Les Journées européennes du patrimoine (JEP) sont des manifestations nationales et internationales annuelles qui permettent au public la découverte de nombreux édifices et autres lieux qui ne sont souvent qu'exceptionnellement ouverts au public, ou de musées qui vont alors modifier leur offre voire leur tarification pour l'occasion.
Les premières Journées du patrimoine ont été lancées le par le ministère de la Culture français[2], à l'initiative du ministre Jack Lang, sous le nom de « Journée portes ouvertes dans les monuments historiques », le troisième dimanche de septembre[3].
À la suite du succès de ces journées, le , à Grenade, au cours de la deuxième conférence du Conseil de l'Europe entre les ministres responsables du patrimoine architectural et naturel, Jack Lang propose d’étendre l’initiative au niveau européen. Plusieurs pays européens tels que les Pays-Bas, le Luxembourg, Malte, la Belgique, le Royaume-Uni (Écosse) et la Suède, organisent rapidement des journées similaires[1].
En 1991, le Conseil de l’Europe institue officiellement des « Journées européennes du patrimoine », auxquelles l’Union européenne s’associe en soutenant le bureau de coordination dans sa mission de promotion internationale dont la création est alors confiée aux Pays-Bas.
En 1993, la Fondation Roi Baudouin (France)[Laquelle ?] prend en charge le bureau de coordination. Cette même année, ce sont 24 pays qui participent aux Journées européennes du patrimoine, puis en 1995 ce sont 34 pays européens qui s'associent à la manifestation et 13 millions d'Européens qui visitent les 26 000 monuments ouverts pour l'occasion.
Deux ans plus tard, la Turquie crée la même manifestation que les pays européens.
En 2001, Taïwan imite les 47 pays déjà associés à la manifestation, pourtant toujours qualifiée d'européenne. Ainsi, en 2003, dans 48 pays, 19,8 millions de visiteurs partent à la découverte de leur patrimoine.
En 2010, cinquante États organisent dans leur pays des manifestations dans le cadre des Journées européennes du patrimoine[1] :
2024 : Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions et patrimoine maritime[11]
Organisation en France (depuis 1984)
Les journées européennes du patrimoine permettent aux Français de visiter leur patrimoine national, monuments, églises, théâtres, châteaux, mais aussi des demeures privées, des banques, des tribunaux, des préfectures, palais de justice, hôtels de ville, chambres de commerce, etc., toutes sortes de bâtiments qui, habituellement, sont fermés au public. Elles ont lieu chaque année le troisième week-end du mois de septembre.
Les ouvertures ne sont pas obligatoirement gratuites. La gratuité est presque systématique dans les monuments publics dépendant de l'État et les musées ayant le label Musée de France, en ce qui concerne les domaines privés ou ceux qui dépendent de collectivités locales ou d'établissements publics, les tarifs sont laissés à l'appréciation du propriétaire du lieu.
Il est possible de visiter des lieux de pouvoirs, des musées ou monuments habituellement payants, et aussi des sites scientifiques et industriels. Des propriétaires privés participent également pour présenter leur patrimoine.
Historique
Redevenu ministre de la Culture en 1992, Jack Lang rallonge l’évènement de un à deux jours, qui prend le nom « Journées nationales du patrimoine ».
En 2000, à l'initiative du ministre de la Culture Catherine Tasca, la manifestation est appelée Journées européennes du patrimoine.
En raison des attentats du 11 septembre 2001 intervenus aux États-Unis, la manifestation initialement programmée les samedi 15 et dimanche est annulée dans quelques endroits (Ambassade des États-Unis en France…).
Lors de l'édition 2005, plus de 12 millions de visiteurs ont investi 15 480 sites et profité des 20 000 animations proposées dont 1 000 sites ouverts pour la première fois cette année-là et 3 129 lieux ouverts exceptionnellement.
Depuis 1995, un thème général est proposé mettant en avant un aspect (ou plusieurs aspects) du patrimoine.
1995 : 100e anniversaire du cinéma - 10e anniversaire des CoRePHAE (Commissions régionales du patrimoine historique, archéologique et ethnologique) - Les parcs et jardins
1996 : Patrimoine et littérature - Patrimoine et lumière
1997 : Patrimoine, fêtes et jeux - Patrimoine industriel - Patrimoine et lumière
En 2015, le député François de Mazières, ancien directeur général de la Fondation du patrimoine, fait adopter un amendement au budget2015 pour demander à ce qu'un rapport sur un tirage exceptionnel du loto soit remis au gouvernement. Ce tirage du loto serait organisé à l'occasion des Journées européennes du patrimoine et les bénéfices en seraient affectés à la préservation du patrimoine. Le rapport conclura à un cout trop élevé de l'opération pour un rendement trop faible et entrainera l’abandon de ce projet.
Cependant, le , la ministre de la Culture Françoise Nyssen annonce qu’un tirage du loto avec un jeu de grattage au profit des monuments seront finalement organisés en lors des Journées du patrimoine[16]. Ce loto du patrimoine est reconduit en 2019[17].
Organisation en Belgique (depuis 1989)
Depuis 1989, les journées du patrimoine sont organisées séparément par les trois régions du pays, compétentes pour la gestion du patrimoine. Chaque région fixe le thème et les dates de l’événement, le deuxième ou troisième week-end de septembre.
Organisation à Bruxelles
L'organisation des Journées du patrimoine en Région de Bruxelles-Capitale est dirigée par la direction des Monuments et sites régionale. Les Journées bruxelloises du patrimoine ne se déroulent pas aux mêmes dates que celles organisées dans les deux autres régions du pays.
Depuis 2005, les Journées du Patrimoine sont suivies du Lundi du Patrimoine, spécialement destiné aux écoles bruxelloises primaires (5e et 6e primaires) et secondaires, à qui sont proposées des visites de lieux ou des activités en lien avec le thème des Journées.
Thème de l'édition 2006 : Corps et esprit. Par ce thème, la Région souhaite revaloriser les lieux liés à l'éducation, au savoir et au sport
Thème de l'édition 2007 : Lumière et éclairage. Découverte du patrimoine et de l'espace publics sous l'angle de l'usage de la lumière naturelle et artificielle
Thème de l'édition 2008 : Expo 58 : avant-après. Le patrimoine bruxellois depuis la Seconde Guerre mondiale.
En Wallonie, c'est l'Institut du patrimoine wallon qui a dans ses missions la promotion du patrimoine et l'organisation des journées du patrimoine.
Thème de l'édition 1989 ///
Thème de l'édition 1990 ///
Thème de l'édition 1991 ///
Thème de l'édition 1992 ///
Thème de l'édition 1993 Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Thème de l'édition 1994 Patrimoine industriel
Thème de l'édition 1995 Patrimoine civile public
Thème de l'édition 1996 Patrimoine rural
Thème de l'édition 1997 Patrimoine archéologique
Thème de l'édition 1998 Patrimoine en fête… Faites du patrimoine
Thème de l'édition 1999 1850-1950 : un siècle d'architecture moderne
Thème de l'édition 2000 Itinéraires au fil de l'eau
Thème de l'édition 2001 Itinéraires au fil des idées
Thème de l'édition 2002 Itinéraires au fil du labeur
Thème de l'édition 2003 Château et demeures privées
Thème de l'édition 2004 Patrimoine et Réaffectation
Thème de l'édition 2005 Regard sur le Moyen Âge
Thème de l'édition 2006Patrimoine et Citoyenneté : Un avenir pour notre passé.
Thème de l'édition 2007Patrimoine militaire : De la préhistoire à nos jours, les bâtiments et les sites liés aux systèmes défensifs et offensifs et à la mémoire des conflits
Thème de l'édition 2007Vivre (en néerlandais Wonen (habiter) : habitation et lieux de vie au sens large, visite de monuments et d’habitations privées, promenades et randonnées cyclistes guidées au travers de quartiers d’habitations
Thème de l'édition 200820e édition - 20e siècle (en néerlandais 20e editie - 20e eeuw)
Thème de l'édition 2011 Conflit (en néerlandais Conflict)
Thème de l'édition 2014 Patrimoine, passé, présent et futur (en néerlandais Erfgoed vroeger, nu en in de toekomst)