Jean-Pierre Bechter élu député RPR de la première circonscription de la Corrèze lors des élections législatives de 1978. Battu en 1981 par le maire communiste de Tulle, Jean Combasteil, il revient à l'Assemblée nationale le , en remplacement de Jacques Chirac, nommé Premier ministre. Il doit à sa proximité avec ce dernier, qui l'entraîne dans ses cabinets aux ministères puis à la mairie de Paris, son ascension politique et son parachutage en région parisienne[1].
Élu conseiller municipal dans le 12e arrondissement de Paris à l'occasion des élections de 1983, Jean-Pierre Bechter est nommé adjoint au maire la même année. Constamment réélu au conseil de Paris, il a exercé la fonction de vice-président du groupe UMP au sein de cette assemblée. En 1997 et 2002, il est battu aux élections législatives avec 16,39 % puis 19,08 % dans la 8e circonscription de Paris sans investiture UMP.
Considéré comme le bras droit de Serge Dassault, il est investi par l'UMP pour conduire la liste « Ensemble, pour servir Corbeil-Essonnes », à la suite de l'annulation de l'élection de ce dernier[4]. Le , Jean-Pierre Bechter arrive en tête du premier tour avec 30,75 % des voix, contre 24,33 % à la liste communiste ; entre les deux tours, sa liste fusionne avec la liste sans étiquette de Jean-Michel Fritz[5]. Le 4 octobre, la droite l'emporte avec 50,13 % des suffrages exprimés, soit 27 voix d'avance. Le soir-même, il déclare que Serge Dassault continuera d'assurer un rôle prépondérant à la mairie, et ajoute que « cette élection a permis de laver l'honneur de Serge Dassault, injustement bafoué par le Conseil d'État[6]. » Une semaine plus tard, le , Jean-Pierre Bechter est officiellement élu maire, à l'unanimité des présents (l'opposition ayant refusé de participer au vote), par le nouveau conseil municipal de Corbeil-Essonnes[7].
Un recours déposé par l'opposition pour la mention « Secrétaire général de la fondation Serge Dassault » sur les bulletins de vote entraîne l'annulation de l'élection municipale de 2009 par le tribunal administratif de Versailles, décision confirmée par le Conseil d'État le [8]. Le 7 octobre suivant, ses fonctions de maire prennent fin avec l'installation de la délégation spéciale nommée la veille par le préfet. En conséquence, un nouveau scrutin municipal se tient au mois de décembre. La liste UMP conduite par Jean-Pierre Bechter, sur laquelle figure Serge Dassault en dernière position, arrive en tête du premier tour, puis fusionne avec celle de Jean-François Bayle (divers droite). Le 12 décembre, au second tour, l'UMP remporte le scrutin avec 53,71 % des voix contre 46,29 % à la liste communiste menée par Bruno Piriou[9]. Le conseil municipal élit de nouveau Jean-Pierre Bechter maire de Corbeil-Essonnes le , par 32 voix contre 10 à Bruno Piriou[10].
À la suite d'une perquisition effectuée à la mairie, il est placé en garde à vue le dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de fraudes électorales, auxquelles pourraient être liées deux tentatives d'homicide[11],[12]. Il est de nouveau placé en garde à vue le dans une enquête sur des achats de vote présumés[13].
La liste qu'il conduit à l'élection municipale de 2014 à Corbeil-Essonnes l'emporte au second tour avec 56,52 % des suffrages[14].
En , il est renvoyé en correctionnelle avec sept autres personnes pour « achat de votes » et « financement illégal de campagne électorale ». La justice soupçonne une « entreprise de corruption généralisée de l’électorat […] exercée à un degré sans doute jamais atteint lors des élections de 2009 et 2010, remportées par Jean-Pierre Bechter »[15].
En , au second tour des élections municipales, la liste qu'il mène est défaite par celle de son adversaire historique et ancien communiste Bruno Piriou[16].
Conseiller départemental de l'Essonne
Le , Jean-Pierre Bechter est élu conseiller départemental de l’Essonne dans le canton de Corbeil-Essonnes, en binôme avec Caroline Varin. Mais le suivant, il annonce son intention de démissionner de cette fonction[17] ; Serge Dassault, qui est son suppléant, le remplace ainsi au conseil départemental le [18].
À la suite de la mort de Serge Dassault, une élection cantonale partielle est organisée : le , Jean-Pierre Bechter l’emporte au second tour avec 55,4 % des suffrages exprimés, avec une très faible participation (12,0 %)[19].
Affaires judiciaires
Condamnation pour corruption électorale
Poursuivi par la justice pour achat de votes et financement illégal de campagne électorale à l'occasion des élections municipales de 2009 et 2010, Jean-Pierre Bechter, qualifié de « principal bénéficiaire du système Dassault », est condamné en décembre 2020 à deux ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité[20]. Il fait appel de ce jugement de première instance[21]. Il est condamné en mai 2022 à deux ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité par la cour d'appel de Paris[22].
↑« Le maire de Corbeil-Essonnes renvoyé en correctionnelle pour achat de votes », Le Monde, (lire en ligne)
↑Sébastien Morelli, « Municipales : Bruno Piriou (DVG) met fin à l’ère Dassault à Corbeil-Essonnes », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Essonne : Dassault (LR) prend la place de Bechter au conseil départemental », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
↑« Essonne : à 90 ans, le come-back de Dassault au conseil départemental », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
↑S.M., « Essonne : une élection pour attribuer le siège de Serge Dassault au conseil départemental : Le décès de Serge Dassault (LR) laisse un siège vacant à l’assemblée départementale de l’Essonne. Une élection partielle sera organisée dans les trois mois », Le Parisien, édition de l'Essonne, (lire en ligne, consulté le ).