Longue de 1 335 mètres la rue du Temple commence à son extrémité sud au no 64 de la rue de Rivoli et se termine à son extrémité nord au no 13 de la place de la République. Dans sa partie nord (3e arrondissement), la rue comprend de nombreux commerces chinois.
La rue du Temple doit son nom à l'ordre des Templiers, installé au milieu du XIIIe siècle dans ce quartier dit quartier du Temple encore de nos jours. Des vestiges de fortifications datant de Philippe Auguste sont préservés aux nos 69 et 71 de la rue[1].
Historique
L'actuelle rue du Temple est formée par décret ministériel en date du de la réunion de[2] :
Nos 12 à 16 : la rue conserve la forme qu’elle avait au XIIIe siècle. L'ancien hôtel des abbés du Bec-Hellouin est situé aux nos 14-16[5].
No 14 : immeuble construit en 1858 sur le terrain d’un ancien hôtel particulier. En 2023, un projet d’agrandissement du Bazar de l’Hôtel de Ville voisin prévoit sa démolition mais rencontre plusieurs avis défavorables, dont ceux de la Commission du Vieux Paris et du maire du 4e arrondissement, « pour des raisons à la fois patrimoniales, architecturales et aussi écologiques »[6].
No 17 : emplacement d'une entrée de l'hôtel de Du Guesclin à la fin du XIVe siècle (inscription)[7].
Immeuble au no 17 avec inscription.
No 20 : emplacement, au XVIIe siècle, du bureau des Gabelles. Il est mentionné sur le plan de Gomboust (1652)[5].
No 22 : ancien hôtel du marquis de la Maisonfort (1718) puis de Canet du Guy (1752)[7].
No 25 : à l'angle de la rue Saint-Merri, maison avec bas-relief (M.H.).
Angle de la maison.
Détail du bas-relief.
No 41 : l'ancienne auberge de l’Aigle d’Or était au XIXe siècle une tête de ligne de diligences. Un escalier Louis XIII est encore visible dans le passage[9]. Dans la belle cour aux façades classées, on trouve un café-théâtre, le Café de la Gare.
No 43 : hôtel particulier du XVIe siècle aux façades classées. Mitoyen à l'ancienne auberge de l’Aigle d'Or. Il possède un majestueux escalier avec ferronnerie Henri IV et un sol pavé noir et blanc. On y trouve l'Association des jeunes Chinois de France (école de langues).
No 43, rue du Temple, Nouvel An chinois de l'Association des jeunes Chinois de France.
No 57 : l'hôtel de Maximilien Titon (XVIe siècle), fournisseur des arsenaux, se trouve au fond de la cour. Ici résidait en 1830 François Fortuné Guyot de Fère (1791-1866), un des fondateurs de la Société libre des beaux-arts de Paris[10].
Nos 61, 63 : emplacement de l'ancien couvent des Ursulines de Sainte-Avoye supprimé en 1790 qui s'étendait jusqu'à la rue Rambuteau dont le percement en 1838 a entrainé la destruction d'une partie de ses bâtiments. La maison du numéro 61 à l'angle de la rue Geoffroy l'Angevin est un bâtiment ancien datant probablement en partie du XVIIe siècle de l'ancien couvent, remanié vers 1800 par ses acquéreurs. L'immeuble voisin à l'angle de la rue Rambuteau date de l'ouverture de la rue Rambuteau au milieu du XIXe siècle.
61, 63 rue du Temple
No 62 : passage Sainte-Avoie. À l'emplacement de l'hôtel Neuf-de-Montmorency, le passage Sainte-Avoye fut ouvert en 1828[9] ; en 1838, lors du percement de la rue Rambuteau, cet hôtel disparut complètement. Le connétable Anne de Montmorency y mourut en 1567. L'hôtel deviendra la propriété de Mesmes et celle d'Antoinette de Mesmes (?-1709), épouse de Louis Victor de Rochechouart de Mortemart (1636-1688) duc et duchesse de Vivonne, qui y demeurent en 1676[11]. En , le banquier John Law y installe sa première banque.
Ce passage suit le tracé de l'enceinte de Philippe Auguste qui sortait dans la rue du Temple actuelle entre les nos 60 et 62[12]. Si aucune trace de l'enceinte n'est actuellement visible, on constate toutefois que ces deux numéros ne sont pas dans le même alignement.
Entrée du passage.
No 66 : ancienne maison.
No 67 : maison de rapport d'époque Louis XVI qui appartenait au couvent des Ursulines de Sante-Avoye[13].
67 rue du Temple
No 69 : maison des Ursulines de Sainte-Avoye. Cette maison construite en 1522 propriété de l'abbaye Saint-Pierre de Lagny qui la cède en 1649 au couvent des Ursulines de Sainte-Avoye situé à côté. La façade d'origine de 1522 a été modifiée au cours des siècles. L'arcade en anse de panier de droite ainsi que l'encadrement des grandes fenêtres des deux étages aux deux extrémités et les ouvertures étroites aux deux étages à droite.
Ces deux maisons des numéros 67 et 69 ont échappé aux destructions du couvent lors du percement de la rue Rambuteau en 1838[14].
Maison des Ursulines de Sainte-Avoye
No 70 : à l'angle de la rue de Braque, se trouve l’hôtel de Testars, situé à l’emplacement des anciennes Boucheries des Templiers.
No 72 : emplacement de l'hostellerie de Sainte-Avoye, dont on peut encore voir l'enseigne au-dessus de la porte.
Nos 73 et 75 : anciennes maisons.
No 77 : Hôtel de Vic (ancien) dit aussi Bouchotte vers 1600 avec fenêtre, fronton demi-circulaire, écussons au second étage. Maison du XVIIe siècle partiellement classé : façade et toiture sur rue : inscription au monuments historiques par arrêté du [16]
No 81 : hôtel ancien (XVIIIe siècle[18]) présentant une belle façade sur rue de six travées à trois niveaux (celui du rez-de-chaussée dégradé par des boutiques) sous combles mansardées. Les portes-fenêtres classiques à double battant, avec châssis fixe en partie haute à l'étage noble et disposition des petits bois à l'ancienne sont sécurisées par des garde-corps ouvragés avec finesse. Les piédroits et la porte cochère sont munis de chasse-roues.
La petite place Renée-Vivien occupe, à l'intersection avec la rue Michel le Comte (côté occidental) et la rue des Haudriettes (côté oriental), l'emplacement d'une maison qui portait précédemment le no 80 et formait un angle avec le no 11 de la rue des Haudriettes, également disparue avec sa voisine, ancien no 9. En 1910, il existait encore à cet endroit, côté rue du Temple, une maison avec une vieille triperie avec auvent et margelle, et côté rue des Haudriettes, des vestiges de l'ancien hôtel de Trudaine[19].
No 86 : maison à pignons où se trouvait au Grand Siècle un cabaret à l'enseigne de La Croix Blanche.
Nos 88 et 90 : anciennes maisons.
No 105 : ancien café décoré entre 1905 et 1920 ; les panneaux de céramique ont sans doute été inspirés par des papiers peints. Cet ensemble se compose de quatre panneaux (ni datés, ni signés) représentant des vues de Paris au XVIIe siècle : la tour du Temple, le quai des Orfèvres, l'ancien hôtel de Guise et l'hôtel Barbette[21].
No 106 : central téléphonique, œuvre de François Le Cœur[22] ; quatre piliers massifs divisent la façade, datée des années 1920-1925, en trois travées bombées et s'incurvent en partie haute pour soutenir une corniche à degré. Traitement décoratif du béton[23].
No 108 : emplacement où se trouvait la salle Léger, lieu de réunions notamment politiques fin XIXe siècle : « La salle Léger, 108, rue du Temple, se trouvait sur une partie de l'emplacement actuel du Central téléphonique. Elle était garnie sommairement de chaises de paille et de bancs de sapin. On y accédait par l'escalier classique en colimaçon[24]. »
No 122 (anciennement no 40) : la famille d'Honoré de Balzac s'y installa en 1814 et y vécut jusqu'en 1819.
No 158 bis : emplacement de l’entrée de l’enclos du Temple. Elle était composée d’une porte principale, d’une poterne et de deux grosses tours. Un pont-levis franchissait le fossé devant la rue du Temple. Effondrée en 1729, elle est reconstruite en 1733 et détruite à la Révolution[5].
Entre les nos 178 et 207[29] se trouve l'emplacement de l'ancienne porte du Temple de l'enceinte de Charles V. Cette porte était située au débouché de l'actuelle rue Meslay (anciennement « rue du Rempart ») au niveau du no 2 et du no 207 de la rue du Temple.
No 180 : pâtisserie et salon de thé, installés au rez-de-chaussée d'un immeuble datant de 1870. Le plafond peint, représentant la déesse Cérès, date de la fin du XIXe siècle. Le salon de thé est réaménagé en 1928 par l'architecte Boucher[Qui ?], dans un style Art Déco, faisant appel à l'emblème maçonnique du triangle. Façade refaite en 1940[30].
↑ ab et cDanielle Chadych et Malika Turin, Le Marais: évolution d'un paysage urbain promenades d'architecture et d'histoire, Parigramme, (ISBN978-2-84096-900-6).
↑Michel le Moël, « Sources d'archives pour une restauration de l'hôtel de Saint-Aignan », dans Cahiers de la Rotonde, no 6, Paris, 1983, p. 35-69, 29 fig.
↑« Base Mérimée », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le ).
↑ a et b[Guillebon 1988] Régine Plinval de Guillebon, La manufacture de porcelaine de Guérhard et Dihl, dite du duc d'Angoulême, The French porcelain society (no 4), , 22 p. (lire en ligne [PDF] sur thefrenchporcelainsociety.com), p. 8 -9.