Louis-René Nougier a une vocation précoce pour la Préhistoire[2]. Dès son plus jeune âge, il recherche des pierres taillées et des documents préhistoriques dans les campagnes[3]. Il adhère dès sa jeunesse à des sociétés archéologiques locales et publie son premier article à 19 ans à propos d’abris paléolithiques dans la vallée du Loing. Ses études le mènent à une carrière d’enseignant, puis de scientifique.
Après des études au cours complémentaire du 12e arrondissement de Paris, puis à l'école primaire supérieure de Nemours, il entre à l’École normale d'instituteurs de Melun et termine ses études à l'École normale de Versailles. Il reçoit un premier poste d’instituteur puis parcourt ensuite tous les postes de l’enseignement. Après avoir été nommé en 1934 professeur de cours complémentaire à Meaux, il devient professeur de collège à Suresnes. Il poursuit en même temps, à partir de 1934, des études à la Sorbonne (licence de lettres [histoire-géographie], licence d'histoire de l'art et d'archéologie[3]). En 1939, il est diplômé d'Études supérieures grâce à son mémoire sur La population de la Brie aux XIXe et XXe siècles et l'influence de Paris[3].
Durant la Seconde Guerre mondiale, le lieutenant de réserve Louis-René Nougier est mobilisé et prend part aux campagnes de Lorraine, de Belgique, des Flandres. Il est fait prisonnier à Dunkerque. Il est retenu en captivité à l'Oflag IV-D où il organise une société d'étude préhistorique, des fouilles, des conférences, un musée[4], puis reprend ses études et ses travaux scientifiques. Il est nommé, à sa libération, professeur d'histoire et de géographie à l'École primaire supérieure de Suresnes, dans les classes de préparation aux Arts et Métiers et au brevet supérieur. Il s’installe à Puteaux puis à Suresnes où il restera toute sa vie[3].
En 1948, il passe avec mention très honorable son doctorat d’état en Sorbonne avec une thèse consacrée aux Civilisations campigniennes en Europe occidentale[5]. Sa thèse complémentaire portait sur Le peuplement préhistorique. Ses étapes entre Loire et Seine.
Louis-René Nougier épouse en 1934 Henriette Vaslier (1913-2011), institutrice et future collaboratrice de son ouvrage L'art de la Préhistoire (1993). Ils ont un fils, Jacques (1935) et une fille, Colette (1950)[3].
En 1956, il est nommé directeur de l'Institut d'art préhistorique de l'université de Toulouse, et à la première chaire d’archéologie préhistorique créée en France.
Il est chargé en 1958 du cours de préhistoire européenne à l'université de Mexico et visite les sites archéologiques du Yucatán[3].
Il prend sa retraite de l'enseignement en 1980.
Fouilles
Au début de sa carrière, Louis-René Nougier parcourt des sites préhistoriques en Sibérie, au Mexique, au Cap Nord et en Mauritanie[3].
En 1956, il annonce avec Romain Robert la découverte de nombreuses figures paléolithiques dans la grotte de Rouffignac, en Dordogne. Les figures sont majoritairement des mammouths[6]. Les deux hommes présentent deux zones, celle de la Galerie H. Breuil ainsi que le Grand Plafond[7]. Cette annonce, soutenue par Henri Breuil, soulève alors une polémique, l’authenticité des gravures et peintures pariétales étant contestée. Le Spéléo-Club de Périgueux avait déjà découvert le dessin préhistorique de trois rhinocéros, et l'avait déclaré à la Circonscription préhistorique (Séverin Blanc) qui l'avait rejeté. Une commission scientifique tranche quelques mois plus tard en reconnaissant l'authenticité des gravures et des peintures[8].
↑ a et bColette Nougier Petrucci, « Louis-René Nougier (1912-1955) », Revue Archéologique de Picardie, nos 1-2, , p. 3-4 (lire en ligne).
↑ abcdefg et hBECKER, Yves, « Un grand préhistorien : le professeur Louis-René Nougier, vice-président de la Société historique (1912 - 1995) », Bulletin de la Société historique de Suresnes, vol. Tome XI - N°51, 1995 - 1997, p. 7 - 11.
↑Louis-René Nougier, Les civilisations campigniennes, Monnoyer, 1950.
↑Jean Plassard, Rouffignac : Le sanctuaire des mammouths, Paris, Seuil, , 100 p., p. 19
↑Frédéric Plassard, Les grottes ornées de Combarelles, Font-de Gaume, Bernifal et Rouffignac. Contexte archéologique, thèmes et style des représentations, thèse de doctorat (Préhistoire et Géologie du Quaternaire), Université Bordeaux 1, 2005, 413 p.