Kérity (Finistère)
Kérity est un quartier de la commune de Penmarc'h dans le Pays Bigouden (Finistère), au même titre que Saint-Pierre, Saint-Guénolé et Penmarc'h-Bourg (anciennement Tréoultré). Le port de Kérity est aujourd'hui tourné vers l'accueil de la plaisance, après le départ des derniers bateaux de pêche vers le port voisin de Saint-Guénolé à la fin des années 1990. HistoireTemps modernesCharles Colbert de Croissy écrit en 1665 que la grande rade de Penmarc'h [en fait de Kérity] « à cinq ou six brasses d'eau[Note 1] en grande marée, et que les vaisseaux de deux à trois cents thonneaux [tonneaux] y peuvent encrer [ancrer], charger et descharger par le moyen des petits bastiments, et à l'esgard [égard] de la petite rade[Note 2], qu'elle n'a que trois brasses et demye en grande marée, et n'est propre que pour les vaisseaux de cinquante à soixante thonneaux ». C'était le centre principal de l'activité maritime de Penmarc'h à l'époque[1]. En 1792 Lesconil et Guilvinec n'avaient qu'une chaloupe, Sainte-Marine 3, Treffiagat et Kérity 4 chacun, L'Île-Tudy 8, Concarneau 250 et Douarnenez 275 environ[2]. Le naufrage de la Galathée en 1795La frégate Galathée[3], de retour d'Irlande, s'échoua devant Kérity dans la nuit du 23 au . Son épave a été découverte en 2017 devant les Étocs de Kérity par un pêcheur d'ormeaux ; on a trouvé depuis des obusiers, des pierriers, un pied de Roy, des balles de mitraille et de mousquets, etc[4]... Kérity au XIXe siècleL'aménagement du port vers 1875À l'origine, on ne trouvait qu'une fosse d'environ 1 500 mètres de long, au milieu de roche basses et ne présentant aucun véritable abri ; de plus ce n'était qu'un simple port d'échouage. Selon l'ingénieur des Ponts et Chaussées Armand de Miniac, il n'existait jusque-là à Kérity qu'« une sorte de cale grossière, longue de 140 m, formée de débris d'un ancien ouvrage » ; « le hâvre de Kérity est situé au milieu d'une côte rectiligne, dépourvue d'anfractuosités ; à marée basse, la mer se retire, l'asséchant totalement » ; son accès était de plus rendu très dangereux et l'embarquement et le débarquement y présentaient de grandes difficultés. Après l'abandon en 1846 d'un projet de création d'un port de relâche pour les navires passant au large, un projet plus modeste aboutit à partir de 1875 avec la construction d'un môle-abri et d'un mur de défense du littoral long de 227 mètres[5]. En 1900, la protection du port est enfin assurée par la construction d'un brise-lames long de 410 m[6]. L'école de hameau de KérityDans le cadre d'un programme de constructions de 49 écoles de hameaux qui est décidé par le département du Finistère entre 1878 et 1885, une école est ouverte au hameau de Kérity[7]. Description de Kérity à la fin du XIXe siècleAlexandre Nicolaï décrit ainsi Kérity en 1893 :
Le port de pêcheLes pêcheurs de Kérity utilisaient essentiellement des chalutiers et des palangriers. L'unique thonier de Kérity, le Versailles, fut coulé en 1917 par un sous-marin allemand[9]. Kérity au XXe siècleUn monde à partAuguste Dupouy décrit ainsi la psychologie des pêcheurs de Kérity au début du XXe siècle :
Les femmes de Kérity ne portaient pas la coiffe bigoudène, mais la coiffe poch flak, coiffe des ouvrières des friteries [conserveries], leurs cheveux et les rubans les attachant étant protégés par une poche arrière, coiffe que l'on retrouvait dans les autres ports où se trouvaient des conserveries[11]. La création de la paroisseLa paroisse Saint-Pierre de Kérity est créée par ordonnance épiscopale le et l'église Sainte-Thumette, dédiée à sainte Thumette[12], devient alors son église paroissiale[13]. Cette église, qui date du XVIe siècle, est à l'origine une chapelle de Penmarc'h[14] qui subit de plein fouet la décadence de Tréoultré, pour finir par être ruinée au XIXe siècle. Ses ruines sont classées au titre de monument historique le [15]. En 1924, le recteur de Penmarc'h et auteur d'une monographie sur la ville, souhaite la restauration de cette église, qu'il décrit en partie gagnée par la végétation, ainsi que son retour au culte ; « Il suffirait de jeter une charpente et une toiture sur ces piliers et ces murailles pour rendre à sa destination première l'église de Kérity. »[16]. Après l'érection de Kérity en paroisse, cette église fait l'objet d'une restauration en 1950 sous l'autorité des monuments historiques, pour être bénite le [17]. En 2015 et 2016, l'édifice fait l'objet d'une nouvelle restauration. Contemporaine de l'église Saint-Nonna de Penmarc'h, elle est donc de style gothique flamboyant et se compose d'une nef à cinq travées, d'un bas-côté nord et d'un chevet plat, à la mode à cette époque. Le naufrage duLe , deux bateaux de pêche de Kérity, le Saint-Louis et le Berceau de Saint-Pierre chavirent par mauvais temps près du port. Les canots de sauvetage de Kérity et de Saint-Pierre se portent à leur secours, mais chavirent à leur tour près de la roche La Jument. Ces accidents firent en tout 27 victimes, 12 pêcheurs et 15 canotiers ; dix marins furent sauvés par deux bateaux de pêche qui se trouvaient à proximité, le Gérard Samuel et L'Arche d'alliance[18]. L'après Seconde Guerre mondialeLe le remorqueur français La Cigale, après avoir heurté la roche de la Jument près des Étocs, face à Kérity, coule ; l'équipage fut sauvé par une pinasse sardinière L'Union Sociale de Kérity[19]. Le cinéma Eckhmül ouvre en 1955 et existe toujours. Les derniers bateaux de pêche ont rejoint le port voisin de Saint-Guénolé à la fin de la décennie 1990. L'ancienne criée est devenue salle communale TourismeComme le reste de la commune de Penmarc'h, Kérity accueille l'été de nombreux touristes. Aussi, les lieux d'accueil sont développés : campings, gîtes et chambres d'hôtes en particulier, alors que les hôtels sont concentrés à Saint-Guénolé. Les principales curiosités sont le port et la côte, l'église Sainte-Thumette du XVIe siècle, ainsi que quelques manoirs et maisons anciennes. TableauxDes peintres ont représenté Kérity ; parmi eux :
Sculpture
Notes et référencesNotes
Références
Articles connexesLiens externes
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