Le marquisat de Groppoli, entre la Toscane et la Ligurie, demeura de 1606 à 1774, la propriété directe de la famille Brignole, illustre famille patricienne de Gênes.
Il s'agit d'un fief impérial, fraction des terres des Malaspina de Mulazzo.
La commune couvrant une superficie de 12 km² et comptant seulement 700 habitants fut supprimée en 1860 et annexée à la commune de Mulazzo.
Les marquis de Groppoli
Fin 1577, le marquisat de Groppoli[1], propriété des Malaspina di Mulazzo est placé sous la protection du grand-ducFrançois Ier de Médicis. En 1592, François Ier fait de Giulio Sale le nouveau marquis de Groppoli[2]. Les Brignole (Giovan Francesco Brignole ayant épousé l'unique fille de Giulio Sale) s'assurent alors de pouvoir récupérer le marquisat, par dot.
En 1606, Anton Giulio Brignole Sale devient le premier marquis de Groppoli où il réside un temps. Le marquisat est géré à distance par des fonctionnaires des Brignole-Sale, qui abusent quelquefois de leurs pouvoirs surtout au début du XVIIIe siècle. Les Brignole-Sale reçoivent l'investiture du grand-duc de Toscane.
En 1773, les paysans de Groppoli, mécontents de la politique fiscale des Brignole-Sale se révoltent et assiègent le château du XVe siècle.
En 1774, par une loi du Grand-Duc concernant la propriété féodale et quand le fils de Ridolfo-Emilio succède a son père, il est dépossédé de toute son autorité et de tous ses pouvoirs. Le marquisat est désormais administré directement par la Toscane.
Giulio Sale, 1er marquis de Groppoli (1560c.-1592-1607)
Giulio avait une fille et héritière nommée Geronima qui épousa son cousin germain Gio Francesco Brignole, Doge de Gênes[3]. Après la mort de Giulio Sale en 1607, le Grand-Duc de Toscane fit une seconde investiture du marquisat le . Conformément au testament de Giulio Sale, le reste se limita à la lignée masculine:
Aux termes de la seconde investiture du (qui limitait le titre à la lignée masculine), le marquisat s'éteignit à sa mort. Cependant, aux termes de l'investiture initiale de 1592, le titre pouvait passer à travers la lignée féminine (le 2e marquis ayant réussi de cette manière). À la mort du 11e marquis, en 1863, la loi italienne aurait exigé que la succession au titre de sa fille Maria soit confirmée par le nouveau roi d'Italie. Comme Maria n'a pas fait cette demande, le titre est devenu dormant:
Maria a épousé Raffaele De Ferrari, duc de Galliera. À sa mort, la succession au titre est quelque peu obscure puisque son fils unique survivant, le célèbre collectionneur de timbres Philippe de La Renotière von Ferrary, a renoncé à ses titres. Il apparaît alors qu’à la mort de la duchesse de Galliera en 1888, le titre de dormant est passé à John Dalberg-Acton, 1er Baron Acton, héritier à la ligne de la famille Brignole-Sale (le seul petit-fils de Pellina Brignole-Sale, sœur de le 11e marquis et épouse d'Emmerich von Dalberg, duc de Dalberg):
Richard Lyon-Dalberg-Acton, 2e Baron Acton, 14e marquis de Groppoli (1870-1924), fils du précédent
John Lyon-Dalberg-Acton, 3e Baron Acton, 15e marquis de Groppoli (1907-1989), fils du précédent
En 1946, le royaume d'Italie est remplacé par une république. En vertu de la Constitution italienne adoptée en 1948, les titres de noblesse ne sont pas reconnus légalement. Titre de courtoisie:
↑Le titre a été attribué à «Giulio figlio di Niccolò Sale nobile genovese» et «ai suoi figliuoli descendenti maschi e femmine in infinito e alli suoi eredi e successori di qualunque sorte, ai quali avesse dato, donato o lasciato tanto per atti tra vivi che per ultima volontà, con questo però che uno solamente fusse il Marchese pro tempore e che il detto marchesato fusse sempre indivisibile e reservato all’Altezza sua serenissima e suoi successori nel Granducato il supremo e diretto dominio et altro» (à ses enfants et à ses descendants, hommes et femmes, pour toujours, ainsi que tous ses héritiers et successeurs, à qui il a donné, fait don ou légué entre vifs ou entre dernières volontés, avec toutefois une réserve, à savoir qu'un seul d'entre eux doit être le marquis pro tempore et ledit marquis doit toujours être indivisible et son Altesse sereine et ses successeurs au Grand-Duché ont une domination directe réservée et autres)
http://www.archiviodistato.firenze.it/asfi/fileadmin/risorse/allegati_pubblicazioni_online/istituzioni_1/ist1_vivoli.pdf
↑Il est possible qu'à la suite du décès de Gian Francesco II, ses deux frères cadets, Giuseppe et Ridolfo se soient partagés ses biens. En effet, on sait que Ridolfo disputa à son frère plus âgé Giuseppe la possession du Palazzo Rosso à Gênes. Finalement ce palais revint à Giuseppe mais il est possible qu'en échange, celui-ci ait renoncé au marquisat de Groppoli. Cela est d'autant plus probable que Giuseppe n'avait qu'une fille unique, mariée au prince Honoré III de Monaco et que Giuseppe redoutait par-dessus tout que son détestable gendre (et amant de son épouse !) hérite de lui. De plus, depuis que le grand-duc avait aboli les fiefs impériaux, les Brignole étaient de fait en sécession vis-à-vis de leur suzerain et on peut raisonnablement imaginer qu'un ancien doge comme Ridolfo-Emilio ait eu le prestige et les appuis nécessaires pour faire durer cette situation quelques années de plus.