Khemaïs ChammariKhemaïs Chammari
Khemaïs Chammari, né le à Tunis et mort le , est un homme politique, défenseur des droits de l'homme et diplomate tunisien, condamné maintes fois à de la prison par le régime du président Zine el-Abidine Ben Ali. BiographieMilitant et opposant au régimeDiplômé en sciences économiques et en sociologie[1], il milite, dès 1963 lors d'un colloque à Florence, pour la paix au Moyen-Orient grâce à un dialogue entre juifs et musulmans[2]. Il décide rapidement de combattre la dictature tunisienne, devenant secrétaire général de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, puis son vice-président (1982-1994), avant d'assumer le rôle de vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (1982-1992)[1],[3]. Politiquement, il adhère d'abord au mouvement Perspectives tunisiennes[4], puis aux Mouvement des démocrates socialistes. À partir de 1984, il s'oppose publiquement à la peine de mort[2]. Craint par le gouvernement tunisien, il est arrêté à cinq reprises entre 1966 et 1987[2]. Il est élu député de l'opposition démocratique tunisienne en 1994. Le , la Chambre des députés vote la levée de son immunité parlementaire. Il est arrêté le , puis jugé le , déclaré inéligible et condamné à cinq ans de prison sous prétexte d'avoir dévoilé à l'étranger un secret national concernant le procès de l'opposant Mohamed Moada. En prison, il est privé de soins médicaux et d'informations sur ce qui se passe à l'extérieur[5],[6]. Soumis à une forte pression internationale[2], le gouvernement le relaxe et le libère le en même temps que Moada, sous prétexte de détérioration de leur état de santé[7],[8]. Il s'exile en 1997 et retourne en Tunisie en 2004[1]. Il est dès lors membre du conseil d'administration de EuroMed Droits[9]. En , peu avant une réunion de chefs d'État arabes à Alger, il est refoulé du territoire algérien à cause de ses liens supposés avec des terroristes islamistes algériens[10]. Le , il réunit des responsables de différentes associations et partis politiques tunisiens pour créer un groupe d'opposition au président Zine el-Abidine Ben Ali, dominé par des islamistes. Il organise alors une grève de la faim qui dure 32 jours. Cependant, cet événement a pour conséquence une meilleure visibilité internationale des islamistes de Rached Ghannouchi et leur rapprochement temporaire avec les proches de Ben Ali[11]. En , il présente à la presse des propositions de textes concernant l'égalité de genre et la liberté de conscience[10]. Parcours après la révolutionEn 2011, après la révolution qui renverse Ben Ali, il est nommé ambassadeur de la Tunisie auprès de l'Unesco, où il reste deux ans[1]. En 2014, il souhaite être élu président de l'Instance vérité et dignité chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'homme en Tunisie. Toutefois, il se rallie ensuite à la candidature de Sihem Bensedrine[1]. Vie privéeIl est marié à Alya Cherif Chammari, avocate au barreau de Tunis. Ils sont les parents d'Ali et de Fatma, architecte[4]. Distinctions
Références
Liens externes
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