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Johannes Zukertort, qui devint tout d'abord docteur en médecine, était un pianiste de grand talent et parlait couramment une dizaine de langues. Extrêmement cultivé, il fit ses études au fameux lycée Sainte-Marie-Madeleine de Breslau, puis devint pensionnaire de l’université de Breslau quand il apprit à jouer aux échecs à l'âge de vingt ans ; dès lors plus rien d'autre n'exista pour lui.
Zukertort a été rédacteur en chef de l’un des principaux journaux de Silésie, a écrit plusieurs ouvrages sur la philosophie, la théologie et la musique. Il a combattu dans trois guerres et a reçu neuf ordres de bravoure. Pendant la Guerre franco-prussienne de 1870, il servit comme officier dans un régiment d'infanterie, où il avait la réputation de loger une balle de pistolet dans un as de jeu de cartes à quinze pas ! Il fut d'ailleurs décoré pour avoir été le seul officier survivant de son régiment lors de la célèbre bataille de Gravelotte en Lorraine.
Revenu à la vie civile, Zukertort fit la connaissance d'Adolf Anderssen qui lui prodigua ses leçons, et ses progrès furent fulgurants. Ayant vaincu son maître, il commença par remporter des tournois puis, beaucoup trop confiant, il lança un défi à Wilhelm Steinitz qui le mit en déroute (Londres - 1872 / -7 +1 =4).
Nullement démoralisé, Zukertort continua sa vie de bohème des échecs en changeant plusieurs fois de nationalité et en collectionnant les victoires en tournois européens : Cologne 1877, Paris 1878, Londres 1883 et Londres 1887. En 1878, il obtint la nationalité britannique. Il affronta aussi en matches quelques grands joueurs d'Europe qu'il battit tous. Convaincu qu'il pouvait enfin rencontrer et vaincre Steinitz, devenu son ennemi juré, il renouvela son défi en 1886.
Le match au sommet, considéré comme le premier championnat du monde officiel des échecs, se déroula aux États-Unis et Zukertort fut bien près de réaliser le rêve de toute sa vie. Mais alors qu'il menait le match, Steinitz réussit à le rejoindre petit-à-petit, puis le battit cruellement dans les deux dernières parties. Zukertort, semble-t-il, ne se releva pas de cette défaite cuisante (5+ 10- 5=) ; il mourut deux ans plus tard, ayant complètement changé, donnant l'image d'un homme défait, au moral brisé.
(Breslau) Match contre Anderssen : 3,5–5,5 (+3 –5 =1)
1865
(Breslau) Matchs contre Anderssen : 15–8 (+13 –6 =4) et 10–4 (+9 –3 =2)
1866
(Breslau) Match contre Anderssen : 2,5–1,5 (+2 –1 =1)
(Breslau) Match contre Knorre : +7 –6
1868
(Berlin) Match contre Anderssen : 3,5–8,5 (+3 –8 =1)Aix-la-Chapelle (3e-4e) : +2 –2 =1 (7e congrès allemand de l'ouest) (victoire de Anderssen devant Lange et Paulsen)
1869
Hambourg (3e-5e) : +2 –3 =1 (2e congrès allemand du nord) (victoire de Anderssen devant Paulsen, Minckwitz et Schallopp)Barmen (3e-4e) : +3 –3 =1 (8e congrès allemand de l'ouest) (victoire de Anderssen devant Minckwitz et Schallopp) Départage contre Minckwitz : 0–1
1871
(Berlin) Match contre Anderssen : +5 –2
1872
Londres (3e-5e) : +4 –3 =2 (2e congrès britannique) (victoire de Steinitz devant Blackburne, MacDonnell et De Vere)(Londres) Match contre Steinitz : 3–9 (+1 –7 =4)Tournoi à handicap de Londres (demi-finaliste) : victoires sur Baxter et Steinitz ; défaite contre John Wisker
Leipzig (2e-3e après Paulsen) : 8,5 / 11 (+8 –2 =1) Départage contre Anderssen : 0–1
1878
Tournoi de Paris : 16,5 / 22 (+14 –3 =5) (ex æquo avec Winawer) Match de départage contre Winawer : 3–1 (+2 –0 =2)(Chislehurst) Match contre Owen : +8 –3
Années 1880
Année
Vainqueur
Deuxième à quatorzième
1880
(Londres) Match contre Rosenthal : 12,5–6,5 (+7 –1 =11)
1881
(Londres) Match contre Blackburne : 9,5–4,5 (+7 –2 =5)
Berlin (2e après Blackburne) : 11 / 16 (+9 –3 =4)
1882
Vienne (4e-5e) : 22,5 / 34 (+19 —8 =7) (victoire de Steinitz et Winawer devant Mason et Mackenzie)
1883
Tournoi de Londres : 22 / 26 (22 –4 =7)(Saint Louis) Match contre Max Judd : 4–1 (+3 =2)
1884
(Baltimore) Match contre Sellman : +2 –1(Philadelphie) Match contre Martinez : 9,5–3,5 (+9 –3 =1)
1886
(New York - Saint-Louis - Nouvelle Orléans) Championnat du monde contre Steinitz : 7,5–12,5 (+5 –10 =5)Nottingham (3e-4e) : 6 / 9 (+5 –2 =2) (victoire de Burn devant Schallopp et Gunsberg)
1887
Londres (tournoi à handicap)
Francfort (14e-16e) : 8,5 / 20 (+6 –9 =5) (5e congrès allemand) (victoire de Mackenzie devant Blackburne et Weiss)Londres (4e) : 6 / 9 (+5 –2 =2) (3e congrès britannique) (victoire de Burn et Gunsberg devant Blackburne)(Londres) Match contre Blackburne : 5–9 (+1 –5 =8)
1888
Londres (7e-8e) : 10,5 / 17 (victoire de Gunsberg devant Mason et Bird)