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Le roman s'articule autour de la disparition de deux cousines à Griffin Creek, un petit village imaginaire de la péninsule gaspésienne au Québec, durant l'été 1936[1]. Les faits qui entourent le drame sont présentés selon le point de vue propre à plusieurs habitants du village[2] (Nicolas, Perceval, Stevens, Pat, Olivia, Nora...) à différents moments de l'intrigue : avant l'été du meurtre, très peu après le meurtre, et plus de cinquante ans après le meurtre.
Analyse
L’écriture et le ton adoptés par Anne Hébert dans ce roman ont été qualifiés d’« apocalyptiques », bien que celui-ci n’appartienne pas au genre apocalyptique à proprement parler[3].
La technique de la polyphonie romanesque, employée par Hébert, a donné lieu à plusieurs interprétations. Le roman est divisé en 6 chapitres, narrés par cinq narrateurs différents (Stevens assumant à lui seul la narration de deux chapitres). Plusieurs critiques ont souligné que les voix de ces narrateurs, plutôt que de différer les unes des autres, se ressemblaient toutes étrangement. Marilyn Randall explique cette ressemblance par le fait que Les Fous de Bassan ne serait pas un véritable roman polyphonique. Stevens, le seul placé en position d'écriture (il rédige des lettres), serait selon elle l'unique narrateur du roman et simulerait la voix des autres personnages[4]. Alex Noël avance de son côté qu'Anne Hébert, en mettant de l'avant des narrateurs qui s'expriment de façon relativement semblable, renverserait la technique de la polyphonie romanesque, qui vise généralement à montrer l'unicité de chaque personnage. Elle utiliserait au contraire cette technique pour montrer leur « mêmeté ». Le roman chercherait ainsi à exprimer que ces personnages aliénés n'arrivent pas à se détacher du collectif pour être des individus à part entière [5].
↑Sylvie Briand, « Les fous de Bassan d’Anne Hébert ou l’apocalypse du griffon », Études françaises, vol. 36, no 2, , p. 149-162 (lire en ligne)
↑Marilyn Randall, « Les énigmes des Fous de Bassan : féminisme, narration et clôture », Voix et images, vol. 15, no 1, (automne 1989), p. 66-82.
↑Alex Noël, Les dépossessions romanesques : lecture de la négativité chez Anne Hébert, Gabrielle Roy et Réjean Ducharme, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, , 457 p. (ISBN9782760648548, lire en ligne), p. 179-197.