Minihy du LéonLe Minihy Léon, improprement appelé parfois Minihy de Léon ou Minihy du Léon, est une ancienne paroisse du Léon qui a regroupé de 1687 à 1790 l'actuelle commune de Saint-Pol-de-Léon et les ex trèves de Roscoff et Santec. Il succédait à une juridiction administrée par le seul chapitre cathédral du diocèse de Léon, le minihy dit de Paul. HistoireOrigine au haut Moyen ÂgeL'hagiographie de Paul Aurélien[1] rapporte que celui-ci, aristocrate formé au Collège Théodose (en) par Ildut, un disciple de Germain d'Auxerre, et missionné en territoire acquis au pélagianisme par l'évêché de Guicastel, aurait reçu de son cousin Gwithur, gouverneur de la place, un terrain à Batz, qui n'était peut être pas encore, au VIe siècle, une île, pour fonder son monastère. Celui-ci est rapidement transféré à l'entrée septentrionale d'une ancienne station militaire du Tractus armoricanus voisine, dont il n'a été retrouvé, en l'absence de fouilles, des témoignages archéologiques qu'à Roscoff[2] et qui est aujourd'hui le Kreisker. C'est une partie du territoire de la bagaude de Plougoulm où le légendaire[3] Conan Meriadec est réputé avoir son château[4] puis sa tombe. Un chanoine, soucieux de corroborer la vita de Saint Gouesnou, a en effet prétendu déchiffrer sur un sarcophage de pierre toujours exposé en la cathédrale de Léon l'inscription « HIC IACET CONANUS BRITONUM REX »[5]. Le minihy de Paul était le territoire dépendant du monastère dit « Château de Paul », en breton Castel Paul, orthographié au XXe siècle Kastell Paol. Son essence était d'échapper à la juridiction des comtes de Léon. Il y eut en Léon de nombreux minihy, qui sont à l'origine des Langouesnou, Landerneau, Landivisiau, Lanhouarneau... L'asile monastique au Moyen Âge centralLe minihy formait une unité administrative et religieuse composées de sept vicariats, c'est-à-dire que le service religieux était assuré dans chacune des sept églises mais les offices paroissiaux importants, prônes et Pâques, se faisait à la cathédrale du Léon. Seuls Roscoff et Santec, qui étaient des trèves de deux vicariats différents, pouvaient célébrer les baptêmes des enfants nés sur leurs territoires, ayant par dérogation, pour des raisons de distance et de population, leurs propres fonts baptismaux. La trève de Roscoff avait aussi son cimetière, ainsi que le vicariat de Trégondern. La trève de Santec s'étendait de l'île de Hiec à Kerradenec. Chaque vicariat était habituellement désigné par l'autel qui, dans la cathédrale de Léon, était réservé à ses paroissiens.
Des sept autels, cinq étaient disposés autour du choeur, ceux du Crucifix devant la trésor, siège du Creisker, et de Saint Jean de la ville, siège de la cathédrale de Léon, avaient une place privilégiée, à l'entrée du chœur. Aux côtés de l’Évêque de Léon qui détenait la juridiction spirituelle, le Comte du Léon exerçait la juridiction temporelle. Dans le minihy, en vertu du droit d'asile propre à celui-ci, il ne pouvait le faire que par délégation expresse de l'évêque. En dehors du minihy, le comte exerçait le droit féodal de motte. C'est pourquoi ses fourches patibulaires se trouvaient à l'extérieur du minihy, au château de Penhoat, en Penzé. Les habitants non nobles, appelés serfs de motte, ne pouvaient quitter la terre du seigneur. S’ils le faisaient celui-ci ou ses officiers pouvaient les saisir, leur mettre la corde au cou, les ramener à leur motte ou leur infliger une peine corporelle ou pécuniaire[6]. La cité épiscopale et marchande du bas Moyen Âge et de la RenaissanceEn 1276, le titre de comte est transféré à l'évêque, désormais intronisé simultanément par le chapitre cathédral et les vassaux du Léon avec le titre de Comte-Évêque. L'histoire démographique du territoire à cette époque est celle de l'enlisement du port de Pempoul, qui est au plus près du centre ville, sur le rivage oriental, et du développement du port de Roscoff, qui a l'avantage, quoique éloigné du centre ville, d'être, sur le rivage septentrional, en eau libre. Avec le développement du commerce hanséatique des créées, se met en place au XIVe siècle autour d'un sénéchal, qui sera appelé maire à partir du XVIIe siècle, un corps de ville et une administration bourgeoise, qui siège au Kreisker. Jusqu'en 1648 et l'instauration de vingt députés, tout habitant avait droit de participer à ces assemblées mais il ne pouvait prendre place que dans sa classe sociale, clergé, noblesse ou Tiers. Le déclin à l'Époque moderneEn 1687, les sept vicariats sont constitués en une paroisse unique dénommée Minihy Léon[5]. Pauvreté et récolte du goémon en 1774H. M. Grall, recteur de la paroisse de Minihy Léon, dans une lettre écrite en 1774 adressée à l'évêque de Léon Jean-François de la Marche en réponse à son enquête sur la mendicité écrit :
À propos de la récolte du goémon, le même recteur écrit (l'orthographe de l'époque a été respectée) :
Abolition du Minihy LéonPar le décret du , Roscoff obtint le droit de créer une commune distincte, ce que ses habitants réclamaient depuis longtemps. Les habitants de Santec demandèrent leur indépendance communale le , mais n'obtinrent la création d'une commune distincte de celle de Saint-Pol-de-Léon que par la loi du . AnnexesBibliographie
Sources
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