Séduction, argent, pouvoir, travestissement sont les thèmes principaux de cette pièce où le principal personnage masculin s’avère être un libertin calculateur qui entretient par intérêt financier une riche comtesse dans l’illusion d’un mariage à venir et où l’héroïne, travestie en chevalier, punit l’un par la duperie et inflige une leçon exemplaire à l’autre pour sa frivolité.
Pour mettre à l’épreuve Lélio qu’elle doit épouser alors qu’ils ne se sont jamais vus, une jeune femme - la demoiselle de Paris - se présente à lui déguisée en chevalier. Lélio, dupé par le travestissement, se prend d’amitié pour ce chevalier et lui parle d'une nouvelle conquête, une comtesse envers laquelle il s’est engagé. Très pragmatique, Lélio choisirait volontiers le parti le plus riche - la demoiselle de Paris - mais rompre son engagement envers la comtesse impliquerait la perte de sommes considérables.
Pour tenter de briser cet engagement sans devoir en payer le dédit, Lélio demande au chevalier de séduire la comtesse. Le chevalier accepte.
Le plan fonctionne d’abord à merveille. La comtesse s'éprend du chevalier et se détourne de Lélio, mais les serviteurs ont compris que le prétendu chevalier est une femme et ne gardent pas longtemps cette information pour eux.
La demoiselle de Paris est contrainte de dévoiler son sexe mais se fait passer pour sa propre suivante - la fausse suivante. Elle trouve un prétexte pour se faire remettre l'acte de dédit qui engage Lélio et le déchire devant la comtesse et Lélio, dépités d'apprendre qu’ils ont été trompés tous les deux. Elle révèle enfin sa véritable identité et justifie ses actes en affirmant son indépendance.
Bibliographie
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Armelle Héliot, « Amour de Marivaux et amour de soi », Avant-Scène Théâtre, , no 771, p. 12, 14.
Raymond Joly, « La Fausse Suivante : esquisse d’une lecture psychocritique », L’Âge du Théâtre en France, Edmonton, Academic Printing & Pub., 1988, p. 145-154.
Henri Lagrave, « De quelques mises en scène modernes de La fausse suivante », Cahiers de l’Association Internationale des Études Françaises, 1973, no 25, p. 191-208.
(en) Elena Russo, « Libidinal Economy and Gender Trouble in Marivaux’s La Fausse Suivante », MLN, , no 115 (4), p. 690-713.
Robert Tomlinson, « Érotisme et politique dans La Fausse Suivante de Marivaux », Stanford French Review, Spring 1985, no 9 (1), p. 17-31.
Quelques mises en scène
1724 : première représentation par les Comédiens italiens ordinaires du Roi