Le lycée Émir-Abdelkader est le plus ancien lycée d'Alger, en Algérie, créé pendant la colonisation française, nommé Lycée d'Alger en 1848, Grand Lycée d'Alger vers 1890, puis Lycée Bugeaud après la Seconde Guerre mondiale. C'est un lycée de garçons.
L'édifice actuel est construit entre 1862 et 1868, sur les plans de Charles Mathurin Guerin Claudel ; le suivi des travaux est assuré par Pierre-Auguste Guiauchain.
Il doit son nom actuel, qui lui a été donné après l'indépendance de l'Algérie en 1962, à l'émir Abdelkader (1808-1883), résistant contre l'occupation française.
Histoire
Un modeste établissement ouvre en avril 1833 avec une vingtaine de fils de militaires ou de fonctionnaires, ils sont plus d'une centaine deux ans plus tard. Ensuite, le gouverneur général de Damrémont attribue au collège une ancienne caserne de janissaires, construite sous le deyHassan Pacha, et réaménagée pour les besoins du collège. Celui-ci devient lycée en septembre 1848.
Napoléon III, accompagné de l'impératrice Eugénie, rend visite aux cinq cents élèves du lycée au cours de son voyage officiel de 1860[1]. En 1860, les effectifs étant en croissance constante, il est décidé d'un nouvel emplacement face à la mer sur un grand terrain de 14 000 m2 à la limite du faubourg de Bab El Oued, sur la place du même nom, renommée plus tard place Jean-Mermoz. Trois corps de bâtiment parallèles reliés par des galeries, et formant ainsi des cours, sont construits à partir du , jusqu'en 1868. Le projet est mené par Charles Martinelli et Pio Maselli[2]. Le lycée est inauguré à la rentrée scolaire d'[3].
Une chapelle est aménagée au deuxième étage du bâtiment central. En 1922, le gouverneur général Steeg inaugure les tables de marbre en mémoire des enseignants, personnels administratifs et élèves tombés au champ d'honneur de la guerre de 1914-1918. Un monument aux morts est sculpté par Bigonnet dans la cour[4]. Le lycée compte 2 573 élèves en 1932[5].
Le lycée est touché par un bombardement d'un avion de la Luftwaffe le , causant la mort du proviseur Lalande et de sa petite-fille adoptive alors qu’ils étaient réfugiés dans une cave, ainsi que celle du censeur, de sa femme et de ses deux enfants[2]. Le lycée évacué sert ensuite de caserne aux Anglais. Les cours ne reprennent qu'à la rentrée d'.
Ses classes préparatoires (littéraires, scientifiques, préparation à Saint-Cyr, etc.) comptaient parmi les plus prestigieuses de son époque, jusqu'à leur fermeture en .