L’insigne de combat des blindés (en allemand, Panzerkampfabzeichen) est une décoration militaire allemande du Troisième Reich, créé en 1939, et attribué aux soldats des troupes blindées (Panzetruppen) de la Waffen-SS et de la Wehrmacht durant la seconde Guerre mondiale.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le général Walther von Brauchitsch initie la création d’une décoration destinée à encourager les équipages de chars. La conception de cet insigne est confiée au dessinateur berlinois Ernst Peeckhaus et a lieu pendant l’automne 1939. La badge est officiellement institué le et n’existe alors qu’en version argentée, dont la remise est limitée aux équipages de chars. Une version en bronze de l’insigne est introduite le pour récompenser les membres d’armes connexes aux chars : Panzergrenadier, troupes de reconnaissance blindée et infanterie motorisée faisant partie d’une Panzerdivision. À la fin de l’année 1942, l’Oberkommando des Heeres étend l’éligibilité du badge en argent, d’abord au personnel médical le puis aux motocyclistes de liaison et au personnel de maintenance le [2].
Après guerre le port de l’insigne est interdit jusqu’en 1957, lorsqu’il est de nouveau autorisé, à condition qu’il soit « dénazifié », c’est-à-dire que l’aigle et la svastika soient retirés[3].
Description
Description générale et port
La disposition générale de l’insigne reste inchangée tout au long de son existence. De forme ovale, il représente un char vu de trois-quart avant gauche, se dirigeant vers la droite. La scène est entourée d’une couronne de feuilles de chêne, mais le véhicule dépasse de celle-ci à droite pour donner une impression de mouvement. Le sommet du badge est occupé par l’aigle de l’État tenant le svastika dans ses serres[2]. Une épingle se trouve au revers pour attacher le badge sur l’uniforme. Celle-ci est attachée au sommet de l’insigne par une charnière et sécurisée par un crochet courbe à son pied[4].
Lorsqu’il est porté de manière réglementaire, l’insigne est agrafé dans la partie inférieure gauche de la poche de poitrine gauche. Si son porteur dispose également de la croix de fer de première classe, l’insigne de combat des blindés doit toujours se trouver plus bas et à la gauche de celui-ci[2].
Variations
Grade I
Les badges du grade I sont produits en une seule pièce, mais plusieurs méthodes de fabrication sont employées par les différents fabricants, qui se traduisent par des variations d’aspect. Les insignes réalisés par emboutissage à froid présentent ainsi le négatif de la matrice en creux au revers, ceux ayant été moulés ont un revers lisse, bien que légèrement concave, tandis que ceux qui sont forgés par matriçage ont la surface du revers lisse ou présentant un motif ondulé[4].
Du fait de leur revers creux, les badges réalisés par emboutissage ne pèsent que la moitié des autres, avec une masse moyenne de 16 g, contre 29,5 g pour les autres types. Les variations de masse sont toutefois importantes selon les fabricants, et parfois même entre différents lots d’un même fabricant. Ainsi, les insignes produits par emboutissage peuvent peser entre 11,8 g et 20,8 g, tandis que ceux réalisés par matriçage pèsent de 19 g à 38,5 g[5].
Grade II, III, IV
Le badge est modifié après l’introduction des différentes classes en avec l’ajout en bas de l’insigne, au point où les branches de chêne se rejoignent, d’un cadre indiquant celle-ci. Par ailleurs, alors que sur la série d’origine, le char semble inspiré du Panzer IV, la seconde série montre un blindé plus proche du Panzer III[3].
Éligibilité
Règle standard
De à , l’insigne est décerné à la condition d’avoir participé au sein d’une formation blindée à trois attaques, qui doivent avoir eu lieu trois jours différents. Il n’y a pas de restriction de grade, mais toutes les fonctions ne sont pas éligibles. À l’origine seuls les commandants, tireurs, chargeurs, conducteur et radio des chars de combat peuvent recevoir la distinction. Bien qu’assez large, il existe également une restriction d’arme : seuls les membres d’unités de la Wehrmacht ou de Waffen-SS et de police sous le commandement de celle-ci peuvent recevoir le badge[2].
Le périmètre est progressivement étendu avec l’adjonction du personnel médical opérant au sein des Panzertruppen le , puis du personnel de maintenance et les motocyclistes de liaison à partir du et enfin des troupes de reconnaissance blindée le [6]. Les Panzergrenadier, équipages d’automitrailleuses et infanterie motorisée faisant partie d’une Panzerdivision deviennent de leur côté éligibles à partir du , mais reçoivent une variante de l’insigne en bronze plutôt qu’argentée[2].
Les règles d’attribution ne changent pas après la création des classes le , qui consistent simplement en l’ajout de paliers. Ceux-ci sont de vingt-cinq jours de combat pour le grade II, cinquante jours pour le grade III et soixante-quinze pour le grade IV[7].
Exceptions
Lors de l’introduction des classes en , des exceptions à la règle générale sont prévues afin de ne pas défavoriser les vétérans. Ainsi, les soldats ayant servi dans l’Afrikakorps et le front de l’est peuvent convertir ce temps de service en jours de combat avec un ratio de dix jours pour huit mois de service, quinze jours pour douze mois et vingt-cinq jours pour quinze mois[4].
Une autre exception est introduite pour les soldats ayant été gravement blessés. Sur recommandation du commandant d’unité, ils peuvent bénéficier du grade II s’ils ont au moins dix-huit jours de combat, du grade III pour trente-cinq jours et du grade IV pour soixante jours[4].