Jean Chardin, dit le « Chevalier Chardin », né le à Paris et mort le à Chiswick, est un voyageur et un écrivainfrançais, surtout connu pour sa relation de ses séjours en Perse et en Orient à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle.
Constatant à son retour que les protestants sont persécutés en France, il se rend, comme tant d'autres huguenots, le [5] en Angleterre[6], où Charles II lui décerne le titre de chevalier[7] dix jours après son arrivée à Londres, lui remettant la décoration de sa propre main[5]. Le même jour, il y épousa une jeune Rouennaise qui avait également fui la France pour se soustraire aux dragonnades[5]. Charles II le nomme bijoutier de la cour[8] et son plénipotentiaire auprès des États de Hollande[5]. Il est élu membre de la Royal Society en [9].
Choisi par la Compagnie anglaise des Indes orientales pour être son agent auprès des mêmes États[5], il se rend ensuite en Hollande, profitant de son séjour à Amsterdam pour publier, en 1686, la première partie des Voyages de monsieur le chevalier Chardin en Perse et autres lieux de l’Orient[3], édition plus étendue que la première, qui avait paru à Londres en 1685[5]. Cet ouvrage, qu’il ne complète qu’en 1711[3], peut-être avec l’aide de François Charpentier[10], est salué par les philosophes et reçoit les éloges de Montesquieu[11], Rousseau, Voltaire et Gibbon[12]. En 1811, Louis-Mathieu Langlès en publie une édition plus complète en dix volumes[13]. Empreints d’un sens aigu de l’observation et considérés par les spécialistes comme une source historique importante sur la culture et la civilisation persanes de l’époque, les Voyages de Chardin conservent encore aujourd’hui un intérêt considérable[14].
Œuvres
Jean Chardin, Journal du voyage du Chevalier Chardin en Perse, Amsterdam, Jean Wolters & Ysbrand Haring, (lire en ligne).
Jean Chardin, Journal du voyage du Chevalier Chardin en Perse, Paris, Daniel Horthemels, (lire en ligne).
Jean Chardin, Journal du voyage du Chevalier Chardin en Perse, Londres, Moses Pitt, (lire en ligne). v.1.
Voyages de monsieur le chevalier Chardin en Perse et autres lieux de l’Orient, Amsterdam, Jean-Louis de Lorme, 1711. 10 livres disponibles sur googlebooks: 1, 2,3,4,5,6,7,8,9,10, et sur Gallica en trois volumes 1, 2,3.
Honneurs et postérité
Une des rues de la vieille ville de Tbilissi (ancienne Tiflis), capitale géorgienne, porte le nom de Jean Chardin.
↑Correspondance de Pierre Bayle : juillet 1686 - décembre 1688, éd. Élisabeth Labrousse, Oxford, Voltaire Foundation, 2009 (ISBN978-0-72940-973-5), 532 p., p. 67.
↑ ab et cFrançois Pouillon, Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, Karthala, 2012 (ISBN978-2-81110-790-1), 1073 p., p. 209.
↑ abcde et fVoyages du chevalier Chardin en Perse et autres lieux de l’Orient : enrichis d’un grand nombre de belles figures en taille-douce, représentant les antiquités et les choses remarquables du pays, t. 1, éd. Louis Mathieu Langlès, Rouen, Le Normant, 1811, 452 p..
↑Charles François d’Iberville, « Charles François d’Iberville, résident de France à Genève : décembre 1688-décembre 1689 », vol. 1, éd. Laurence Vial-Bergon, Publications de l'Association suisse pour l'histoire du refuge huguenot, Genève, Droz, 2003 (ISBN978-2-60000-855-6).
↑Folia orientalia, vol. 5, Państwowe Wydawn. Naukowe, 1963, p. 186.
↑Cahiers de l’Orient, nos 85-88, Paris, Société française d’édition et d’impression et de réalisation, 2007, p. 131.
↑(en) Glenn Joseph Ames, Ronald S. Love, Distant Lands and Diverse Cultures : The French Experience in Asia, 1600-1700, Westport, Praeger, 2003, 269 p. (ISBN978-0-31330-864-2), p. 51.
↑Le voyage du Valon tranquille, Paris, Chardin, 1796.
↑Ce dernier tirera, pour la rédaction de ses Lettres persanes, presque toutes ses références du Voyage de Chardin. Voir Stroumsa, op. cit..
↑(en) Guy G. Stroumsa, A New Science : The Discovery of Religion in the Age of Reason, Harvard, Harvard University Press, 2010, 223 p. (ISBN978-0-67404-860-7), p. 126.
↑Dirk Van der Cruysse, Chardin le Persan, Paris, Fayard, 1998, 570 p. (ISBN978-2-21364-984-9).
↑Jean Chardin, Voyages en Perse, éd. Claude Gaudon, Paris, D’ailleurs, 1978 ; Phébus, 2007 (ISBN978-2-75290-239-9), 276 p., p. 292.
Voir aussi
Bibliographie
Jean Chardin, Voyage de Paris à Ispahan I. De Paris à Tiflis. II. De Tiflis à Ispahan, introduction, notes et bibliographie de Stéphane Yerasimos, Paris, La Découverte, 1983, 320 et 320 p.