Représentation de Théophile d'Adana, qui, par cupidité, avait vendu son âme au diable. Plus tard, pris de remords, il pria la Vierge Marie et fut exaucé : il rêva que la Sainte Vierge lui apparaissait et lui restituait le document de son pacte avec le diable. À son réveil, il trouva effectivement le document fatidique entre ses mains et put le brûler.
Les Miracles de Théophile sont tirés de la vie de la Vierge, et de la vie de saint Théophile d'Adana. Théophile, un prêtre d'Asie Mineure, est dépouillé de ses biens par un évêque. Il vend alors son âme au diable pour récupérer ses biens. Sept ans plus tard, éprouvant des remords, il prie la Sainte Vierge de récupérer le pacte maudit qu'il avait signé. Elle y parviendra.
La pièce appartient à la catégorie des drames religieux, et plus particulièrement au genre des Miracles, dont elle est un des plus anciens exemples[1].
Joués du XIIIe siècle au XIVe siècle, les Miracles sont des sortes de mélodrame où l'on voit un personnage commettre un délit ou un crime, puis se repentir sincèrement auprès de la Vierge Marie et être sauvé de la damnation. Les héros des miracles sont aussi bien des parjures, des voleurs, des malfaiteurs, que des assassins ...
La guerre de Cent Ans (1337-1453) a profondément marqué les esprits par les horreurs vécues par la population, d'où les atrocités fréquentes dans ce genre littéraire, dont les thématiques morbides sont souvent plébiscitées par le public.
« Tirés de causes célèbres, de drames légendaires quelque peu historiques, des épopées du passé, on peut dire que les Miracles contiennent en germe les théâtres élisabéthains et jacobéens : histories, tragédies à la Macbeth… »[2]
Les Miracles se jouaient en plein air, généralement sur le parvis d'une église, devant un large public, lors de cérémonies religieuses.
Ma sainte reine belle,
Glorieuse pucelle,
Dame de grâce pleine,
Qui le bien nous révèle,
En besoin qui t'appelle.
Délivre est de peine;
Qui son cœur vous amène,
Au perdurable règne
Il aura joie nouvelle;
Jaillissante fontaine
Et délectable et saine,
À ton fils me rappelle.
À gauche: Costume de scène 1. Scapulaire monastique (22,5 x 11,1 cm).
Au centre : Costume de scène 2. Aube de prêtre (22,5 x 14,3 cm).
À droite: Décor. Fond de scène.
Notes et références
↑Marius Sepet, dans Un Drame religieux du Moyen Âge. Le Miracle de Théophile, publié dans la Revue historique et archéologique du Maine, 1894, n°109 (Compte-rendu de Ledos Eugène-Gabriel dans la revue de la Bibliothèque de l'École des chartes, 1894, n°55, p.379), écrit: «Les mystères français de Théophile, dont les œuvres de Rutebeuf nous on conservé un spécimen, ont dû être précédés par les drames scolaires rédigés en latin.» Lire en ligne:[1]. Consulté le .
↑André Degaine, Histoire du théâtre dessinée, p. 87
↑André Degaine, Le Théâtre raconté aux jeunes, édition Nizet, 2006