Le mont Taranaki ou mont Egmont est une montagne de Nouvelle-Zélande située dans le Sud-Ouest de l'île du Nord, au cœur du parc national d'Egmont. Volcan au repos culminant à 2 518 mètres d'altitude, sa forme conique aux pentes régulières et prononcées est considérée comme une des plus symétriques au monde.
Toponymie
La montagne possède deux toponymes officiels : « Mont Taranaki » et « Mont Egmont », en anglaisMount Taranaki et Mount Egmont[2],[3],[4]. En maori de Nouvelle-Zélande, elle est appelée Te Maunga O Taranaki.
Lorsque James Cook explore ce secteur de la Nouvelle-Zélande, il attribue le nom colonial de « Mont Egmont » le [4],[5]. L'explorateur français Marc Joseph Marion du Fresne, lui aussi en expédition dans l'océan Pacifique, nomme la montagne « Pic Mascarin » le sans avoir eu connaissance de la précédente découverte européenne par James Cook[6]. Le , le gouvernement néozélandais lui attribue un second nom, « Mont Taranaki »[3],[4]. Chacun des deux noms est officiel mais contrairement à d'autres lieux en Nouvelle-Zélande, il ne s'agit pas d'un nom double.
Géographie
Topographie
Le mont Taranaki est situé dans le Sud-Ouest de l'île du Nord, dans la région de Taranaki, au centre d'une vaste plaine qui s'étend jusqu'à la mer de Tasman[7]. De forme conique culminant à 2 518 mètres d'altitude, il est le sommet le plus élevé et le plus au sud-est de la chaîne de Kaitoke, un ensemble de trois sommets volcaniques orienté nord-ouest-sud-est[7]. Au sud, la symétrie de ses pentes est interrompue par la présence du pic Fanthams[7].
La forme conique et les pentes régulières de la montagne imposent à la cinquantaine de cours d'eau qui y prennent leur source et qui en descendent une organisation radiale jusqu'à la mer en formant parfois des cascades[8]. La ville la plus proche est New Plymouth située sur la côte au nord et le mont fait partie de la région de Taranaki.
Ses éruptions qui ont commencé il y a 120 000 ans produisent des explosions, des nuées ardentes et des dômes de lave[9],[8]. Ces éruptions ont donné naissance à la vaste plaine circulaire qui entoure le mont jusqu'à la mer par le dépôt des produits éruptifs transportés par les nuées ardentes ou des lahars[7]. De grands effondrements se sont successivement produits au cours des 50 000 dernières années, le cône actuel s'étant construit il y a 10 000 ans[7].
La dernière éruption s'est probablement produite en 1755 mais le volcan est toujours considéré comme actif et potentiellement dangereux[7],[8]. C'est pour cette raison que le Taranaki Civil Defence Emergency Management Group est chargé de la mise en place de plans d'évacuation de la région en cas d'éruption[8]. Pour établir ces plans, ils disposent de cinq sismomètres répartis sur les flancs de la montagne à des altitudes différentes[8]. La probabilité d'une ou plusieurs éruptions dans les 50 prochaines années est estimée à 0,35–0,38[10].
Histoire
Selon une légende māori, le dieu Te Maunga o Taranaki (en français « le mont Taranaki ») vivait autrefois dans le centre de l'île du Nord avec les autres dieux Tongariro, Ruapehu et Ngauruhoe qui étaient tous amoureux de la déesse Pihanga[8]. Taranaki décida alors de faire des avances à Pihanga ce qui mécontenta Tongariro qui laissa exploser sa colère, secouant les fondations de la Terre et obscurcissant le ciel[8]. Une fois calmé, Tongariro était devenu plus petit mais s'était rapproché de Pihanga[8]. Dépité et en pleurs, Taranaki décida de quitter la région : il traversa la rivière Whanganui, se dirigea vers le nord après avoir rejoint l'océan et s'endormit[8]. À son réveil, le mont Pouakai était né et l'avait emprisonné à son emplacement actuel[8]. D'autres légendes māori racontent que Taranaki rencontrera un jour Pihanga et qu'il est par conséquent imprudent de vivre entre les deux montagnes[8]. Les Māori racontent aussi que lorsque le mont Taranaki est recouvert de brume et de pluie, c'est Taranaki qui pleure d'avoir perdu Pihanga[8].
Le , le gouvernement de Nouvelle-Zélande annonce que le mont Taranaki se voit accorder une « personnalité légale »[11].
Tourisme
L'ascension du mont Taranaki est considérée comme dangereuse en raison des conditions météorologiques changeantes et nécessite un équipement adapté et un guide[8].
↑(en) Robert McNab, From Tasman To Marsden : A History of Northern New Zealand from 1642 to 1818, Dunedin, J. Wilkie & Company, (lire en ligne), « Chapter IV. — Cook Completes his Survey, 1769 and 1770 ».
↑(en) Stuart Mead, Jonathan Procter, Mark Bebbington et Cecilia Rodriguez-Gomez, « Probabilistic Volcanic Hazard Assessment for National Park Infrastructure Proximal to Taranaki Volcano (New Zealand) », Frontiers in Earth Science(en), (DOI10.3389/feart.2022.832531, lire en ligne, consulté le ).
↑(en-GB) Eleanor Ainge Roy, « New Zealand gives Mount Taranaki same legal rights as a person », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
(en) Phil Shane, Fidel Costa, Shane Cronin, Claudine Stirling et Malcolm Reid, « Priming and eruption of andesite magmas at Taranaki volcano recorded in plagioclase phenocrysts », Bulletin of Volcanology, vol. 85, , article no 47 (DOI10.1007/s00445-023-01661-0)