Jean Colombe est un enlumineur français, né à Bourges vers 1430, mort en 1493. Il est frère du sculpteur Michel Colombe.
Biographie
Plusieurs documents d'archives nous renseignent sur la vie de Jean Colombe. Il est fils de Philippe Colombe, sculpteur, et d'une Guillemette. Il est le frère aîné d'un autre sculpteur, Michel Colombe. Il épouse une dénommée Colette et fonde une dynastie d'enlumineurs dont son fils Philibert Colombe, mort en 1505, et son petit-fils François Colombe, actif au début du XVIe siècle. Peut-être originaire de Sens (Yonne), la famille Colombe s'installe à Bourges au XIIe siècle.
En 1463, Jean Colombe vit chez Clément Thibault, « escripvain de forme » (c'est-à-dire calligraphe). Il y apprend peut-être l'enluminure. En 1467, il est marié et fait construire une maison à Bourges. Il travaille d'abord pour la bourgeoisie et le clergé berruyers puis élargit sa clientèle à l'aristocratie et à la cour de France. Il travaille ainsi pour Anne de France et Louis de Laval, son principal client. C'est sans doute Charlotte de Savoie, femme de Louis XI, qui le recommande à son neveu Charles Ier de Savoie. Ce dernier en fait son peintre officiel en 1486, après l'achèvement des Très Riches Heures du duc de Berry.
1465-1470 : Le Christ devant Pilate, miniature extraite d'un Livre d'heures, Paris, musée du Louvre, RF 54.717 ;
1465-1470 : Livre d'heures à l'usage d'Angers, 30 grandes miniatures et 24 miniatures marginales de calendrier, en collaboration avec un suiveur du Maître de Jouvenel, Morgan Library, M.248[2]
vers 1468-1470 puis 1470-1475 : Heures dites de Bureau, à l'usage de Paris, 232 folios, 37 grandes miniatures et 374 miniatures marginales latérales, passées en vente à Drouot (Auction Art) le 14 novembre 2023 (lot 88)[4]
1473 : Heures d'Anne de France, 107 miniatures et 24 miniatures marginales de calendrier, attribuées au maître et à son atelier, Morgan Library, M.677[6]
1480-1485 : Heures de Renée de Bourbon-Vendôme (fille de Jean VIII de Bourbon-Vendôme), 107 folios, 31 grandes miniatures et 35 petites, en collaboration avec Jean Raoul de Montluçon et 2 autres collaborateurs anonymes, passées en vente chez Artcurial le 28 mars 2023 (lot 19)[11]
1480-1490 : heures de Jules II, 18 miniatures attribuées à l'atelier, musée Condé, Ms.78[12]
Saint Jean Évangéliste, miniature extraite d'un Livre d'heures, Paris, musée du Louvre, RF 29.086.
Pontifical romain, 4 miniatures (atelier), Bibliothèque de Lyon, Ms.5144[15]
Voir aussi
Bibliographie
Jean-Yves Ribault, « Les Colombes, une famille d’artistes à Bourges au XVe siècle », dans Jean-René Gaborit (dir.), Michel Colombe et son temps : actes du 124e congrès des sociétés historiques et scientifiques, section Histoire de l’art et archéologie, Nantes - 19 au , Paris, CTHS, (lire en ligne), p. 13-26
Claude Schaefer, « Les débuts de l'atelier de Jean Colombe: Jean Colombe et André Rousseau, prêtre, libraire et escrivain », Gazette des Beaux-Arts, no 90, , p. 137-50.
François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, BNF/Flammarion, , 439 p. (ISBN978-2080121769), p. 326-332
(de) Claude Schaefer, « Die Werkstatt des Jean Colombe », in: Fouquet, An der Schwelle zur Renaissance, Dresde-Bâle, 1994, p. 283-286
François Avril, Nicole Reynaud et Dominique Cordellier (dir.), Les Enluminures du Louvre, Moyen Âge et Renaissance, Paris, Hazan - Louvre éditions, , 384 p. (ISBN978-2-7541-0569-9), p. 192-195
François Avril, « Les heures de Guyot Le Peley, un chef-d'œuvre retrouvé de l'enlumineur Jean Colombe », Art de l'enluminure, 21, juin-, p. 6-26.
Katharina Georgi, Enluminure, XVe siècle. Bethsabée au bain, la redécouverte d'une enluminure de Jean Colombe, p. 212-213, Société française d'archéologie, Bulletin monumental, 2007, no 165-2 ( Lire en ligne )
Christine Seidel, « Les débuts de Jean Colombe », dans Frédéric Essig, Peindre à Bourges au XVe – XVIe siècles, Milan, (lire en ligne), p. 101-113
↑Thierry Delcourt, Danielle Quérel et Fabrice Masanès (éds.), Sébastien Mamerot, Les passages d’outremer, une chronique des croisades jusqu’en 1462 enluminée par Jean Colombe, Cologne : Taschen, 2009.