Liz Magor (née en 1948 à Winnipeg, Manitoba) est une artiste plasticienne « installationniste »[1] canadienne. Elle a reçu le prix Audain pour l'ensemble de son œuvre en 2009.
Liz Magor travaille la sculpture, l'installation, l'art public et la photographie. Son travail de sculpture s'intéresse à l'ontologie d'objets ordinaires ou familiers, qu'elle recrée et représente dans un nouveau contexte[5]. Par exemple, elle crée des fac-similé d'objets alimentaires avec leur emballage, ainsi que d'autres objets tels du bois flottant, des bûches, des souches d'arbres ou des vêtements[6]. En tant qu'artiste d'atelier s'intéressant aux objets, le travail de Magor souligne le processus et la matérialité et met en lumière la différence entre le réel et le simulé.
Dans des œuvres antérieures, Magor utilisait des techniques de moulage pour créer des répliques de manteaux, de plateaux ou de couverts (qu'elle nomme « objets fonctionnels »), ainsi que des réceptacles pour d'autres objets (comme des bonbons ou des cigarettes)[7]. Ces œuvres documentent l'accumulation d'objets dont on s'est débarrassé et de vices qui résonnent avec nos impulsions ordinaires. Elles interrogent également la vie sociale et émotionnelle des objets. Les œuvres plus récentes de Magor travaillent à donner une seconde vie à des vêtements usagés et à de vieilles couvertures en laine (d'autres types d'« objets fonctionnels »)[8].
Dans un article intitulé « Les transitions intemporelles de Magor », Robin Laurence écrit :
« L'art, d'après Liz Magor, est l'endroit où nos perceptions sont ouvertes et examinées pendant des périodes prolongées. Des périodes en effet bien plus longues, d'après elle, que dans nos rencontres quotidiennes avec le monde visuel où nous avons tendance à interpréter des signes donnés toujours de la même façon, et où nos premières impressions sont habituellement confortées par les secondes. L'art de Magor réfute ce processus : l'indécision prévaut et la clôture nous échappe. Ses sculptures confrontent sans cesse le réel et l'irréel, le sens et son contraire, l'apparence initiale et ce qui peut être une révélation plus tardive[12]. »
Sara Krajewski et Bill Jeffries, « Liz Magor: The Mouth and other storage facilities », Seattle/Vancouver: The Henry Gallery/Simon Fraser University Gallery, 2008
Rachel Rosenfield Lafo, « The Potency of Ordinary Objects: A Conversation with Liz Magor », Sculpture Magazine, , p. 36-41
Robin Laurence, « Material Intelligence: The Art of Liz Magor », Border Crossings, vol. 22, n° 86, 2003, p. 36-41
(en) Liz Magor, Céline Kopp, Lisa Robertson et Jan Verwoert (trad. de l'anglais), Liz Magor : the blue one comes in black, Milan/Marseille, Mousse Publishing and Triangle France, , 170 p. (ISBN978-88-6749-170-4)
Lisa Marshall, « Liz Magor », Canadian Art, printemps 2013
Philip Monk, « Liz Magor, Equinox Gallery », C Magazine, septembre–
Vanessa Nicholas, « Liz Magor: Blanket Statements », Canadian Art.ca, posté le
Nancy Tousley, « Liz Magor » Canadian Art, 17.1, printemps 2000, p. 70-74
Nancy Tousley, Lucy Hogg et Reid Shier, « Liz Magor », Vancouver/Toronto: Contemporary Art Gallery/Art Gallery of York University, 2000