La manufacture des tabacs de Strasbourg est représentative du modèle de manufactures dit « Eugène Rolland » adopté dans toute la France de 1849 à 1902.
Eugène Rolland élabore un plan type pour les manufactures des tabacs, dont le prototype fut réalisé à Strasbourg. Ses principales caractéristiques sont une mécanisation accrue des activités – torréfaction, râpage mécanique –, dont les ateliers sont organisés sur cours et autour des chaufferies, dans une architecture solennelle, propre à marquer le rang d’établissement d’État. Rolland y réalise sa première invention, un torréfacteur à tabac. Les machines qu’il conçoit contribuent à placer la technique industrielle française des tabacs au premier rang mondial.
La manufacture est détruite par des bombardements en 1870 et 1918 et reconstruite à l’identique, et gravement endommagée lors du bombardement de Strasbourg par l’aviation alliée en .
Depuis 1945, elle produisait exclusivement des cigares[1], près de 50 % de la production de cigares français[2].
L'édifice est inscrit aux monuments historiques depuis 2016[4].
Des projets destinés à la réutilisation des bâtiments envisagent notamment l'installation de restaurants, de startup, d'une auberge de jeunesse nouvelle génération et de l’université[5],[6].
Hidemi Uchida, Le tabac en Alsace aux XVIIe et XVIIIe siècles : essai sur l'histoire d'une économie régionale frontalière, Presses universitaires de Strasbourg, Strasbourg, 1997, 248 p. + pl. (ISBN2-86820-661-1) (texte remanié d'une thèse d'Histoire dirigée par Bernard Vogler)