En 1933, un paquebot allemand quitte le port de Veracruz (Mexique) pour gagner l'Europe et débarquer à Brême (Allemagne) après avoir fait escale à Cuba puis à Tenerife. Durant la traversée, ses passagers de classes sociales très diverses, certains en proie à des problèmes existentiels (notamment une divorcée dépressive et vieillissante amoureuse d'un lieutenant de bord), politiques (activistes, nazis et antis) ou sentimentaux (un jeune couple d'artistes amoureux et d'autres plus ou moins illégitimes), vont vivre des drames ou s'affronter idéologiquement alors qu'en Europe des troubles annoncent la Seconde Guerre mondiale.
Un nain joue le rôle du récitant prenant à témoin le spectateur, et sert de confident à chacun. L'animation de la croisière est confiée à une famille de danseurs espagnols avec son numéro de flamenco, le chef de famille Pépé prostituant par ailleurs ses prétendues filles pour les voyageurs en manque de sexe ou d'amour.
Simone Signoret[4] : « Pour Lee Marvin, Ships of Fools fut la fin des seconds rôles, ça faisait vingt ans qu'il attendait. Pour George Segal, son premier film… À Hollywood, en 1964, il y avait des dîners que donnait Vivien Leigh dans cette grande maison qu’elle avait louée depuis Londres. Elle les voulait fastueux, ils l’étaient. […] Elle était aussi belle que du temps de Scarlett O'Hara, elle avait de cette ville des souvenirs fabuleux, elle s’y accrochait. En fin de soirée, la sono jouait le thème de Autant en emporte le vent, ça la rendait triste, mais elle le faisait exprès. D’une heure à l’autre, elle était pétillante ou désespérée. Elle était très malade. Ship of Fools fut son dernier film et elle y est prodigieuse. »
Tournage
Début des prises de vue : [1]. Le tournage s'achève le 8 septembre de la même année.
Simone Signoret[4] : « Stanley Kramer avait fait installer sur le plateau du film un très beau fauteuil au nom de Spencer Tracy, et tous les matins vers neuf heures, le plus bel Irlandais à cheveux blancs de tout le cinéma américain venait prendre sa place de soi-disant superviseur et nous faisait mourir de rire… »
Accueil
AllMovie[5],[Note 1] : « Comme c'est souvent le cas chez Kramer, il a tendance à se concentrer plus qu'il ne le devrait sur ses objectifs que sur sa réalisation, et ses prétentions parfois « artistiques » ne font qu'ajouter des effets soap-opera à l'intrigue. Cependant, si vous ne vous laissez pas abuser par le ton sentencieux et les allégories ratées, vous trouverez un film très amusant et glacé de style hollywoodien, assez plaisant quoiqu'un peu long. Bien qu'une grande partie du dialogue soit artificielle, cela semble correspondre au style du film et permet à un certain nombre d'acteurs de premier ordre de démontrer leur talent. En effet, ce sont les acteurs — ainsi que l'excellente photographie d’Ernest Laszlo et une impressionnante machinerie — qui rendent les fous si agréables. Les premiers honneurs, dans une production globalement solide, vont à Simone Signoret, Oskar Werner, Vivien Leigh et Michael Dunn qui savent clairement sur quels boutons appuyer et n'hésitent pas à les pousser. […] C'est un mélodrame captivant et extrêmement divertissant. »
Simone Signoret[4] : « À Hollywood en 1965, Stanley Kramer nous avait fait revenir, Oskar Werner et moi, pour la sortie du film. […] Les critiques étaient superbes, et, une fois de plus, il y avait de la nomination dans l’air (quelques mois après, Oskar, Vivien et moi fûmes effectivement nommés, mais ce coup-là on rata la statuette : ça ne faisait rien, on avait gagné Kramer). »