Il est diplômé en économie et en analyse financière de la Norwegian School of Economics (Norges handelshøyskole) et travaille à la fois en tant que courtier en actions et journaliste, en plus d'être chanteur et auteur-compositeur dans le groupe pop Di Derre[2]. Les livres de Jo Nesbø sont publiés dans plus de 50 langues et sont vendus à plus de 55 millions d'exemplaires[3].
Biographie
Jo Nesbø est né à Oslo le et a principalement grandi à Molde après avoir déménagé là-bas lorsqu'il avait 8 ans[4],[5]. Il a été baptisé Jon Nesbø. Ses parents voulaient le baptiser Jo, mais le prêtre a estimé que Jo n'était pas un vrai prénom. Il a donc été nommé d'après son arrière-grand-père Jon, mais a changé de prénom pour Jo lorsqu'il a eu 16 ans[6].
La mère de Jo Nesbø était bibliothécaire, il s'est donc intéressé tôt à la littérature[2]. À l'âge de 15 ans, il a appris que son père s'était engagé comme combattant de première ligne sur le front de l'Est du côté allemand lors de la Seconde Guerre mondiale. Selon Nesbø, la connaissance de la trahison de son père a contribué à le façonner et à influencer son évaluation des choix que font les autres[7].
À l'âge de 17 ans, il a fait ses débuts pour le club de football de Molde. Avec Bernt Roald comme entraîneur, ils ont remporté la finale de la Norway Cup[8] contre Os en 1978 (meilleur joueur et chaussure d'or). À l'automne, il a marqué deux buts importants contre le club de foot Rosenborg lorsqu'ils ont atteint la finale du championnat Junior-NM de Norvège[9]. Nesbø a marqué avec Tor Gunnar Hagbø lorsqu'ils ont remporté la finale contre Mjøndalen par 2 à 1. Après un certain temps, il a rompu les ligaments croisés des deux genoux et a été contraint de mettre fin à sa carrière de football[1].
Puis, Nesbø a effectué son service militaire dans le Nord de la Norvège[2]. Étant initié dans la musique par son frère ainé, Jo a retenu cette passion pour toute sa vie. Plus tard, son frère et lui ont créé un groupe de musique pop Di Derre et jouaient dans un club où ils ont retenu attention des représentants d'une maison des disques[10].
En même temps, Nesbø s'est accroché à son travail de courtier en actions et après un an de travail le jour et de jeu le soir, il en avait assez. Il a pris un congé d'un demi-année et a pris l'avion pour l'Australie. Peu de temps avant, un employé de maison d'édition avait demandé à Nesbø s'il ne voulait pas écrire un livre, et au cours du vol de trente heures vers l'Australie, il avait imaginé l'intrigue du roman L'homme chauve-souris[11] et le manuscrit avait été écrit pendant les cinq semaines de vacances[12].
Analyse de l'œuvre
Débuts
Son premier roman policier, L'Homme chauve-souris (1997), remporte dès sa publication un grand succès public et critique. Il obtient le prix Riverton 1997 et, l'année suivante, le prix Clé de verre du meilleur roman policier scandinave de l'année, ce qui propulse son auteur sur le devant de la scène littéraire du polar scandinave. Il est parfois présenté comme le successeur de l'auteur suédoisHenning Mankell.
Ses romans, assez proches de ceux de l'américain Michael Connelly et de son détective Harry Bosch, se révèlent moins lisses, moins politiquement corrects. En effet, les récits « se déroulent en Norvège, mais aussi à l'étranger, et sont l'occasion pour l'auteur de porter un regard acerbe sur son pays, dont il égratigne le modèle social-démocrate, mais aussi sur les autres cultures »[13].
Un héros récurrent : l'inspecteur Harry Hole
Son héros récurrent, Harry Hole, un inspecteur de la police d'Oslo est le stéréotype même du policier bourru, alcoolique et grand accro au tabac, qui a peu d'amis et utilise parfois des méthodes peu orthodoxes pour résoudre ses enquêtes.
Ce héros peu commun exerce ses qualités de limier dans son pays et parcourt le monde au fil de ses enquêtes : l'Australie dans L'Homme chauve-souris (1997) (en norvégien : Flaggermusmannen), la Thaïlande dans Les Cafards (1998) (en norvégien : Kakerlakkene) et le Congo dans Le Léopard (2009) (en norvégien : Panserhjerte). Dans Rouge-gorge (2000) (en norvégien : Rødstrupe), qui se déroule au temps présent dans la capitale norvégienne, le récit, centré sur un soldat de la Seconde Guerre mondiale qui souffre d'un dédoublement de la personnalité et devient un serial killer, utilise une narration en deux temps qui évoque longuement les tranchées de Leningrad et la Vienne des années 1940.
Diversification
En 2005, Jo Nesbø signe un premier scénario pour la télévision. En 2007, il écrit son premier roman pour la jeunesse, La Poudre à prout du professeur Séraphin (en norvégien : Doktor Proktors prompepulver) qui obtient un gros succès et est adapté au cinéma en 2014.
En 2021 paraît chez GallimardLeur Domaine, roman qui raconte l'histoire de deux frères en prise avec leur passé, leur pays, leurs secrets. Stephen King salue un livre « original et spécial »[14] tandis que Stéphanie Loré écrit : « Avec des mots énergiques, secs et acérés, le dernier roman de Jo Nesbø nous immerge dans les méandres étouffants d’une tragédie familiale pour nous parler de la complexité de nos motivations, de ce qu’il peut y avoir de monstrueux en l’humain, aussi d’amour inconditionnel. Hypnotique et dérangeant[15]. »
De la jalousie, Gallimard, coll. « Série noire », 2022 ((no) Sjalusimannen og andre fortellinger, 2021), trad. Céline Romand-Monnier, 342 p. (ISBN978-2-0729-4686-8)
La Baignoire à remonter le temps, Bayard Jeunesse, 2010 ((no) Doktor Proktors tidsbadekar, 2008) (ISBN978-2-7470-2756-4)
Le Professeur Séraphin et la Fin du monde (ou presque), Bayard Jeunesse, 2012 ((no) Doktor Proktor og verdens undergang. Kanskje., 2010) (ISBN978-2-7470-3684-9)
(no) Doktor Proktor og det store gullrøveriet, 2012