John est le troisième des sept enfants du Dr Pelham et de son épouse, née Mac Gehee. Il nait dans la propriété de ses grands-parents, sur les bords du Cane Creek ("Ruisseau des Roseaux"), un affluent de la rivière Tennessee, à proximité d'Alexandria, en Alabama. Il grandit dans cette plantation grande de 1000 acres (400 ha) et devient très tôt un excellent cavalier.
Dès 1860, les rumeurs d'une guerre approchant commencent à circuler. En 1861, John est en dernière année d'études et doit passer en juin ses examens de sortie de West Point. Il écrit à Jefferson Davis pour lui offrir ses services, tout en soulignant qu'il sacrifierait si nécessaire ses dernières semaines d'école, et ses chances d'obtenir le diplôme de sortie.
Les batteries de Pelham, bien tenues et manœuvrant avec discipline, attirent l'attention du célèbre général de cavalerie Jeb Stuart. Il fournit des montures aux artilleurs, et Pelham se trouve alors à la tête d'une nouvelle formation : la « horse artillery » (artillerie montée), bien plus mobile que l'artillerie conventionnelle.
Pelham participe à presque tous les grands engagements aux côtés de la cavalerie de Jeb Stuart : plus de soixante combats et raids en profondeur derrière les lignes fédérales, de la première bataille de Bull Run à la bataille de Kelly's Ford. Entre autres, il réussit le à faire traverser à ses batteries la rivière Occoquan, une rivière de Virginie du Nord, en crue au gué de Selectman's Ford, ce qui était considéré comme impossible.
À Antietam, les canons de Pelham, mis en batterie sur une petite colline appelée « Nicodemus Hill », écrasent les flancs des colonnes unionistes qui montaient à l'assaut, et les désorganisent. Stonewall Jackson cite Pelham dans son rapport, en écrivant : « Ce gamin a un courage terrible et un génie particulier. Avec un Pelham sur chacun de mes flancs, je pourrais battre n'importe quelle armée... »[2].
À Fredericksburg, Pelham positionne ses batteries bien en avant des lignes confédérées et canonne sans merci les troupes fédérales, bien qu'après plusieurs heures de tirs seulement deux de ses canons aient encore été en état de tirer[N 2]. Il prend en enfilade les colonnes d'assaut de l'Armée du Potomac, et il casse leur avance, et permet aux Confédérés de repousser leurs attaques. Robert Lee cite dans son rapport officiel John Pelham pour son « unflinching courage », la vaillance sans faille dont il fait preuve alors que de nombreuses batteries unionistes concentraient leurs tirs sur sa position.
Lors de la bataille de Kelly's Ford, le , la cavalerie unioniste, aidée de plusieurs batteries d'artillerie, franchit le gué sur le Rappahannock près de Culpepper (la petite ville de Culpeper est un point stratégique situé à exacte distance de Washington et de la capitale confédérée, Richmond) et Lee envoie 800 hommes à leur rencontre. Jeb Stuart et John Pelham, qui se trouvent à Culpepper car une cour martiale s'y tenait, galopent eux aussi vers le gué. Ils arrivent alors que, pour la première fois, un régiment de cavalerie sudiste se débande : le second régiment de Virginie lâchait pied devant des forces unionistes deux fois supérieures, de plus appuyées par une puissante artillerie.
Les hommes de Lee se rassemblent et retournent au combat, chargeant de front et en ligne. Pelham en tête, les cavaliers des troisième et cinquième régiments de Virginie galopent le long d'un muret de pierre pour y trouver un passage. Le jeune homme trouve une entrée dans le mur, et dressé sur ses étriers, appelle les soldats et leur fait signe de venir vers lui. Il est alors touché à la tête par les shrapnels d'un obus qui éclate au-dessus de lui.
Pendant que les confédérés repoussent les nordistes par un feu nourri de leurs armes, puis sont à nouveau obligés de reculer devant leurs charges, le blessé est transporté au Palais de Justice de Culpeper. Il meurt le lendemain sans avoir repris conscience. Les fédéraux s'étaient retirés le soir même du champ de bataille de Kelly's Ford, sans exploiter le premier succès de leur cavalerie sur les fameux cavaliers gris.
Jeb Stuart lit le le panégyrique de John Pelham[N 3] et se fait représenter par son ami le majorHeros von Borcke, le fameux dragon prussien, aux funérailles solennelles qui ont lieu à Richmond.
Le majorHarry Gene Beck III, ami et compagnon de bivouac de John Pelham, le décrit comme « le garçon le plus brave que j'aie jamais rencontré »[2].
Héritage
Le Sénat confédéré approuve la promotion proposée par Lee : Pelham est nommé lieutenant-colonel à titre posthume. Son corps reçoit une sépulture au cimetière civil de Jacksonville, en Alabama. Une statue est érigée en son honneur dans le centre de Jacksonville en 1905.
En 1863, Jeb Stuart donne à son troisième enfant les prénoms de « Virginia Pelham[2],[3] ».
En 1901, un portrait de Pelham est exposé, avec ceux d'autres officiers confédérés à Alexandria, en Virginie, et Joseph Wheeler lit un discours à cette occasion, et cite le "Gallant Pelham[4]".
En 1907, un des éperons de Pelham est jeté dans le moule où fut fondue la cloche appelée Pocahontas, avant la grande exposition de Jamestown[5].
La « John Pelham Historical Association » préserve la mémoire du jeune artilleur, dont le nom figure depuis 1955 au Alabama Hall of Fame.
Les villes de Pelham en Alabama, en Géorgie et dans les Carolines sont nommées en son honneur.
Plusieurs camps de l'artillerie américaine ont reçu le nom de John Pelham.
Bibliographie
U.S. War Department, The War of the Rebellion: a Compilation of the Official Records of the Union and Confederate Armies, U.S. Government Printing Office, 1880–1901.
↑lettre d'introduction : pratique encore habituelle aux États-Unis. S.W. Harris fut un homme politique, député de 1834 à sa mort en 1857. A.J. Walker fut un professeur de latin et grec qui fut élu à la Cour Suprême de l'Alabama en 1855
↑80 % des canons de l'artillerie confédérée étaient pris à l'ennemi et 20 % seulement étaient fondus dans les ateliers sudistes, dans de mauvaises conditions. Elle souffrait aussi de la mauvaise qualité de sa poudre et de ses munitions. Cette infériorité technique des munitions a été invoquée pour expliquer entre autres la défaite du corsaire confédéré CSS Alabama.
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« The major-general commanding approaches with reluctance the painful duty of announcing to the division its irreparable loss in the death of Major John Pelham, commanding the Horse Artillery. He fell mortally wounded in the battle of Kellysville, March 17th, with the battle-cry on his lips, and the light of victory beaming from his eye... His eye had glanced on every battlefield of this army from the First Manassas to the moment of his death, and he was, with a single exception, a brilliant actor in them all. The memory of "the gallant Pelham," his many manly virtues, his noble nature and purity of character, are enshrined as a sacred legacy in the hearts of all who knew him. His record has been bright and spotless, his career brilliant and successful » (in « General Orders #9, March 20, 1863 », Official Records)
↑ ab et cHassler, William W., Colonel John Pelham: Lee's Boy Artillerist, Chapel Hill, North Carolina: University of North Carolina Press, 1995. (ISBN0-807 8-4549-3).
↑Thomas, Emory. ""Bold Dragoon, The Life of Jeb Stuart", 1986