Jan Hanuš (né à Prague le – ) est un compositeur tchèque du XXe siècle.
Presque toutes les genres sont représentés parmi ses œuvres, dont beaucoup sont ouvertement politiques, exprimant des sentiments anti-nazi, anti-fasciste et anti-communiste. Il est l'un des compositeurs tchèque important du XXe siècle avec Viktor Kalabis et Miloslav Kabeláč.
Biographie
Hanuš étudie la composition en leçons privées avec Otakar Jeremiáš entre 1932 et 1940[1] tout en fréquentant le Conservatoire de Prague, où il étudie la direction d'orchestre avec Pavel Dědeček[2], où il est diplômé en 1940. Il étudie ensuite dans une école de commerce et travaille ensuite à la fois en tant que rédacteur et rédacteur en chef de plusieurs grandes maisons d'éditions de Prague, notamment celle de son grand père († 1919), le compositeur František A. Urbánek & fils, et Panton[2]. En tant qu'éditeur, il joue un rôle important en supervisant l'édition des œuvres complètes de Antonín Dvořák et Zdeněk Fibich (1955–59)[1] – que plus tard, il s'inspirera dans ses œuvres, avec Smetana[2] – ainsi que l'édition critique des œuvres de Leoš Janáček[2]. Il contribue également à faire connaître les œuvres de Foerster et Otakar Ostrčil[1], occupant ce poste jusqu'en 1970. Il fait partie aussi de la société internationale pour l'éducation musicale et membre du comité du Festival du Printemps de Prague.
Si la première mélodie de Hanuš date de 1936, ses premières œuvres publiques se fondent sur ses passions, le philosophique et le patriotique, comme l'expose son opéra « La flamme » (1944). Porté par le lyrisme proche de la tradition nationale dans la première décennie d'après-guerre, son œuvre se meut dans une nouvelle tendance au dramatisme vers la fin des années 1950. L'innovation expressive, se combinant d'un classicisme traditionnel avec l'électronique (comme on le voit dans l'opéra « Le flambeau de Prométhée », 1961). Une grande partie des œuvres de Hanuš s'inspire des poètes tchèques, notamment de son ami, Jaroslav Seifert[2], lauréat du Prix Nobel de littérature. Durant les années 1950, Hanuš a courageusement et publiquement défendu son ami Rudolf Margolius(en) victime du procès de Prague.
Après la révolution de velours en 1989, Hanuš a retrouvé les mêmes honneurs conférés par le régime communistes. En 1999 Václav Havel lui décerne la médaille du mérite tchèque (Za zásluhy). Après 1990 il est président de l'union des compositeurs tchèques. En 2004, il est fait citoyen d'honneur de la ville de Jílové, près de Prague, où est organisé un festival.
Son intérêt pour la musique sacrée est important : il compose un Requiem (1991–95), huit messes, des cantates et des oratorios, dont un oratorio de Pâques Ecce homo, sur un texte de Václav Renč(cs), créé au Festival du Printemps de Prague en 2005[3]. Pour la scène, il laisse cinq opéras et trois ballets. Il écrit aussi sept symphonies composées du début des années 1940 à la fin des années 1980.