Louise-Henriette est fille de Louis-Armand de Bourbon-Conti et de Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé, prince et princesse de Conti. Elle épousa le 17 décembre 1743 Louis-Philippe d'Orléans, dit le Gros, alors duc de Chartres, alors devenu le quatrième duc d'Orléans à la mort de son père en décembre 1743. Les fiançailles eurent lieu la veille au cabinet du roi, avec un contrat signé par le cardinal de Rohan[1]. Le très pieux Louis d'Orléans, qui avait eu beaucoup de mal à marier son fils, avait fini par élire ce parti, croyant que le jeune fille élevée dans un couvent serait un modèle de vertus chrétienne. Son inconduite, au contraire, suscita un scandale permanent[2]. Elle mourut en 1759, à l'âge de 33 ans, usée, dit-on, par sa vie décousue.
On peut lire dans les Mémoires de la Marquise de Créquy, qu'à la mort de la duchesse :
« On trouva dans sa cassette un recueil de satires et d'horribles chansons qu'elle avait composées. Elles ne sauraient être transcrites par la plume d'une autre femme, et surtout d'une femme chrétienne. Je n'en pourrais citer que ce commencement d'un couplet qu'elle adressait à son mari : Monseigneur d'Orléans,/Vos prétendus enfants/Sont l'objet du mépris/De tout Paris! Monseigneur d'Orléans n'a fait qu'en rire, et tous les habitués du Palais-Royal ont pris des copies de ce même recueil de poésie, que la princesse avait intitulé : Mon Testament. ».
Ses enfants semblaient même croire eux-mêmes qu'ils n'étaient pas les enfants naturels de leur père. Philippe-Égalité affirma publiquement lors de la Révolution qu'il était en réalité fils d'un valet d'écurie, et il était alors reconnu que son grand-père avait toujours refusé de le considérer comme un membre de la famille. Il écrivit à la Commune de Paris sur les inconduites de sa défunte mère, en demandant à changer de nom et s'ensuivit rapidement d'un arrêté stipulant alors que le duc et ses descendants porteront désormais un nouveau nom, le nom de famille « Égalité »[4].
Néanmoins, une étude génétique réalisée en 2013 sur plusieurs membres de la famille de Bourbon établit que la ligne patrilinéale était interrompue dans la branche d'Orléans de Louis XIII à Jao d'Orléans-Bragance, prouvant qu'il était bien le fils du duc. La baronne d'Oberkirch rapporte d'ailleurs dans ses Mémoires que la duchesse de Bourbon « disait souvent : "J'ai tout de Condé et rien d'Orléans »[5].