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Henry Torrès est né dans une famille de la bourgeoisie juive[1]. Son père, Fernand David Torrès, est sous-préfet de l'arrondissement des Andelys. Sa mère est Berthe Lavaillant[2].
C'est pendant cette période qu'il exerce pour la première fois réellement comme avocat, défendant des camarades de combat traduits devant le conseil de guerre.
Dès son retour à la vie civile, il devient un avocat engagé auprès des militants de l'extrême-gauche. Il défend ainsi l'anarchiste Fernand Desprès(en), puis en 1921 Boris Souvarine et Fernand Loriot. En 1918, il est un des fondateurs de la Fédération ouvrière des mutilés et réformés de la guerre, et s'engage ensuite au sein de l'association républicaine des anciens combattants, dont il est membre du comité central à partir de 1919. Il adhère aussi à la SFIO dans les derniers mois de la guerre.
Il est d'ailleurs candidat socialiste lors des élections législatives de 1919, dans les Bouches-du-Rhône, mais n'est pas élu. Ses débuts en politique sont cependant difficiles. Il fait notamment les frais de campagnes venant à la fois de l'extrême-droite et de la gauche du fait de son mariage avec la belle-fille de Charles Humbert, et de sa situation sociale plutôt avantageuse.
Il est exclu du PCF au même moment, du fait de son appartenance au Comité de défense communiste. Il participe alors à la création du Parti communiste unitaire, devenue par la suite l'Union socialiste-communiste.
C'est à cette période qu'il décide de rejoindre la SFIO, qui le présente, sous la pression des militants CGT d'Alès, aux législatives de 1928 dans le Gard.
En 1928, il défend le journaliste Jacques Landau, dans son procès en révision dans le cadre de l'affaire du Bonnet rouge.
Pendant cette période, il ne se contente pas de défendre des dossiers « politiques », mais se fait aussi connaître comme avocat de célébrités mondaines ou politiques, comme le fakir Tahra-Bey, Louis-Lucien Klotz, Jean Galmot, Malou Guérin (évoquée dans La Force de l'âge par Simone de Beauvoir) ou Horace de Carbuccia ; il est également avocat de la partie civile dans le procès contre Germaine Huot dite d'Anglemont, meurtrière du préfet Causeret en 1933.
Au début de cette même année, sa candidature à une élection législative partielle, dans le département de la Seine, avec le soutien des socialistes locaux, mais contre l'avis de la direction du parti, lui vaut une exclusion de la SFIO. Il n'est cependant pas élu. Il n'a ensuite plus d'appartenance partisane, et c'est comme candidat indépendant de gauche qu'il se fait élire, en 1931, conseiller général des Alpes-Maritimes, dans le canton de Grasse. L'année suivante, il est élu député, dès le premier tour, dans la 4e circonscription de ce département. Il siège alors sur les bancs de la Gauche indépendante.
Le 5 juin 1930 à Paris 16e, il épouse Suzanne Rosambert, dont il divorce le 8 juillet 1948[2].
En 1933, il obtient l'acquittement d'Henri Guilbeaux, condamné à mort par contumace en 1917.
Candidat du front populaire à sa réélection en 1936, il est cependant battu par le candidat de droite Jean Hennessy.
Dès le début de la Deuxième Guerre mondiale, il cesse ses activités d'avocat, se met au service du gouvernement français et travaille au ministère de l'information.
Refusant l'armistice de Pétain, il se réfugie à l'étranger, et s'installe à New York, où il devient co-directeur, avec Émile Buré, du journal gaulliste France-Amérique.
En 1941, son portrait est affiché dans l'exposition antisémiteLe Juif et la France car il a défendu le juif polonais Grynszpan qui avait assassiné un employé de l'ambassade d'Allemagne en 1939[5].
En 1943, réfugié aux Etats-Unis, il fait publier un ouvrage très critique sur Pierre Laval qui s'intitule La France trahie, Pierre Laval ; ce qui ne l'empêche pas d'aider Jeanne Blum, qui porte alors le nom de son premier mari, à entrer en contact avec ce dernier pour lui demander de rejoindre Léon Blum en détention[6].
Henry Torrès est le mentor de Robert Badinter aux débuts de la carrière d'avocat de ce dernier qui dresse son portait et lui rend hommage dans ses livres L'Exécution (paru en 1973) et L'Abolition (paru en 2000).
↑Maurice Joyeux, « La lutte armée contre Franco : 29 avril 1966, l'enlèvement de Monseigneur Ussia par le groupe du 1er Mai », Le Monde Libertaire, 1966.