat deponere. Licet enim corpore debili esset et impotens, forti tamen pollebat animo, et ad dissimulandam aegritudinem et ad supportandam regiam sollicitudinem supra vires enitebatur. Febere igitur, ut premissum est, est correptus ; et de vita desperans convocatis ad se principibus, praesente matre et domino patriarcha, Guidonem de Liziniaco sororis suae maritum, comitem Joppensem et Ascalonitanum, de quo in superioribus saepissimam fecimus mentionem, regni constituit procuratorem, salva sibi regia dignitate, retentaque sib isola Hierosolyma cum reditu decem millium aureorum, annuatim solvendorum. Reliquarum regni partium generalem et liberam ei contulit administrationem, praecipiens fidelibus suis et generaliter principibus omnibus, ut ejus vassali fierent, et ei manualiter exhiberent fidelitatem. »
Tandis que nos troupes demeuraient dans cet état d’incertitude auprès de la fontaine de Séphorin, le roi, étant à Nazareth, fut pris tout à coup d’une fièvre qui le rendit sérieusement malade : la lèpre, dont il était atteint depuis le commencement de son règne, ou, pour mieux dire, dont il avait senti les effets dès les premières années de son adolescence, faisait en ce moment des progrès plus rapides que d’ordinaire : il avait perdu la vue, les extrémités de son corps étaient frappées et tombaient en putréfaction, il ne pouvait se servir en rien de ses pieds et de ses mains, et cependant il conservait toujours sa dignité royale, et avait même refusé jusqu’à ce moment de se démettre de l’administration de l’État, quoique quelques personnes eussent recherché à lui insinuer qu’il ferait bien d’y renoncer, et de s’assurer sur les biens de la couronne, les moyens de vivre tranquillement dans une retraite honorable. Faible de corps et impotent, il conservait encore beaucoup de force d’âme, et faisait des efforts extraordinaires pour cacher son mal et supporter toujours le poids des affaires. Cependant lorsqu’il fut pris de la fièvre, comme je viens de le dire, et qu’il put croire à son danger, il convoqua ses princes, et, en présence de sa mère et du seigneur patriarche, il nomma procurator du regnum Gui de Lusignan, comte de Jaffa et d’Ascalon, dont j’ai déjà parlé très souvent, se réservant toutefois pour lui-même la dignité royale, et la seule ville de Jérusalem, avec un revenu annuel de dix mille pièces d’or : il lui transmit à ces conditions la libre générale administration de toutes les autres parties du royaume, et ordonna à tous ses fidèles et à tous les princes généralement de se reconnaître pour ses vassaux et de lui engager leur foi ; ce qui fut aussitôt exécuté.
↑Benjamin Bourgeois, La royauté : dynamiques et représentations. Royaumes de Jérusalem, Chypre et Arménie cilicienne. XIIe – XIVe siècle, t. 1 (Thèse de doctorat en histoire sous la direction d'Isabelle Augé), Université Paul Valéry - Montpellier III, (lire en ligne [PDF]), p. 219-220.
« Febre igitur, ut premissus est, correptus et de vita desperans, convocatis ad se principibus suis, presente matre et domino patriarcha Guidonem de Liziniaco, sororis sue maritum, comitem Joppensem et Ascalonitanum, de quo in superioribus sepissimam fecimus mentionem, regni constituens procuratorem, salva sibi regia dignitate retentaque sibi sola Jerosolima cum redditu decem milium aureorum annuatim solvendorum, reliquarum regni partium generalem et liberam ei contulit administrationem, precipiens fidelibus suis et generaliter principibus omnibus ut ejus vassali fierent et ei manualiter exhiberent fidelitatem. Quod et factum est. Jurasse tamen prius de mandato domini regis perhibetur quod eo vivente non aspiraret ad coronam et quod de universis civitatibus et castellis, que rex inpresentiarum possidebat, nichil transferret in alium vel a fisco alienaret. Creditur autem id studiose et de multa industria eidem injunctum fuisse et ad id firmiter observandum jurisjurandi religione in presentia universorum principum obligatum fuisse, eo quod singulis eorum fere de majoribus regni membris portiones promiserat non modicas, ut ad id obtinendum quod petebat suffragiis juvaretur et studio, quibus ut promissa compleret simili vinculo dicebatur astrictus »
↑Guillaume de Tyr (éd. Robert Burchard Constantijn Huygens), Chronique, Turnhout, Brepols, coll. « Corpus Christianorum / Continuatio Mediævalis », , livre XII, chap. 28, p. 1053-1054 :
« Nunquam enim legitur tantam ex universo Orientali tractu convenisse tam equitum quam peditum multitudinem,nec ab aliquibus traditur senioribus adeo armatam in unum coisse manum ex privatis regni viribus : erant enim eis equites ad mille trecentos, peditum vero armatorum egregie quindecim milium summam dicebatur numerus excedere. Preterea magni et admirabiles preerant exercitui duces, illustres genere et armorum experientia preclari, dominus videlicet Boamundus tercius Antiochenus princeps, dominus Raimundus comes Tripolitanus, dominus Henricus dux Lovannie, nobilis de imperio Theutonicorum princeps, Radulfus de Malleone, inclitus de Aquitania vir, exceptis regni principibus, qui erant Guido comes Joppensis, Rainaldus de Castellione dominus Terre ultra Jordanem, qui aliquando fuit princeps Antiochenus, Balduinus de Ramis, Balianus Neapolitanus, frater ejus, Rainaldus Sydoniensis, Galterus Cesariensis, Joscelinus regis senescalus. »
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 141-143.
↑Raymond C. Smail, « The Predicaments of Guy of Lusignan : 1183-87 », dans Outremer, studies in the history of the crusading kingdom of Jerusalem, Jérusalem, Yad Izhak Ben-Zvi Institute, , p. 170-171. :
« By some he is denied the credit for success, as if he were not really the leader of the army at all ; by others he was blamed for failure, as if he were solely responsible for the decisions taken. »
↑Guillaume de Tyr (éd. Robert Burchard Constantijn Huygens), Chronique, Turnhout, Brepols, coll. « Corpus Christianorum / Continuatio Mediævalis », , livre XXII, chap. 26, p. 1049-1050 :
« Erant tamen nonnulli quibus hec mutatio non multum placuit, quorum alii familiaribus studiis et ex causis occultis ad id ut displiceret proclives se dabant, alii, publicam agentes causam et de regni statu anxie sollicitati, publice contestabantur predictum comitem, tante administrationis inparem oneri, ad procuranda regni negocia non posse sufficere. »
↑Roger de Hoveden (éd. William Stubbs), Chronica magistri Rogeri de Houedene, vol. I, Londres, Longmans, Green, Reader, Dyer, (lire en ligne), De genealogia regumi Latinorum qui dominabantur in sancta civitate Jerusalem usque ad tempora Saladini, p. 275 :
« Gwido autem de Leszinan, comes Joppen, dedit Amfrido del Turun Milisent sororem uxoris suæ in conjugem. »
↑Guillaume de Tyr (éd. Robert Burchard Constantijn Huygens), Chronique, Turnhout, Brepols, coll. « Corpus Christianorum / Continuatio Mediævalis », , livre XXII, chap. 30, p. 1057-1058 :
« Rex vero interea, videns quod in supradicto negocio apud fontem Tubaniacum comes Joppensis, cui, ut premisimus, regni commiserat administrationem, minus strenue minusque prudenter se gesserat quodque ejus inprudentia et omnimoda insufficientia regni status pene lapsus fuerat, saniore usus consilio revocat ad se suam, quam illi commiserat, administrationem. Dicuntur et alie subesse cause. Nam ut prediximus, ubi regni curam ei commiserat urbem Jerosolimam cum decemm milibus aureorum persolvendorum annuatim pro expensis familiaribus sibi retinuerat ; postmodum, facti penitens, pro Jerosolima Tyrum eisdem conditionibus, eo quod munitissima totius regni esset civitas et suis commoditatibus aptior videretur, sibi voluit permutari. Quam ejus petitionem quoniam comes egre visus est suscepisse, rex predictam dicitur mutasse sententiam, factumque est merito ut qui in modico erga eum, qui sibi universa contulerat, noluit esse liberalis, ab universa rerum summa decideret. Nec solum regni cura et administrationis honor ei subtractus est, verum et successionis spes est eidem penitus amputata. Nam de communi principum consilio, maxime domini Boamundi principis Antiochenorum, domini quoque Ramundi Tripolitani comitis, Rainaldi Syndoniensis, Balduini Ramatensis, Baliani, frater ejus, presente ipso et contradicere non audente, suggerente hoc et ad id penitus hortante regis matre, Balduinus, adhuc puerulus vi annorum quinque, prosequente eum universe plebis suffragio, cleri quoque qui presens erat assensu, in ecclesia Dominice Resurrectionis regia decoratus est unctione et sollempniter coronatus statimque sine dilatione exhibite sunt eidem puero universorum baronum cum solita juramentorum forma manualiter fidelitates honorque et gloria regie debita majestati cum omni plenitudine sunt depensa. »
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 132.
↑Florian Besson, Les barons de la chrétienté orientale : Pratiques du pouvoir et cultures politiques en Orient latin (1097-1229), vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale sous la direction d’Élisabeth Crouzet-Pavan), Université Paris-Sorbonne, (lire en ligne [PDF]), p. 180.
↑Le patriarche de Jérusalem et les grand-maîtres des deux ordres militaires, le Temple et l'Hôpital.
↑Florian Besson, Les barons de la chrétienté orientale : Pratiques du pouvoir et cultures politiques en Orient latin (1097-1229), vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale sous la direction d’Élisabeth Crouzet-Pavan), Université Paris-Sorbonne, (lire en ligne [PDF]), p. 509 ; 525.
↑Guillaume de Tyr (éd. Robert Burchard Constantijn Huygens), Chronique, Turnhout, Brepols, coll. « Corpus Christianorum / Continuatio Mediævalis », , livre XXIII, chap. 1, p. 1063-1064 :
« Comes vero Joppensis, cognito quod ad ejus pacem rex animum suum nollet inclinare, adjecit pejora prioribus et assumens eam quam secum habebat militiam, versus castrum, cui nomen Darum, suos direxit et in castra quorundal Aarbum qui in partibus illis gratia pascuorum tentoria locaverant sua, a rege habentes securitatem et sub ejus fiducia commorantes securi, repentinus irruit et imparatos reperiens, predeam inde et manubias agens reversus est Ascalonam. »
↑Guillaume de Tyr (éd. Robert Burchard Constantijn Huygens), Chronique, Turnhout, Brepols, coll. « Corpus Christianorum / Continuatio Mediævalis », , livre XXIII, chap. 1, p. 1064.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 135.
↑Pierre Aubé, Baudouin IV de Jérusalem : roi lépreux, Paris, Perrin (réimpr. 1999) (1re éd. 1981), p. 453.
↑Raoul de Coggeshall (éd. Joseph Stevenson), Chronicon Anglicanum, Ex Codicibus manuscriptis, Londres, Longman, (lire en ligne), De Expugnatione terræ sanctæ per Saladinum : De comitissa Jopensi inuncta in reginam, et de dissensione procerum, p. 209. :
« Ingresso itaque viam universæ carnis rege Baldewino puero, Latinorum rege septimo immo octavo »
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), no 17, p. 30 :
« Si dirons dou roi Baudoyn l'enfant qui en Acre estoit en la garde dou conte Jocelin, l’oncle sa mere. Maladie le prist, si fu morz. »
↑Guillaume de Tyr, Croniques de la conqueste de Jherusalem (manuscrit français), Paris, BnF, coll. « manuscrit français » (no 2629), xve siècle (lire en ligne), fo 300 ro.
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), no 17, p. 31-32.
↑Benjamin Bourgeois, La royauté : dynamiques et représentations. Royaumes de Jérusalem, Chypre et Arménie cilicienne. XIIe – XIVe siècle, t. 1 (Thèse de doctorat en histoire sous la direction d'Isabelle Augé), Université Paul Valéry - Montpellier III, (lire en ligne [PDF]), p. 236. :
« Quand le roi fut enfoui, la comtesse de Jaffa alla aux maîtres du Temple et de l’Hôpital, et les pria qu’ils la conseillassent. Alors vint le maître du Temple, et il dit qu’elle ne fut pas gênée, qu’ils la couronneraient malgré tous ceux de la terre, le patriarche pour amour de la mère et le maître du Temple pour la haine qu’il avait du comte de Tripoli. Ils mandèrent au prince Renaud qui était à Acre qu’il vint à Jérusalem, et il y vint. Alors ils tinrent conseil pour savoir comment ils feraient. Conseil qui conclut que la comtesse mandât au comte de Tripoli et aux barons qui étaient à Naplouse qu’ils vinssent à son couronnement car le royaume lui était échu. Elle y envoya alors ses messages pour qu’ils vinssent. Les barons qui étaient à Naplouse répondirent aux messages qu’ils n’iraient pas. »
↑Florian Besson, Les barons de la chrétienté orientale : Pratiques du pouvoir et cultures politiques en Orient latin (1097-1229), vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale sous la direction d’Élisabeth Crouzet-Pavan), Université Paris-Sorbonne, (lire en ligne [PDF]), p. 499.
↑Roger de Hoveden (éd. William Stubbs), Gesta regis Henrici secundi Benedicti abbatis : the chronicle of the reigns of Henry II and Richard I, A.D. 1169-1192, vol. I, Londres, Longmans, Green, Reader, Dyer, (lire en ligne), p. 358-359 :
« Facta igitur oratione, prædicta regina, invocata Spiritus Sancti gratia, alta voce clamavit, dicens : "Ego Sibylla eligo mihi in regem et maritum meum Gwidonem de Lezinam, qui maritus meus fuit. Scio enim eum virum probum et omni morum honestate præditum, et per auxilium Dei populum Suum bene recturum. Scio enim quod, eo vivente, alium secundum Deum habere non possum, cum dicat Scriptura : Quos Deus conjungit, homo non separet". His auditis, multi de ditioribus regni indignati sunt. »
« Nuntiatur interea Salaadini hostilis adventus, quod nec a vero distabat, unde regina, convocatis edicto regio tam viris ecclesiasticis quam secularibus, de rege habuit eligendo tractatum ; et quoniam id sibi prius ab omnibus concessum fuerat, ut quem vellet maritum eligeret, exspectantibus rei exitum universis regina Guidoni, qui inter alios adstabat. voce clara dixit, "Domine mi Guido, ego te in maritum eligo, et me simul cum regno tibi tradens te regem futurum publice protestor." Ad hanc vocem omnes stupefacti admirabantur valde, quod tot viros prudentes una mulier ita simplex delusit. »
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), p. 33 :
« Qant la contesse fu coronee et ele fu reyne, si vint le patriarche, si li demanda : « Dame, vos estes feme. Il vost covient avoir avec vos qui vostre reaume vos aide a governer, et qui masle soit. Veés le une corone. Or la prenés, si la donés a tel home qui vostre reaume puisse governer ». Elle vint, si prist la corone, si apela son seignor qui devant lui estoit, si li dist : « Sire, venés avant et recevés ceste corone. Car je ne sai ou je la puisse miaus emploier ». Cil s'agenoilla devant li, et ele mist la corone en la teste. »
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 137-138.
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), p. 34.
↑Florian Besson, Les barons de la chrétienté orientale : Pratiques du pouvoir et cultures politiques en Orient latin (1097-1229), vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale sous la direction d’Élisabeth Crouzet-Pavan), Université Paris-Sorbonne, (lire en ligne [PDF]), p. 500.
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), p. 35 :
« Quant li cuens de Triple vit que tuit li baron li estoient failliz, si s'en ala a Thabarie. Et li baron alerent en Jerusalem au roi lor homage faire, fors soulement Baudoyn de Rames. Mais il i envoia un sien fiz juene, et dist as barons que il priasent le roi que il meist son fis en sasine de sa terre, et preist son homage. »
↑Pierre Aubé, Baudouin IV de Jérusalem : roi lépreux, Paris, Perrin, , p. 430.
↑Selon le continuateur de la chronique de Guillaume de Tyr, la sœur de Saladin en aurait fait partie, mais c'est le seul à l'affirmer.
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), p. 54.
↑Joshua Prawer (trad. Gérard Nahon), Histoire du royaume latin de Jérusalem, t. I : Les croisades et le premier royaume latin, Paris, CNRS Éditions, (lire en ligne), chap. IV (« La bataille de Hattîn et l’année décisive »), p. 641-680.
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), p. 86.
↑Lane-Poole Stanley, Saladin and the fall of the Kingdom of Jerusalem, Londres, Putnam, (lire en ligne)
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), p. 89 :
« Le marquis de Monferar, qui l'aveit defendue a Salahadin au tens que il prist Jerusalem et le rei, lor [le rei et la reyne] defendi l'entree de Sur, et porce que les gens de la cite l'avoient receu a seignor en icele saison que le rei esteit en la prison de Salahadin »
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), no 78, p. 88.
↑Joshua Prawer (trad. Gérard Nahon), Histoire du royaume latin de Jérusalem, t. II : Les croisades et le second royaume latin, Paris, CNRS Éditions, (lire en ligne), § 66-71.
« Ex ea quidem quatuor filias genuit, quas simul cum matre, infra breve temporis tractum, mors inopina rapiens, Guidoni peperit calumniam, et Marchiso regnandi concitavit fiduciam. »
↑ a et bBenjamin Bourgeois, La royauté : dynamiques et représentations. Royaumes de Jérusalem, Chypre et Arménie cilicienne. XIIe – XIVe siècle, t. 1 (Thèse de doctorat en histoire sous la direction d'Isabelle Augé), Université Paul Valéry - Montpellier III, (lire en ligne [PDF]), p. 250.
↑ a et bClément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 150 :
« Les succès du roi de Jérusalem prennent brutalement fin, au début du mois de septembre 1190, lorsque la reine Sibylle est atteinte par l'épidémie qui sévit dans le camp des Francs devant Acre. Elle meurt avec leurs quatre filles. »
↑Roger de Hoveden (éd. William Stubbs), Gesta regis Henrici secundi Benedicti abbatis : the chronicle of the reigns of Henry II and Richard I, A.D. 1169-1192, vol. II, Londres, Longmans, Green, Reader, Dyer, (lire en ligne), p. 183.
1191, 27 juillet, Acre : Plaide avec Conrad de Montferrat sur leurs droits respectifs sur le royaume de Jérusalem devant une cour présidée par les rois de France et d'Angleterre.
↑Roger de Hoveden (éd. William Stubbs), Gesta regis Henrici secundi Benedicti abbatis : the chronicle of the reigns of Henry II and Richard I, A.D. 1169-1192, vol. II, Londres, Longmans, Green, Reader, Dyer, (lire en ligne), p. 184.
1191, 28 juillet, Acre : La cour décide que Guy tiendra le royaume sa vie durant et que Conrad et Isabelle lui succéderont à l’exclusion de ses héritiers.
↑Roger de Hoveden (éd. William Stubbs), Gesta regis Henrici secundi Benedicti abbatis : the chronicle of the reigns of Henry II and Richard I, A.D. 1169-1192, vol. II, Londres, Longmans, Green, Reader, Dyer, (lire en ligne), p. 184.
1191, 28 juillet, Acre : Reçoit les comtés de Jaffa et d'Ascalon et la ville de Césarée.
« Verumtamen rex Ricardus, super ipsum motus pietate, et propter ipsius notam probitatem, insulæ Cypri, quamvis eam prius Templarii a rege emissent, eidem contulit gratis imperium. Sicque rex Guido, Templariorum emptionis commutata conditione, insulæ Cypri factus est imperator. »
« Et rex Angliæ dedit in excambium regi Gwidoni insulam de Cypre, in vita sua tenendam. »
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), no 134, p. 137-139 :
« Et quant le rei Richart ot l'isle de Chipre reseue dou Temple, et la teneit en son demaine, le rei Guy qui estoit remes sans terre et sans reiaume vint au rei Richart et li dist : « Sire, vos savés que je sui deserités et sans reiaume. Se vostre plaisir fust, je vos voreie prier que vos me vendissiés l'isle de Chypre por autant com vos l'avés vendue au Temple ». le rei li otreia, et dist que bien li plaiseit que il l'eust por autant. Grant joie en ot le rei Guy, et tantost parla a son chancelier qui se nomeit Piere d'Angolesme, qui estoit evesque de Triple. Il li dist coment il aveit achetee l'isle de Chypre, et mestier li estoient li ami, et que il porchasast coment il peust avoir l'emprunt de cest aveir. Il li demanda : « Combien avés vos de terme de paier iceste devant dite pecunie ? » Et li dist que il aveit respit de .ij. meis. Li evesque respondi que dedenz .ij. meis Dieu li avroit bien conseillie. Li evesque si mut tantost en une galie et ala a Triple. Il enprunta de Saïs, .j. borgeis de Triple, et de Johan de la Moneie et des autres preudeshomes LX M besanz, et ains que le mois fust passés aporta il le devant dit avoir au rei Guy, si que il paia le rei Richart si come il li ot en covenant. Et puis s'en ala recevoir l'isle de Chypre et metre sei en saisine. Les LX M besanz qui estoient remes a paier, le rei Richart les demanda au rei Guy, et il li requist que il li donast respit jusques atant que il fust saisi de l'isle. Et apres ce que il fust saissi, le rei Richart li manda requerant les LX M besanz. Le rei Gui li manda preiant que il li clamast quite, porce que il esteit povres et deseritz, et ainz que il fust reis avoit il esté son home, et que il li deust clamer quite. Le rei Richart en fu corteis, ne puis ne li demanda riens. »
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), p. 158.
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), p. 159.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 170.
« Eodem anno, obiit Gwido quondam rex Jerusalem, cui rex Ricardus Angliæ vendiderat insulam Cypri. Quo defuncto, Aymery frater suus factus est dominus Cypri. »
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), p. 161 :
« et laissa le reiaume de Chypre a Joffrei son frere. Il fu mandés querre. Il n'i vost venir Ciaus de l'isle de Chypre eslurent Heymeri. »
Gui de Lusignan mourut en avril ou mai 1194.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 164 :
« Mais les barons de Chypre n'oublient pas le seigneur de Vouvant car, lorsque Guy décède sans enfants en avril 1194, ils font appel à lui pour les gouverner. Mais comme il est rentré en Poitou, il décline leur invitation et laisse l'île à son cadet, Aimery, qui succède à Guy comme seigneur de Chypre. »
↑Guillaume de Tyr, Histoire de la Guerre sainte (manuscrit français), Paris, BnF, coll. « manuscrit français » (no 779), xiiie siècle (lire en ligne), fo 229.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 15 (« L'insertion des Lusignan dans le réseau aristocratique de l'Orient latin (années 1170-1180) »), p. 175.
↑Caffari, dans Regni Ierosolymitani Historia, mentionne sans les nommer les quatre enfants défunts du roi Guy et de son épouse Sibylle.
↑La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (éd. Margaret Ruth Morgan), t. XIV : Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, Paul Geuthner, (lire en ligne), no 103, p. 105 :
« Ce fu a la feste Saint Jaque qui est a .xxv. jors de juignet. En cele saison fu morte la reyne Sebillet et ses .ij. filles, Alis et Marie. Dont le reiaume eschaÿ par dreit heritage a Ysabel, la feme Hanfrei dou Thoron, qui fu fille le roi Amauri et de la reyne Marie. »
Le continuateur de la chronique de Guillaume de Tyr mentionne la mort de ces deux princesses au cours du même été que celui qui vit la mort de leur mère.
↑Tabulæ Ordinis Theutonici ex tabularii regii Berolinensis codice potissimum (éd. Ernst Strehlke), Berlin, Weidmann, (lire en ligne), no 25 : 1190 medio septembri in obaidione Accon. Guido Hierosolymitanus rex donat hospitali S. Mariae Alemannorum, a Sibrando in obsidione Acconis incepto, domum in hac urbe aut in eventum plateam iuxta illam, p. 22.
1190, septembre, siège d'Acre : Guy [Ier] de Lusignan et son épouse Sibylle, roi et reine de Jérusalem, donnent à l'ordre de Sainte-Marie des Allemands une maison à Acre où se trouve l'hôpital des Arméniens pour y établir leur hôpital. S'ils ne peuvent pas donner la maison, ils donneront le terrain avoisinant pour que l'hôpital puisse être construit. Ils ajoutent quatre charruées de terre à proximité d'Acre.
↑Regesta Regni Hierosolimitani (1097-1291) (éd. Reinhold Röhricht), Oeniponti, (lire en ligne), no 696 : Sept. med., ind. VIII. In obsidione Acconis, p. 185-186.
↑Die Urkunden der Lateinischen Könige von Jerusalem (éd.Hans Eberhard Mayer et Jean Richard), vol. 2, Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, coll. « Monumenta Germaniae Historica / Diplomata Regum Latinorum Hierosolymitanorum » (no 6), (lire en ligne), no 482 : König Guido von Jerusalem und Königin Sibylle, seine Gemahlin, schenken dem Marienspital der Deutschen (im Feldlager vor Akkon), p. 822-824.
↑Die Urkunden der Lateinischen Könige von Jerusalem (éd.Hans Eberhard Mayer et Jean Richard), vol. 2, Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, coll. « Monumenta Germaniae Historica / Diplomata Regum Latinorum Hierosolymitanorum » (no 6), (lire en ligne), no 518 : Königin Sibylle (von Jerusalem) selt D. 482 fûr des Marienspital der Deutschen (im Feldlager vor Akkon) gemeinsam mit ihrem Gemahl, dem König Guido von Jerusalem, aus, p. 856.
« nam reginam et sobolem quam de rege Guidone susceperat, mors rapuit immatura. »
↑ a et bLouis Blancard, Iconographie des sceaux et bulles conservés dans la partie antérieure à 1790 des archives départementales des Bouches-du-Rhône, t. Ier : Description des sceaux, Marseille, Camoin frères, (lire en ligne), chap. IX (« Ire section »), no 6 : Guy de Lusignan, roi latin de Jérusalem, p. 111.
↑ a et bLouis Blancard, Iconographie des sceaux et bulles conservés dans la partie antérieure à 1790 des archives départementales des Bouches-du-Rhône, t. II : Description des sceaux, Marseille, Camoin frères, (lire en ligne), no 2 : S. Gvidonis Regis Iervsalem 1190, pl. 34 bis.
↑ a et bClément de Vasselot de Régné, « Guy de Lusignan : Pouvoir et récits du règne entre Occident, Orient latin et Chypre », dans Transferts culturels entre France et Orient latin (XIIe – XIIIe siècles), Classiques Garnier, coll. « Rencontres / Histoire, no 10 » (no 509), (lire en ligne), Le sceau : s'incérer dans une continuité royale, p. 16-17, fig. 1 : Dessin du sceau de Guy de Lusignan.
↑Ottfried Neubecker (trad. Roger Harmignies), Le Grand Livre de L'héraldique : L'histoire, L'art et la Science du Blason, Bordas, (réimpr. 1982), p. 55.
↑René Pétiet, Armorial poitevin : liste alphabétique des familles nobles ou d’ancienne bourgeoisie habitant ou ayant habité le Poitou, suivi d’un index des armes citées classées par figures héraldiques, Niort-Paris, Clouzot-Champion, (lire en ligne), Lusignan (de), p. 85.
↑chartularium monasterii Fontis-Ebraldi, in diœcesi Pictaviensi ; quod Rogerius de Gaignieres partim ex chartis, partim ex magno ejusdem abbatiæ chartulario describi curavit (manuscrit latin, copie du XVIIIe siècle pour Roger de Gaignières), Paris, BnF, coll. « manuscrit latin » (no 5480 (1)), xviiie siècle (lire en ligne), fo 140.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècle) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 4 : Catalogue des sceaux de la famille de Lusignan, chap. V (« Seigneurs de Vouvant / Geoffroy Ier de Lusignan / sceau [1215] »), p. 310-311.
↑La langue du blason : Héraldique, armoiries et blasonnement - textes et images, « Les Joinville-Geneville », sur lalanguedublason.blogspot.com, .
Sources et bibliographie
Source diplomatique
« König Guido von Jerusalem (Guido von Lusignan) », dans Die Urkunden der Lateinischen Könige von Jerusalem, éd. Hans Eberhard Mayer et Jean Richard, Monumenta Germaniæ Historica, Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, vol. 2, 2010, p. 782-840. [lire en ligne]
Sources narratives
Bernard le Trésorier, Continuation de l'histoire des Croisades de Guillaume de Tyr, éd. François Guizot, collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Paris, J.-L.-J. Brière, 1824. [lire en ligne]
Œuvre mise en page par Patrick Hoffman. [lire en ligne]
Guillaume de Tyr, Chronique, éd. Robert Burchard Constantijn Huygens, Turnhout, Brepols, 1986.
La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197), éd. Margaret Ruth Morgan, Documents relatifs à l'histoire des croisades publiés par l'académie des inscriptions et belles-lettres, t. XIV, Paris, Paul Geuthner, 1982. [lire en ligne]
Source sigillographique
Louis Blancard, Iconographie des sceaux et bulles conservés dans la partie antérieure à 1790 des archives départementales des Bouches-du-Rhône, t. Ier : Description des sceaux, Marseille, Camoin frères, 1860. [lire en ligne]
Bibliographie
Pierre Aubé, Baudouin IV de Jérusalem, le roi lépreux, Paris, Perrin, 1999.
Pierre Aubé, Un croisé contre Saladin, Renaud de Châtillon, Paris, Fayard, 2007.
Stephen Bennett, « Faith and Authority : Guy de Lusignan at the Battle of Acre (4th October 1189) », sur academia.edu, Cáceres, . [lire en ligne]
Florian Besson, Les barons de la chrétienté orientale : Pratiques du pouvoir et cultures politiques en Orient latin (1097-1229), Thèse de doctorat en histoire médiévale sous la direction d’Élisabeth Crouzet-Pavan, Université Paris-Sorbonne, 2 vol., 2017. [lire en ligne]
Benjamin Bourgeois, La royauté : dynamiques et représentations. Royaumes de Jérusalem, Chypre et Arménie cilicienne. XIIe – XIVe siècle, Thèse de doctorat en histoire sous la direction d'Isabelle Augé, Université Paul Valéry - Montpellier III, 2 tomes, 935 p., décembre 2017. [lire en ligne]
Cécile Khalifa, La défense de l’île de Chypre sous la domination franque de 1192 à 1489, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction d'Isabelle Augé et d'Angel Nicolaou-Konnari, Université Paul Valéry - Montpellier III, 468 p., décembre 2016. [lire en ligne]
Tom Maunoury, Les règnes de Guy de Lusignan (1186-1192) et d’Amaury de Lusignan (1197-1205) à Jérusalem et à Chypre : les transformations de l’Orient latin à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle, Mémoire sous la direction de Xavier Hélary, Université Jean-Moulin-Lyon-III, 2020. [présentation en ligne]
Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., . [lire en ligne]
Clément de Vasselot de Régné, « Guy de Lusignan : Pouvoir et récits du règne entre Occident, Orient latin et Chypre », Transferts culturels entre France et Orient latin XIIe – XIIIe siècles, Classiques Garnier, Encounters, no 509, , p. 387-402. [présentation en ligne]