Iflissen Lebhar (en berbère : ⵉⴼⵍⵉⵙⵙⴻⵏ ⵍⴻⴱⵀⴰⵔ) est une confédération (taqbilt) composée de quatre tribus de grande Kabylie (Âarc ou Âarchs). Le territoire des Iflissen Lebhar est limité à l'ouest par l'oued Ferraoun qui les séparent de la tribu des Aït Slegguem et s'étend à l'est jusque la pointe d'Aït Raouna où se situe le territoire des Aït Djennad qui marque une frontière jusqu'au sud-est. Le sud-ouest du territoire de la confédération est délimité par la confédération des Aït Ouaguenoun.
La tribu des Iflissen est une tribu de grande Kabylie occupant le littoral entre Dellys et Azzefoun (ex-Port-Gueydon), rendue célèbre par la fabrication de sabres auxquels elle donna son nom. Il s’agit plus précisément des Iflissen l-Bahr qui doivent leur nom à leur implantation dans la Kabylie maritime. Le nom de Flissa / Iflissen a été rapproché de celui des Isaflenses*, puissante gens (tribu) de l’Antiquité qui est connue pour avoir pris part dans les années 373-375à la très grave révolte de Firmus*. Seuls une vague analogie entre les deux noms et le fait que les Isaflenses occupaient peut-être le bassin de Tisser peuvent être présentés en faveur de cette identification défendue par Berbrugger, Carette, Cat et Boulifa mais rejetée par S. Gsell, C. Courtois et J. Desanges. Il est bon, toutefois de noter, à la suite de Carette, qu’une fraction, celle des “Flisset Melil” était établie sur les bords de l’oued Isser et donc occupait le territoire qu’on prête volontiers aux Isaflenses. Vers l’intérieur les limites du territoire des Iflissen l’Bafir correspondent, au sud, à la montagne de Dra Moulit par où passe la ligne de partage des eaux entre le bassin du Sébaou et le versant méditerranéen[1].
Les Iflissen Lebharont fait leur réputation autour d'un artisanat très particulier puisque ces habitants sont en effet des armuriers accomplis, très qualifiés en arme blanche. Les villages des Iflissen Lebhar ont longtemps été apparentés à de petites villes manufacturières dont l'artisanat de l'arme blanche et notamment du sabre (le Flissa) avait permis la prospérité[évasif].
Certains villages étaient appelées Tlata tuddar, les « trois villages », et offraient les caractéristiques d’un début de réel processus d’urbanisation.
Au XIXe siècle, les villages d'Ighil Boussouel, Taourirt n'Aït Zouaou et Issoukan comptaient plus d'une centaine d'armuriers dotant la confédération des Iflissen Lebhar du plus vaste arsenal d'arme blanche de toute la grande Kabylie[évasif][réf. nécessaire].
La géographie accidentée du territoire de Iflissen Lebhar ne permet pas le développement de l'agriculture hormis les figues et le raisin. Le développement de l'artisanat a été nécessaire dans cette région de la Kabylie maritime où il se dit que « L'armurier arrive presque toujours à l'aisance »[réf. nécessaire].
↑E. B, « Flissa / Iflissen », Encyclopédie berbère, no 19, , p. 2857–2862 (ISSN1015-7344, lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
Si Amar U Said Boulifa, Le Djurdjura à travers l'histoire depuis l'Antiquité jusqu'en 1830 : organisation et indépendance des Zouaoua (Grande Kabylie), Alger,