Un cartel situé sur le socle mentionne le nom de l'œuvre et de l'artiste, le nom et la date de la commande publique, et le message « Si tu veux que je vive, fais moi rendre mon honneur »[4] (extrait d'une lettre de Dreyfus à son épouse Lucie Dreyfus lorsqu'il était détenu sur l'île du Diable).
En , la statue est l'objet d'un vandalisme antisémite, maculée de peinture jaune avec l'insulte « sale traître », et une étoile de David peinte sur le socle[12]. Le maire de Paris de l'époque, Bertrand Delanoë, dépose une gerbe sur le monument le suivant[13].
En 2006, à l'occasion du centenaire de la réhabilitation de Dreyfus, Jack Lang et Bertrand Delanoë expriment leur souhait de voir la statue transférée dans la cour de l'École militaire[14], mais les militaires, notamment le général Henri Bentégeat, alors chef d'État-Major des armées, continuent de s'y opposer[15].
La statue est mal reçue par la critique. On accuse Tim, dont le domaine de prédilection est le dessin de presse, et non la sculpture, d'avoir réalisé ici une caricature, à la fois en raison des proportions de l'œuvre, et de sa texture rappelant Giacometti ; on lui reproche aussi le motif du sabre brisé, fixant Dreyfus dans sa disgrâce plutôt que dans le combat pour la justice[19],[20].
↑Caroline Cros (dir.) et Laurent Le Bon (dir.), L'art à ciel ouvert : Commandes publiques en France, 1983-2007, Paris, Flammarion, coll. « La création contemporaine », , 271 p. (ISBN978-2-08-120277-1).
↑Témoignage de Jean Daniel dans Le Nouvel Observateur, 5-11 janvier 2006, p. 11. Jean Daniel raconte avoir ensuite demandé à Mitterrand s'il fallait plutôt mettre la statue du colonel Picquart, ce à quoi le président a acquiescé. Cité par Vincent Duclert, « La mémoire et le service de l'État l'affaire Dreyfus », Pouvoirs, no 117, , p. 145–155 (DOI10.3917/pouv.117.0145) et Vincent Duclert, « L'affaire Dreyfus : De l'affrontement des mémoires à la reconnaissance de l'histoire », dans Pascal Blanchard (dir.) et Isabelle Veyrat-Masson (dir.), Les guerres de mémoires : La France et son histoire, enjeux politiques, controverses historiques, stratégies médiatiques, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », , 334 p. (ISBN978-2-7071-5463-7, lire en ligne), p. 71–82 [77].
↑(en) Dora E. Polachek, « A Witness to Its Time: Art and the Dreyfus Affair: A Review Essay », Modern Judaism, vol. 10, no 2, , p. 205–214 [213] (JSTOR1396262).
↑Marc-Olivier Baruch et Vincent Duclert, « La justice dans l'affaire Dreyfus, le sens d'une commémoration », dans Marc-Olivier Baruch (dir.) et Vincent Duclert (dir.), Justice, politique et République : De l'affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie, Bruxelles/Paris/Paris, Complexe, coll. « Histoire du temps présent », , 266 p. (ISBN2-87027-926-4), p. 23-47 [30–31].
↑Pierre Birnbaum, « Le recul de l'État fort et la nouvelle mobilisation antisémite dans la France contemporaine », Pôle Sud, no 21, , p. 15–29 (DOI10.3406/pole.2004.1199).
↑(en) June Ellen Hargrove, The Statues of Paris : An Open Air Pantheon, New York, Vendome Press, , 382 p. (ISBN0-86565-121-3) [trad. Marie-Thérèse Barrett, Les Statues de Paris : La représentation des grands hommes dans les rues et sur les places de Paris, Anvers, Fonds Mercator (ISBN90-6153-208-6), et Paris, Albin Michel (ISBN2-226-03811-6)], p. 331.