Elle enseigne au Kawerau College pendant huit ans. Elle utilise le film et la vidéo pour enseigner à ses élèves du secondaire en difficultés d'apprentissage. Beaucoup d'entre eux sont maoris et insulaires du Pacifique[2]. Elle s'aperçoit que l'image et la vidéo rapprochent ses élèves d'une narration orale, dans laquelle ils ont l'habitude de s'exprimer à travers diverses formes comme le dessin et l'image. De cette expérience, Merata Mita développe son intérêt et sa pratique du cinéma[2]. Merata Mita joue le rôle de Matu dans le long métrage néo-zélandais Utu (1983), réalisé par Geoff Murphy[3]. Elle joue également dans l'adaptation télévisée de The Protesters, écrite par Rowley Habib[4].
Elle commence sa carrière de cinéaste en travaillant avec des équipes de tournage en tant que scripte. Elle découvre que des cinéastes étrangers racontent les histoires des Maoris. Elle décide alors de devenir elle-même cinéaste. Elle devient preneuse de son. Au fil du temps, elle s'implique de plus en plus dans les équipes de tournage. Elle va passer à la réalisation. Elle va travailler pour le cinéma et la télévision[1].
Merata Mita est la première réalisatrice autochtone à écrire et réaliser un long métrage dramatique. Mauri sort sur les écrans en 1988. Le cinéaste néo-zélandais Barry Barclay(en), parle de son cinéma comme du « quatrième cinéma », c'est-à-dire un cinéma autochtone en langue maori, créé par des cinéastes autochtones, pour un public autochtone[7].
À travers son travail, Merata Mita aborde les questions de la décolonisation et l'indigénisation. Elle réalise des films représentant le peuple maori et sa culture, spécialement conçus pour le public maori. Ses films encouragent les jeunes cinéastes maoris et autochtones[2]. En 1972, elle est réalise avec Ramai Te Miha Hayward de To Love A Māori[8].
En 1980, elle réalise Bastion Point : Day 507, documentaire sur l'expulsion des Ngāti Whātua(en) de leur terre traditionnelle. En 1983, Merata Mita réalise Patu!, un film sur les violents affrontements entre les manifestants anti-apartheid et la police lors des tournées controversées de rugby des Springboks sud-africains de 1981 en Nouvelle-Zélande. En 2001, Hotere documente la vie et l'œuvre de l'artiste maori Ralph Hotere. Elle réalise le clip vidéoWaka pour l'artiste hip-hop Che Fu[9] .
Postérité
En 1998, Hinewehi Mohi(en) réalise Rangatira : Merata Mita – Making Waves, documentaire sur Merata Mita.
Son fils Heperi Mita cinéaste à son tour, réalise Te Taki A Merata Mita - How Mum Decolonised The Screen[10]. En 2019, le film est présenté au Sundance Film Festival[11].
En 2016, Sundance Institute crée la bourse Merata Mita pour promouvoir les cinéastes autochtones[12].
Prix cinématographiques
Prix MRAP, Festival international du film d'Amiens, pour son documentaire, Patu!, 1983 [13]
Meilleur film, Rimini Film Festival pour Mauri, 1989[13]
Leo Dratfield Award for Commitment and Excellence in Documentary, Flaherty Seminar, 1996[5]
Mountain Award for excellence, Taos Film Festival, engagement et innovation, 1999[5]
↑Stephen Turner, The Fourth Eye: Māori Media in Aotearoa New Zealand, University of Minnesota Press, , 166-167 p., « 9. Reflections on Barry Barclay and Fourth Cinema »
↑Peters, G. (2007). "Lives of their own: Films by Merata Mita". In I. Conrich and S. Murray (Eds.), New Zealand Filmmakers (pp. 103–120). Detroit: Wayne State University Press.
↑« Che Fu "Waka" », 5000 Ways to Love You (consulté le )