26 juin : à la mort de Iyasou II[5], Yoas, le fils d’Ouèbi, épouse Galla du négus, encore enfant, est proclamé négus d’Éthiopie sur la haute tour du palais. Les Galla du Ouollo deviennent plus forts, surtout que la puissance des seigneurs du Qouara, parents de Méntouab, veuve de Bacaffa, et diminuée par d’autres chefs en voie de se rendre indépendants : le Choa, déjà séparé de l’empire, le Lasta sous les descendants des rois Zagoué, Ras Micaél dans le Tigré, qui obtient pour son fils, puis pour lui, d’épouser des princesses filles de Méntouab et conquiert le Lasta, soi-disant pour le compte du souverain[6].
6 juin, Brésil : fondation de la Compagnie générale de commerce de Maranhão e Grão Pará. Elle reçoit le monopole du commerce du coton de la région. Elle est supprimée en 1777[12]. L'esclavage des Indiens est aboli par décret[13], remplacé par une main d'œuvre servile en provenance de l'Angola, autre colonie portugaise des côtes africaines. Jusqu'en 1850, la traite des esclaves noirs, va toucher près de trois millions et demi d'êtres humains, qui seront arrachés du continent africain pour être asservis et vendus aux planteurs brésiliens.
25 janvier : révolte des Grenzers (colons serbes des confins militaires) de Križevci. Huit officiers qui s'efforçaient de rétablir l'ordre sont massacrés[23]. Agitation paysanne contre les seigneurs en Slavonie.
10 avril : le Sénat russe examine le projet de nouveau code des lois, rédigé par une commission pour la modernisation des lois depuis le . Après l'approbation du Sénat, l'impératrice Élisabeth refuse de signer les textes le 28 juillet[24].
10 juin : la Grande-Bretagne reprend la guerre maritime contre la France. L’amiral Boscawen intercepte au large du Canada un petit convoi qu’il canonne[14]. Au cours de l’été, les Britanniques saisissent 300 navires de commerce français avec 8000 hommes d’équipage. Cette perte en tonnage et en hommes porte un coup très dur à la flotte française. La France, qui possède 45 vaisseaux de ligne, ne peut en armer que 30 faute de matériel et d’équipage.
30 septembre : convention russo-britannique signée à Saint-Pétersbourg prévoyant l’envoi en Prusse-Orientale d’un corps de 50 000 Russes, entretenus par les Britanniques, en cas de guerre entre la Prusse et la Grande-Bretagne. La Grande-Bretagne s’assure l’alliance russe pour protéger le Hanovre de la menace prussienne[28].
1er novembre : un tremblement de terre suivi d’un violent tsunami détruit Lisbonne. Les contemporains estiment à entre 10 000 et 100 000 le nombre des victimes, sur une population estimée entre 150 000 et 250 000 habitants[29]. Sur 20 000 maisons, 3 000 seulement restent habitables ; sur 56 églises, cinq peuvent être réutilisées. À cette occasion, le ministre Pombal révèle son énergie et son esprit de décision. Devant les risques d’épidémie, il fait jeter les cadavres à la mer. Il prend des mesures énergiques contre les pillards, force la population à rester sur place, en assurant l’approvisionnement et en obligeant le clergé à assurer le culte. Les jésuites portugais expliquent le malheur par l’impiété des hommes, et entretiennent un climat de ferveur fanatique dans les semaines suivant la catastrophe. Pombal sévit contre les plus exaltés, comme le père Malagrida, exilé à Setúbal, qui fulminait contre les impies projetant la reconstruction de la ville.
4 décembre : un mois après la catastrophe, l’ingénieur militaire Manuel da Maia, chargé de proposer des solutions en vue de la reconstruction de Lisbonne, choisit de raser les décombres du quartier de la ville basse (Baixa), le plus touché, pour le reconstruire entièrement selon les plans de l’architecte Eugénio dos Santos[30].
21 décembre : Louis XV adresse un ultimatum à la Grande-Bretagne pour que ses navires et marins lui soient restitués. Il menace de déclarer la guerre[31].
30 décembre : réformes dans le Milanais autrichien. Établissement de la Ferme générale et d’un cadastre sur toutes les propriétés soumises à l’impôt direct (Pompeo Neri(it))[32]. Uniformisation de l’administration communale (1755) et provinciale (1756 et 1758).
Charles VII de Naples commence à agir en souverain indépendant et renforce la place du Toscan Bernardo Tanucci, secrétaire d’État à la justice, qui obtient les Affaires étrangères et la Maison du roi[33]. Celui-ci se consacre à des réformes juridiques et à la lutte contre l’Église, mais reste un catholique convaincu, hostile aux Lumières.
Pierre Chouvalov, nommé grand maître de l’Artillerie, entreprend une modernisation de l’armement en Russie[34].
Cette année là — et durant les 20 ans qui ont suivi — les documents d'archive[36] montrent qu'aux Îles Féroé, les chasses traditionnelles de masse à la baleine (au globicéphale principalement ; chasse dénommée Grindadráp) n'ont pu avoir lieu, alors qu'habituellement, plusieurs centaines de ces animaux étaient chaque année poussés à s'échouer au fond de fjords peu profonds pour être tués et partagés au sein de la communauté des iliens[37]. Un déclin puis l'absence de la présence de cétacés dans cette région a été constaté par les iliens à partir de la décennie 1730, possiblement en lien avec la survenue du petit âge glaciaire, un refroidissement climatique surtout localisée sur l'Atlantique nord entre le début du XIVe et la fin du XIXe siècle. Une reprise des chasses laisse penser que les migrations de globicéphales ont progressivement repris dans la région à partir des années 1770 pour retrouver leur niveau antérieur dans les années 1830[38],[37].
↑David B. Warden, Fortia, Histoire de l'empire du Brésil : depuis sa découverte jusqu'à nos jours, vol. 1, Paris, Marquis de Fortia, (présentation en ligne)
↑ a et bJean-Charles-Léonard Simonde Sismondi, Histoire des Français, vol. 17, Wouters frères, (présentation en ligne)
↑Joseph Pierre Anselme Maurault, Histoire des Abenakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, Imprimé à l'atelier typographique de la "Gazette de Sorel", (présentation en ligne)
↑ a et bA.J.B. Johnston (trad. de l'anglais), 1758 La finale. Promesses, splendeur et désolation de la dernière décennie de Louisbourg, Québec, Québec, Presses Université Laval, , 436 p. (ISBN978-2-7637-9060-2, présentation en ligne)
↑Giovanni Giacomo Casanova, Mémoires de Jacques Casanova de Seingalt, vol. 3, Rozez, (présentation en ligne)
↑Christophe Guillaume de Koch et Maximilian Samson Friedrich Schoell, Histoire abrégée des traités de paix, vol. 3, Bruxelles, Gide, (présentation en ligne)