Ayant atteint l'âge de treize ans et portant le titre de courtoisie de duc Charles de Nevers, il accompagne son père en ambassade auprès du pape Clément VIII et a l'occasion de visiter les cours de Rome, Florence et fait connaissance avec Mantoue où règne son cousin germain Vincent Ier.
Le il reçoit le titre et la fonction de gouverneur de Champagne avec enregistrement le . Il le transmet « en survivance » à son fils François de Paule de Gonzague, duc de Rethelois, mais du fait de sa mort prématurée le , François de Paule ne succède pas à son père ; le gouvernement de Champagne passera en 1631 à Louis de Bourbon-Soissons[1].
À 15 ans, en 1595, pour porter secours à Jean de Montluc, gouverneur de Cambrai, il entre dans la ville assiégée par Louis de Berlaymont et des troupes espagnoles, avec une force de 450 cavaliers. La ville tombera quand même aux mains des assiégeants.
Peu de temps après, le , son père Louis meurt à Nesle et Charles se retrouve duc de Nevers et de Rethel de plein droit[réf. nécessaire].
François, né le , qui portera, à partir à sa majorité en 1619 (treize ans) le titre de courtoisie de duc François III de Rethel et mourra le à l'âge de seize ans ;
Charles II, né en 1609, qui deviendra, en 1621 à la mort de son oncle maternel Henri, duc de Mayenne[2] et d'Aiguillon sous le titre de Charles III de Mayenne, puis reprendra, en 1622 à la mort de son frère aîné, le titre de courtoisie de duc Charles IV de Rethel et mourra en 1631 à l'âge de 22 ans. Postérité de son mariage avec sa cousine Marie de Mantoue : suite des ducs de Nevers, Rethel, Mayenne, Montferrat et Mantoue ;
Ferdinand, né en 1610, qui deviendra, en 1631, à la mort de son frère Charles, duc de Mayenne et d'Aiguillon sous le nom de Ferdinand de Mayenne et mourra en 1632 à l'âge de 22 ans ;
Il prend le temps de sillonner quelque peu l'Europe, rendant visite à nombre de cours souveraines, s'instruisant au passage sur l'art de la guerre : ce seront la Flandre, l'Angleterre, la Hollande, la Frise, le Hanovre, le Danemark, la Poméranie, le Brandebourg, la Saxe, la Bohême, la Pologne et l'Autriche qui seront ainsi visités. Il va participer, en , au côté des troupes impériales, à un siège de la ville de Buda en Hongrie tenue par les troupes turques, siège au cours duquel il va être blessé, ce qui mettra un terme à son voyage et le ramènera en France.
Pendant ses pérégrinations, le , Henriette de Clèves-Nevers, mère de Charles, meurt à Paris en son hôtel de Nevers.
Charles et Catherine sont sincèrement pieux. En atteste leur quasi-frénésie de création de fondations pieuses, abbayes, monastères, collèges ou hôpitaux, les projets de croisade toutefois déçus, ou le décès de Charles vêtu en moine franciscain en 1637.
Le , le jour même de ses 26 ans, il fait commencer les travaux de ce qui va devenir Charles-Ville. Le lieu choisi est situé en son duché de Rethel, à environ 45 km au nord de cette ville, dans une boucle de la Meuse juste en face de la citadelle de Mézières. Près de 35 ans de travaux seront nécessaires pour en faire une ville digne de ce nom. Mais, dès 1608, il en fait la capitale de sa principauté d'Arches.
Cependant, les treize années qui vont suivre vont être, pour le couple mais surtout pour Catherine, une sombre période de décès consécutifs :
le , Charles Emmanuel, frère de Catherine, meurt à Naples ;
le , Charles, père de Catherine, meurt à Soissons ;
le , Henriette, mère de Catherine, meurt à Soissons ;
le , son épouse Catherine meurt à Paris en l'hôtel de Nevers ;
le , Henri, frère de Catherine, meurt à Montauban ;
le , François, fils aîné de Charles et Catherine, meurt à Charleville.
Le , a lieu à Mantoue le mariage de son fils cadet héritier Charles (François, l'aîné, est mort en 1622) avec Marie, fille de François IV de Gonzague et nièce du duc Vincent II. Le mariage a été prévu et arrangé par le duc régnant, Vincent II qui, sans doute inquiet de la succession des duchés de Mantoue et Montferrat, voit là l'occasion de donner une suite à son règne. Son père Vincent Ier et le père du marié (Louis de Gonzague-Nevers) étaient cousins, Marie est sa nièce, la fille de son frère l'ancien duc François IV. Mais, le jour même de ce mariage, Vincent meurt, ouvrant ainsi la succession des duchés de Mantoue et Montferrat. Dès lors vont se déchaîner tous les appétits : d'un côté, l'Empereur Ferdinand II souhaite installer sur ce trône vacant Ferdinand II de Gonzague, duc de Guastalla, qui lui est fidèle, et le duc de Savoie, Charles-Emmanuel Ier, allié à l'Empereur, qui espère annexer le Montferrat ; et d'un autre côté, Charles qui se considère comme le plus proche parent dans les mâles de Vincent II et veut assumer sa succession, soutenu par le roi Louis XIII qui défend son fidèle duc de Nevers. À tout cela, se mêle le pape Urbain VIII qui s'oppose à l'Empereur et défend Charles. Un nouvel épisode de la lutte des guelfes (partisans de la Papauté) contre les gibelins (partisans de l'Empereur) s'ouvre, sur fond de guerre de Trente Ans. Dès 1628, les troupes impériales s'emparent de Mantoue : commence la guerre de Succession de Mantoue. Le traité définitif de Cherasco sera signé le qui confirmera Charles Ier à la tête des duchés de Mantoue et de Montferrat, tandis que la Savoie s'approprie une partie de ce dernier.
le , son fils puîné et héritier le duc Charles de Mayenne, d'Aiguillon et de Rethel, meurt à Cavriana près de Mantoue ;
le , son fils benjamin Ferdinand duc de Mayenne meurt.
Son petit-fils Charles, fils du cadet Charles, né en 1629, est la seule descendance masculine qui reste à Charles.
Dès lors, partagé entre ses duchés italiens et sa principauté ardennaise, il va consacrer son énergie à gérer les premiers et à poursuivre la construction de Charles-Ville.
Charles meurt le dans son palais ducal de Mantoue. Toute sa vie, il aura montré l'image d'un prince-soldat de la Renaissance menant grand train, croyant, cultivé et bâtisseur.
La succession de Charles sera assumée par son petit-fils Charles qui réunira les cinq titres ducaux de son ascendance, Nevers, Rethel, Mayenne, Mantoue, Montferrat, le cardinal de Richelieu ayant réuni le duché d'Aiguillon à la couronne de France. Il héritera également de la principauté d'Arches dont il sera le 2e prince.
Nb : Les parents de Charles, Henriette et Louis, avaient, comme grand-mères maternelles, deux sœurs, Françoise et Anne d'Alençon. Charles avait donc deux fois René d'Alençon comme arrière-arrière-grand-père.
Descendance :
descendance sur trois degrés
Voici la descendance de Charles Ier de Mantoue, sur trois degrés :
Les villes de Nevers, Charleville-Mézières et de Mantoue, trois cités dont Charles a été le souverain, sont aujourd'hui jumelées et entretiennent ainsi des relations socio-culturelles.
Hommage
La Poste française lui dédiait en 2013 un timbre d'une valeur importante : 0,80 euro, pour des lettres ordinaires à l'étranger.
Références et notes
↑Jean Duquesne, Dictionnaire des Gouverneurs de Province, éditions Christian, Paris, 2002 (ISBN2-86496-099-0), (BNF38944927), p. 164.
↑Louis Paris, « Histoire de l'abbaye d'Avenay », Travaux de l'Académie nationale de Reims, vol. 62, nos 3-4, 1876-1877, p. 64 (lire en ligne, consulté le ).
Jacques Pillehotte, Discours de ce qui s’est passé au voyage de monseigneur le Duc de Nevers, et principalement au siège de Bude en Hongrie, au mois d’. À Madame La Duchesse de Longueville sa sœur unique. À Lyon, 1603. Rés. 314976 Mi 1474.
Eugène Griselle, « Charles de Gonzague, duc de Nevers, et l'héritage de Clèves-Juliers (1604-1609) », Revue historique, Paris, Librairie Félix Alcan, t. 127, , p. 62-79 (lire en ligne).
(en) David Parrott, « A "prince souverain" and the French Crown, Charles de Nevers, 1580-1637 », dans Robert Oresko, G. C. Gibbs et H. M. Scott, éditeurs, Royal and republican sovereignty in early modern Europe: essays in memory of Ragnhild Hatton, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN0521419107)
Claude Grimmer, Le duc de Nevers, prince européen sous Louis XIII, Paris, Fayard, (ISBN9782213713298)