La liaison Si–H est plus longue qu'une liaison C–H (148pm contre 105pm), avec une énergie de liaison par conséquent plus faible (299 kJ/mol contre 338 kJ/mol). L'hydrogène est plus électronégatif que le silicium — d'où la convention de nommage hydrure de silyle — ce qui a pour conséquence de polariser la liaison Si–H dans le sens inverse de celui de la liaison C–H. Les hydrures de silyle sont généralement incolores avec des propriétés physiques (solubilité, volatilité) semblables à celles des hydrocarbures correspondants. Ils peuvent être pyrophoriques, ce qui illustre l'effet important dû au remplacement de liaisons Si–H par des liaisons Si–O.
Applications et réactions
La principale application des hydrures de silyle est la production de couches minces et de revêtements en silicium. Le silane SiH4 se décompose comme suit :
Dans cette réaction, l'ACCN représente l'ACHN(en), ou 1,1-azobis(cyclohexanecarbonitrile), un amorceur radicalaire ; un thiolaliphatique transfère le radical à l'hydrure de solyle. Le radical triéthylsilyle réagit ensuite avec l'azoture en éliminant l'azote sur un radical N-silylarylaminyle qui capture un proton du thiol pour terminer le cycle catalytique.
Les hydrures de silyle peuvent réduire des composés difficiles, par exemple le dioxyde de carbone CO2 en méthane CH4[3]. De telles réactions sont cependant stœchiométriques, et il n'est généralement pas possible de produire les quantités d'hydrures de silyle requises pour les réaliser.
↑(en) Luisa Benati, Giorgio Bencivenni, Rino Leardini, Matteo Minozzi, Daniele Nanni, Rosanna Scialpi, Piero Spagnolo et Giuseppe Zanardi, « Radical Reduction of Aromatic Azides to Amines with Triethylsilane », The Journal of Organic Chemistry, vol. 71, no 15, , p. 5822-5825 (PMID16839176, DOI10.1021/jo060824k, lire en ligne)
↑(en) Tsukasa Matsuo et Hiroyuki Kawaguchi, « From Carbon Dioxide to Methane: Homogeneous Reduction of Carbon Dioxide with Hydrosilanes Catalyzed by Zirconium−Borane Complexes », Journal of the American Chemical Society, vol. 128, no 38, , p. 12362-12363 (PMID16984155, DOI10.1021/ja0647250, lire en ligne)