Un autre nom rencontré pour désigner ces chevaux est « Merlerautin »[1]. La race est parfois nommée, de façon erronée, « Mellerauds », notamment par M. Cardini, qui affirme également (à tort) que les chevaux du Merlerault étaient jadis élevés dans les bois de façon semi-sauvage[2].
Histoire
Le Merlerault constitue le plus ancien berceau d'élevage connu d'élevage du cheval en Normandie[3], et l'un des plus unanimement réputés[4]. Une tradition d'élevage y existe depuis plusieurs siècles[5], puisque des confréries laïques et ecclésiastiques y établissent des élevages dès le Moyen Âge[6]. Cependant, d'après Jacques Mulliez, la race de ce nom n'est, malgré des traditions qui la font remonter aux Croisades ou aux rois Mérovingiens, pas si ancienne[7].
La région du Merlerault est désigné par Sully comme centre de production du cheval en Normandie[8],[3] ; ce premier haras est remplacé en 1730 par le haras du Pin[3]. D'après Bernard Denis (2012), les chevaux dits « de Merlerault » sont d'une « race probablement artificielle », créés par la Noblesse à partir du Pur-sang[9]. Cette race est très appréciée à la fin de l'Ancien Régime[9]. Le Merlerault fournit des chevaux de selle à la Noblesse aux XVIIe et XVIIIe siècles[5].
Description
Le Merlerault est un type demi-sang[10]. D'une taille moyenne, il est réputé élégant, et porte une tête carrée sur une encolure bien sortie[11]. L'épaule est bien faite, les reins sont courts, les membres sont beaux mais parfois un peu grêles[11]. Les jarrets peuvent manquer de netteté et l'animal est peu étoffé, doté d'une bonne liberté d'épaules, de légèreté et de vitesse[11]
Utilisations
Le cheval du Merlerault est particulièrement propre au service de la selle, et à la traction du tilbury[11].
Diffusion de l'élevage
La race est originaire de la généralité d'Alençon, en particulier dans le département de l'Orne[12]. Au milieu du XIXe siècle, le Merlerault reste la région de Normandie qui fournit le plus de chevaux, après le Cotentin[13].
Notes et références
↑Guy de Charnacé, Les races chevalines en France, Paris, C. Delagrave, , 89 p. (lire en ligne).
↑G., « Bibliographie française et étrangère : Dictionnaire d'hippiatrique et d'équitation », Journal des haras des chasses et des courses de chevaux, recueil périodique consacré à l'étude du cheval, à son éducation (etc.), Bureau du journal, vol. 39, , p. 94-95.
↑Joseph Odolant-Desnos, Orne, chez Verdière, coll. « La France ; description géographique, statistique et topographique », , 124 p..
↑Ephrem Houël, « Traité des courses au trot », Journal des haras, chasses, et courses de chevaux, des progrès des sciences zooïatriques et de médecine comparée, Parent, vol. 6, , p. 3.
Bibliographie
[Denis 2012] Bernard Denis, « Les races de chevaux en France au XVIIIe siècle. Et les idées relatives à leur amélioration », In Situ, no 18, (lire en ligne, consulté le )
[Du Hays 1866] Charles Du Hays, Le Merlerault, ses herbages, ses éleveurs, ses chevaux, et le Haras du Pin-la Plaine d'Alençon-le Mesle-sur-Sarthe, Librairie Agricole de la Maison Rustique, , 180 p.
[Frémont 1967] Armand Frémont, L'Élevage en Normandie : étude géographique, vol. 11 de Publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Caen, Faculté des Lettres, , 942 p.
[Gast 1889] Edmond Gast, Le cheval normand et ses origines : situation hippique de la France, étalons nationaux ; Orne, Calvados, Manche, différents élevages, généalogies, portraits ; courses au trot ; remontes militaires ; percherons..., Paris, , 131 p. (lire en ligne)
[Mégnin 1895] Pierre Mégnin, Le cheval et ses races: histoire des races à travers les siècles et races actuelles, Aux bureaux de l'Éleveur, coll. « Bibliothèque de l'Éleveur », , 487 p.
[Moll et Gayot 1861] Louis Moll et Eugène Nicolas Gayot, La connaissance générale du cheval : études de zootechnie pratique, avec un atlas de 160 pages et de 103 figures, Didot, , 722 p. (lire en ligne).