En informatique, une version Long-term support ou LTS (en français Support à long terme) désigne une version spécifique d'un logiciel dont le support est assuré pour une période de temps plus longue que la normale.
Il s'agit de la mise en œuvre de la politique de gestion du cycle de vie d'un produit dans le domaine du génie logiciel, avec notamment l'application des principes de l'ingénierie de la fiabilité au processus de développement et de maintenance du logiciel. Le support à long terme étend la durée de la maintenance applicative ; il modifie également le type et la fréquence de publication des mises à jour (correctifs) pour réduire le risque, les dépenses et les perturbations liés au déploiement de logiciels, tout en favorisant la fiabilité. Le Support à long terme n'implique toutefois pas de support technique.
Le support à long terme commence par le gel des fonctionnalités : des patchs peuvent être livrés pour corriger des bugs et combler de failles de sécurité, mais aucune nouvelle fonctionnalité — susceptible de causer des régressions — n'est acceptée. Le responsable de la maintenance distribue des correctifs sous forme de patches unitaires, de packages ou des service packs. À la fin de la période de support, le produit passe en fin de vie.
Le terme support à long terme est généralement réservé à des versions définies d'un logiciel, dont l'éditeur garantit en général une période de maintenance minimale de deux ans, soit une période largement plus longue que la durée de vie d'une version ordinaire. Un terme apparenté est le support à court terme (STS, Short-term support), qui désigne un support de durée ordinaire[1].
Traditionnellement, le cycle de vie des logiciels de nombreux projets open source suivent soit la règle dite release early, release often (publiez tôt, publiez souvent), soit un calendrier de publication à dates régulières. Dans les deux cas, chaque nouvelle version peut apporter des correctifs de bugs, des correctifs de vulnérabilités ou de nouvelles fonctionnalités.
Généralement, les grandes organisations et certains professionnels travaillant sur des projets critiques recherchent prioritairement la stabilité et pour cette raison maintiennent longtemps en service une version validée d'un logiciel. Tant qu'elle est commissionnée, cette version ne peut recevoir que des correctifs de sécurité. Le monde professionnel part du principe que les ajouts de fonctionnalités peuvent introduire des régressions dans les logiciels[2]. Le rétroportage dans la version déployée des seuls correctifs de sécurité intégrés dans chaque nouvelle version publiée est théoriquement possible, mais en pratique cette solution est très complexe et très coûteuse à mettre en œuvre.
Les versions LTS d'un logiciel permettent généralement de répondre à ces préoccupations en apportant uniquement des mises à jour justifiées par un objectif de sécurité — le risque lié à l'installation de ces mises à jour doit toujours être moins élevé que le risque de ne pas les installer.
Exemples de logiciels ayant des versions LTS
Ce tableau répertorie uniquement les logiciels disposant de versions LTS en plus des versions normales. De nombreux projets, comme Ubuntu, fournissent un support à long terme pour chaque version dont la majeure est un chiffre pair.
Une nouvelle version LTS est publiée tous les deux ans. De 2006 à 2011, la durée du support était de deux ans pour les versions bureau, et de cinq ans pour les versions serveur. Cette durée est passée à cinq ans pour les deux versions.
Les versions v2.6.16 et v2.6.x du kernel Linux avaient un support non officiel semblable au support LTS[8]. En 2011, un groupe de travail de la Fondation Linux mit en place la Long Term Support Initiative, un support LTS formel[9],[10].
Appelées "Long Term Servicing Branch" ou LTSB (soit "branche de maintenance à long terme"), ces versions de Windows 10 Entreprise Edition pour des systèmes critiques sont supportées pendant 10 ans. Elles reçoivent des mises à jour de sécurité mensuelles, qui apportent rarement de nouvelles fonctionnalités.
Tharwon Arnuphaptrairong, « Top Ten Lists of Software Project Risks: Evidence from the Literature Survey », Proceedings of the International MultiConference of Engineers and Computer Scientists 2011, vol. 1, (ISBN978-988-18210-3-4, ISSN2078-0966, lire en ligne [PDF], consulté le )