Jean Baptiste Pointe du Sable (ou Pointe DuSable ou encore Point de Sable) est un mulâtre, né (en tant qu'homme libre), selon les sources, à Saint-Marc dans la colonie française de Saint-Domingue, entre 1745 et 1750. Il serait le fils d'un marin français[2] et d'une mère d'origine africaine, ancienne esclave.
Puis il s'installe à l'emplacement actuel de Chicago (Illinois), où il construit sa deuxième maison vers 1779, trente ans avant la construction de Fort Dearborn. Il y établit un comptoir commercial sur la rive nord de l'embouchure de la rivière Chicago (au niveau de l'actuel quartier de Wolf Point). Il s'agit d'un poste de ravitaillement pour les trappeurs, les marchands, les coureurs des bois et les autochtones. Son commerce devient rapidement prospère en raison de sa situation et se trouve à l'origine de la colonie permanente. Déjà marié depuis des années avec Kitihawa, la fille d'un chef local Potawatomi, selon un rite amérindien, il l'épouse à nouveau à la Mission de Sainte Famille de Caoquias, en 1787[3] selon certaines sources, ou le , selon d'autres sources, lors d'une cérémonie catholique[4]. Il aura avec Kitihawa (dont le prénom a été christianisé en Catherine)[1] un fils, Jean et une fille, Suzanne.
Pendant la Guerre d'indépendance, il est brièvement emprisonné à Détroit (Michigan), par les Britanniques qui le suspectent d'être un espion à la solde des Américains[5]. Il ne retrouve sa maison qu'en 1784[1].
Du Sable a fait plusieurs voyages vers le Canada pour vendre des fourrures et on raconte qu'il était très étroitement lié avec des Canadiens français.
En 1800, Du Sable vend sa propriété au trappeur canadien-français Jean La Lime, qui la céda quatre ans plus tard à John Kinzie, un marchand de New York[1].
Il retourne un temps à Peoria avant de s'installer à Saint-Charles (Missouri). La raison pour laquelle il quitte Chicago est inconnue. On pense[évasif] qu'il fut déçu que la tribu locale des Potawatomi ne fasse pas de lui son chef...
Une reconnaissance tardive par les historiens
Bien que « fondateur de Chicago », il fut longtemps ignoré par les historiens d'une part en raison de ses origines (il était mulâtre) et d'autre part, car les premiers récits historiques furent écrits par des amis ou des descendants de John Kinzie, qui avait racheté sa maison et ses terres en 1804. Il fut finalement reconnu comme fondateur de Chicago en 1968. Le a été dévoilé un buste en bronze installé le sur le côté est de Michigan Avenue, juste au nord de la rivière Chicago. La sculpture est un don des membres de la communauté haïtiano-américaine de Chicago[6].
Haiti et Chicago, de Saint-Marc à Saint-Charles, Missouri. ; Jérémie; Port-au-Prince, Impr. La Phalange, 1953. (OCLC1865414)
LaVerne C. Johnson et Craig Rex Perry, Jean Baptiste DuSable, Chicago, Empak Enterprises, 1992. (OCLC27108403)
Carole Marsh, Jean Baptiste Pointe du Sable : father of Chicago, Gallopade International, 2003. (OCLC54508324)
Milo Milton Quaife, Checagou; from Indian wigwam to modern city, 1673-1835, Chicago, University of Chicago Press, 1933. (OCLC1865758)
Shirley Graham Du Bois, Jean Baptiste Pointe de Sable: founder of Chicago, J. Messner, 1953, 180 p.
Susan Sleeper-Smith, Indian women and French men: rethinking cultural encounter in the Western Great Lakes, University of Massachusetts Press, 2001, 234 p. (ISBN1558493107) (ISBN9781558493100)
Leonidas, Jean-Robert et F. Michaud Rêver d'Haïti en couleurs=Colorful dreams of Haiti,Cidihca 2009.