En 1634, il est élu à l'Académie française, dont il prononce le cinquième discours mais au sein de laquelle il passe bientôt pour un membre dissident ; il sera le dernier membre de la première heure à décéder.
Féru de Descartes, il écrit un poème sur la physique cartésienne intitulé De rerum naturae et collectionne les instruments scientifiques. Il est ami de Mersenne, qui lui dédie son Harmonie Universelle, et grand ami de Pierre Gassendi, qui lui dédie sa Vie de Tycho Brahé et lui lègue la lunette astronomique que lui avait lui-même léguée Galilée. Trois ans après la mort de Gassendi, Habert fait paraître ses œuvres complètes, en six volumes, pour lesquelles il écrit une préface en latin[2].
En 1669, alors qu'il approche des soixante-dix ans, la banqueroute frauduleuse de son fils aîné l'oblige à résigner sa charge de maître des requêtes et le plonge dans l'isolement et la mélancolie jusqu'à sa mort le 21 janvier 1679, dans son hôtel parisien. Il est inhumé à côté de son épouse, morte trois ans plus tôt, en la chapelle Saint-Joseph (dite aussi chapelle des Montmor) de l'église Saint-Nicolas-des-Champs. Sur la façade Est de l'ancien presbytère, on peut encore voir le cadran solaire sophistiqué probablement conçu par son cercle de savants.
Postérité
Henri-Louis Habert et son épouse Henriette-Marie de Buade de Frontenac ont eu quinze enfants entre 1638 et 1657, dont plusieurs sont morts en bas âge[3]. Sept d'entre eux (six fils et une fille) ont été peints, dans un des plus beaux portraits de groupe d'enfants qui soit, par Philippe de Champaigne en 1649 (tableau déposé au musée des beaux-arts de Reims depuis 1952, provisoirement au musée des beaux-arts de Rennes jusqu'en janvier 2023[4]). Parmi ces quinze enfants [1]:
Henri-Louis, le fils aîné, est conseiller au Parlement en 1658 et maître des requêtes en 1667. Il a pour première épouse Marie-Claude Phélypeaux, fille de Louis, comte de Pontchartrain. Elle meurt en 1661. La seconde épouse Anne Morin "se fait séparer d'avec lui" car il fait en 1669 une énorme banqueroute frauduleuse qui l'envoie à la prison Saint-Lazare jusqu'à son décès en 1686[3].
Anne-Louise épouse en 1665, Nicolas Jehannot de Bartillat, gouverneur de la ville et citadelle de Rocroy.
↑Delorme, Suzanne, « Un cartésien ami de Gassendi : Henri-Louis Habert de Montmor », Revue d'histoire des sciences, , tome 27, no 1, p. 68-72 (lire en ligne)