Cette liste des consuls de la République romaine recense les noms des consuls de la fondation de la République en jusqu'à l'instauration du principat par Auguste en [n 1] Dans l'Antiquité, cette liste des consuls est appelée Fastes consulaires et sert de calendrier de référence. En effet, les Romains repèrent souvent l'année en donnant les noms des consuls ordinaires élus, ce qui fait d'eux des magistrats éponymes.
Reconstitution de la liste des consuls
Le manque de fiabilité des sources
Plusieurs difficultés apparaissent pour reconstituer une liste de consuls dans les premiers siècles de la République. Selon Tite-Live, les archives de Rome auraient été détruites lors du sac de Rome par les Gaulois et reconstituées aussitôt après[a 1]. Les historiens modernes ne sont pas certains que les fastes aient été détruits lors de ce sac, surtout si leurs supports sont en pierre ou en bronze[1]. Néanmoins, les fastes des magistrats des premiers temps de la République restent très controversés, surtout à cause du fait qu'ils ont pu être modifié ultérieurement afin d'augmenter le prestige d'une famille[2].
Autre problème, avant 153 av. J.-C., l'entrée en fonction des consuls ne se fait pas au premier janvier, donc les mandats ne coïncident pas avec l'année calendaire. De plus, si les consulats durent en principe douze mois, des périodes de dictature ou des séries d'interrois peuvent s'intercaler entre les consulats et introduisent des irrégularités.
Le problème de la datation
Les historiens romains élaborent à la fin du Ier siècle av. J.-C. une chronologie complète de l'histoire romaine dans laquelle ils datent la création de la République en 509 av. J.-C. Cette chronologie, baptisée chronologie varronienne du nom de l'historien Varron, est reconnue officiellement au début de l'Empire. Elle est notamment utilisée par Tite-Live. Toutefois, l'exactitude de la chronologie varronienne est aujourd'hui remise en cause et on observe un décalage entre les dates fournies par Tite-Live et d'autres historiens antiques comme Polybe ou Diodore de Sicile. Par exemple, Tite-Live date le sac de Rome de 390 alors que Polybe le place en 386.
Les historiens ne s'accordent pas sur la période de cinq ans sans consuls entre 375 et 371 av. J.-C., à la suite du blocage des élections par les tribuns de la plèbeCaius Licinius Stolon et Lucius Sextius Lateranus, présente dans la chronologie. Tite-Live présente ces cinq années comme solitudo magistratuum, à l'inverse de Diodore de Sicile qui n'admet qu'une année. D'autres problèmes se posent pour quatre années de dictature sans consul : 333, 324, 309 et 301 av. J.-C. Selon la chronologie varronienne, lors de ces quatre années, un dictateur aurait été élu pour un mandat d'un an et non de six mois comme le veut la tradition. Ces irrégularités ont probablement été introduites pour corriger des erreurs transmises par les auteurs plus anciens en allongeant par exemple la durée de l'anarchie politique ou la durée des dictatures. Néanmoins, en dépit de ces erreurs reconnues, la littérature académique continue de se servir de la chronologie varronienne par convention[3].
Les sources antiques
Les fastes consulaires capitolins (fasti consulari capitolini) constituent une source épigraphique précieuse pour la reconstitution de la liste des consuls. Affichés sur les montants intérieurs des arcs d'Auguste du Forum Romain, les fastes sont partiellement retrouvés entre 1546 et 1547 et conservés dans les musées du Capitole depuis 1586. Ils contiennent entre autres la liste des consuls éponymes entre 483 et 19 av. J.-C.[4] Les Actes des Frères Arvales et les Fastes d'Ostie, bien qu'également fragmentaires, offrent des renseignements complémentaires.
↑Le choix de cette date pour marquer la fin de la période républicaine n'est qu'une reconstruction historique. En effet, la République n'a jamais été abolie à Rome. Le Princeps, à partir du moment où il n'a plus aucun rival, cumule les magistratures cum imperio, ce qui institue de fait un système monarchique.
↑458 : Chronographe de 354, Liste des consuls (Il se pourrait qu'un certain "Carve(tus)" soit élu au consulat mais décède avant le début de son mandat, et Minucius est alors élu suffect et commence l'année au côté de Nautius)
↑434 : on ne sait pas si ce sont des consuls ou des tribuns consulaires qui sont élus cette année (voir Tite-Live, Histoire romaine, IV, 23). Il est possible que les consuls de l'année précédente aient été maintenus dans leurs fonctions jusqu'à la nomination d'un dictateur.
(en) T. Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, The American Philological Association, coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », , 578 p. (lire en ligne)
(en) Siegfried J. Laet, « Broughton (T. Robert S.) : The Magistrates of the Roman Republic », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 31, no 2,
Jacques Heurgon, Rome et la Méditerranée occidentale jusqu'aux guerres puniques, Paris, PUF,
(en) Gary Forsythe, A Critical History of Early Rome, Berkeley, University of California Press,
Thierry Piel et Bernard Minéo, Et Rome devint une République, 509 av. J.-C., Lemme Edit, Illustoria,