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Né le à Manosque[1] dans une « vieille famille du terroir »[2] qui parle provençal[3], Jules Coupier fait ses classes à Oraison, avant d'aller à l'école normale d'Avignon[4] de 1935 à 1938[2].
À sa retraite en 1974[2], il s'installe à Vallauris[4], où il s'investit dans la société d'histoire locale Le Vieux Vallauris, dispensant notamment des cours de provençal au côté de Max Michel (d)[1],[5].
En 2009, Hervé Martin (d) lui dédie un poème dans son recueil Et cet éprouvé des ombres[6].
Le , il célèbre son centenaire[7]. Installé à la maison de retraite de Thoard[8], il s'y éteint à 101 ans, le [1],[9], et est inhumé dans sa ville natale. Pierre-Dominique Testa lui consacre à son tour un poème à l'occasion de sa disparition[10].
Marié, il a un fils, Pierre Coupier (d)[11],[8]. Outre ses activités lexicographiques, il est féru d'astronomie[12].
Travaux
Le Dictionnaire français-provençal
Il se fait surtout connaître par son Dictionnaire français-provençal qui, publié en premier lieu en 1995 par l'association Dictionnaires français-provençal emmenée par André Ariès et rédigé suivant la graphie mistralienne[13], se veut l'« inverse » du Trésor du Félibrige[14]. Œuvre entamée en 1982[2], par un autodidacte en lexicographie aidé par sa femme[3], elle est refondue par une équipe bénévole de scientifiques conduite par le linguiste Philippe Blanchet[15],[a],[4], et voit le jour grâce à une souscription d'environ 800 mécènes[16].
Elle est signalée comme le « meilleur dictionnaire provençal moderne » par la Bibliographie linguistique ; Serge Bec le juge « indispensable » aux personnes apprenant ce parler et l'écrivant[13], et Christian Bonnet le qualifie de « mine », louant notamment la qualité des néologismes y forgés[15]. Le Dictionnaire sert aussi de source pour la réédition du Trésor du Félibrige entamée par le Conseil de l'écrit mistralien en 2006[17]. Jacques Taupiac vante un ouvrage « incontournable » et d'une « importance considérable », se distinguant par la « grande précision » des définitions[18]. Michel Courty, enfin, y voit une somme « indispensable à tous les usagers du provençal », du niveau du Petit Larousse ou du Robert[19].
Certaines critiquent sont formulées par des auteurs occitanistes. Bonnet regrette l'absence de certains « termes familiers et répandus » et critique le trop grand nombre de synonymes proposées sous certaines entrées[15], tandis que Josiane Ubaud blâme un certain nombre de propositions en phytonymie[20]. Quant à Pierre Pessemesse, il estime que Coupier, qui à l'en croire « ignore superbement la langue naturelle parlée par les vieux », emprunte trop servilement au Trésor, et propose parfois des traductions arbitraires confinant au « charabia »[21]. Quant à Taupiac, il estime que l'auteur cherche trop à singulariser le provençal et le démarquer du français, et déplore l'absence de principes de codification[18].
Il connaît une réédition en 2009[1] à l'initiative du Collectif Provence[22]. L'ouvrage comporte alors environ 75 000 entrées[8].
Autres
En 1998, il fait paraître un Petit dictionnaire français-provençal, version abrégée de son dictionnaire. Jacques Taupiac salue à nouveau son travail, mais s'interrogeant sur les critères de sélection des mots conservés et évincés, regrette que « des lexèmes fréquents manquent [alors que] des lexèmes bien plus rares sont présents »[23].
↑ abcd et ePhilippe Depétris (d), « Vallauris-Golfe-Juan : Jules Coupier n'est plus », Nice Matin, (lire en ligne).
↑ abcde et f« Jùli Coupier Grand pres literàri de Prouvènço e Pres de la gratitudo mistralenco [Jules Coupier Grand prix littéraire de Provence et Prix de gratitude mistralienne », Li Nouvello de Prouvènço, no 54, 1996, p. 20-21.
↑ ab et cJérémy Michaudet (d), « Ouvrages de références, les deux dictionnaires... », La Provence Digne, 7 juin 2016, p. 2.
↑ abcd et ePatricia Dupuy, « Grand prèmi literàri de Prouvènço à Jùli Coupier [Grand prix littéraire de Provence à Jules Coupier] », Prouvènço d'aro, no 105, loc. cit., p. 9 (lire en ligne).
↑« Tout le provençal en deux livres », La Croix, 15 janvier 1996, p. 7.
↑Pierrette Bérengier, « D'hier à demain : la mise à jour du dictionnaire provençal-français de Frédéric Mistral », dans Bernadette Cabouret (d) (dir.), La Communication littéraire et ses outils : écrits publics, écrits privés, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques (ISBN978-2-7355-0863-1, lire en ligne), p. 7-14.
↑ a et bJacques Taupiac, « Lo Diciounàri de Jùli Coupié [Le Dictionnaire de Jules Coupier] », L'Occitan, no 126, , p. 4-5.
↑Josiane Ubaud, « De quelques problématiques liées à la phytonymie occitane », Géolinguistique, no 21, (lire en ligne).
↑Pierre Pessemesse, « Lo Coupier : un diccionari qu'auriam poscut faire sensa [Le Coupier : un dictionnaire qui aurait pu avoir du sens] », Aquò d'aquí, no 102, , p. 12-13.
« Coupier (Jules) », dans Jean Fourié (préf. Jacques Mouttet (d)), Dictionnaire des auteurs de langue d'oc de 1800 à nos jours, Aix-en-Provence, Félibrige, (ISBN978-2-9533591-0-7), p. 96.