José Antonio Manso de Velasco
José Antonio Manso de Velasco y Sánchez de Samaniego (né en 1688 – mort à Priego de Córdoba le ) est un général et gouverneur colonial espagnol qui sert la Couronne en tant que Gouverneur du Chili puis vice-roi du Pérou. Gouverneur du ChiliManso de Velasco sert comme gouverneur du Chili de à , exercice au cours duquel il s'illustre par la réussite de nombreux projets : son mandat voit la construction du premier marché de Santiago du Chili, le creusement des canaux d'irrigation depuis le Maipo et l'endiguement du Mapocho, la reconstruction de Valdivia (détruite par un tremblement de terre), et l’armistice avec les indiens Mapuche, signé au "Parlement de Tapihue". En outre, il fonde plusieurs villes du Chili :
Son efficacité et sa loyauté le recommandaient à de plus hautes fonctions, et c'est à juste titre que le roi Ferdinand VI le choisit en 1745 comme vice-roi du Pérou, faisant de lui le premier gouverneur du Chili à recevoir cet honneur. Vice-roi du PérouManso de Velasco devient vice-roi du Pérou sous le règne de Ferdinand VI de la Maison de Bourbon, conservant ce poste de 1745 au . Il succède à José Antonio de Mendoza, 3e marquis de Villagarcía, et a pour successeur Manuel de Amat y Juniet. Son gouvernement au cours de cette période est essentiellement marqué par le grand séisme de 1746. Le séisme de LimaLe , vers 22h30, un séisme meurtrier ravage Lima et sa région, se soldant par le plus grand nombre de morts pour un tel événement dans la région. Les témoignages divergent quant à la durée de l’événement : entre 3 et 6 minutes. L'intensité de la secousse est estimée, selon les critères actuels, à 10 ou 11 sur l'échelle de Mercalli. Les répliques, qui se comptaient par centaines, se poursuivirent encore deux mois. À Lima, les ravages sont immenses. Des 60 000 habitants, 1141 meurent. Seules 25 maisons restent debout. À Callao, un tsunami de près de 17 mètres de hauteur balaie les terres jusqu'à 5 kilomètres vers l'intérieur, n'épargnant que 200 victimes sur une population de 5 000 habitants. Le fait que le séisme ait frappé de nuit a probablement contribué à aggraver le bilan. Conséquence de cette catastrophe, on adapte la technique de construction, en rejetant notamment l'utilisation de briques en terre crue au profit de la quincha, une ossature fait de fascines de roseaux liaisonnées au mortier, qui donne une structure plus flexible, et par là-même davantage résistante aux secousses sismiques. Le , le nouveau vice-roi ordonnait la fondation de la ville de Bellavista. Le , il inaugurait le chantier de la cathédrale de Lima. Derniers joursFatigué et âgé, Manso de Velasco sollicite de la Couronne son rappel en Espagne, et obtient l'accord du monarque en 1761. Mais son voyage de retour suppose une étape par le port de La Havane, chef-lieu de la Capitainerie générale de Cuba, et cela au moment même où la colonie est prise sous le feu des Anglais. Les attaquants avaient assiégé le port, et Manso de Velasco, en tant qu'officier de plus haut rang en poste, se retrouve bien malgré lui chef du conseil de guerre. C'est ainsi qu'à l'âge de 74 ans, il doit organiser la défense de la cité. Or les troupes placées sous ses ordres, peu entraînées et pauvrement équipées, ne peuvent permettre d'espérer une issue victorieuse ; il faut rendre les armes après 67 jours de siège. Prisonnier des Anglais, il est finalement remis aux autorités espagnoles de Cadix. En raison de sa position de "chef du conseil de guerre", il est emprisonné à Madrid et jugé par une cour martiale présidée par le comte d'Aranda. Lui et d'autres chefs accusés sont tenus pour responsables de la honteuse défaite de Cuba par cette cour martialee[1]. Charles III, roi d'Espagne, ratifie les peines le , mettant ainsi fin au processus. Les peines ne sont pas indulgentes, Manso de Velasco est condamné à 10 ans d’exil à 40 lieues de la Cour, à la saisie de biens et à la responsabilité conjointe de l’indemnisation des Havanais endommagés[2]. Peu de temps après avoir été informé de la peine prononcée, Manso de Velasco part pour son exil à Priego de Córdoba, où il arrive la même année. Moins de deux ans plus tard, le , il meurt dans la même ville, où ses restes se trouvent toujours dans l'église Saint-Pierre[3]. Notes et références
Sources
Liens externes
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