Rentré en Suisse en 1921, il fréquente les émigrés russes, nombreux dans ce pays. Le , en marge de la Conférence de Lausanne sur la question d'Orient, Conradi assassine d’un coup de pistolet le diplomate russe Wacław Worowski ainsi que deux de ses collaborateurs (Ivan Arens et Maxime Divilkovski) au cours d’un dîner à l’hôtel Cecil[2]. Conradi est jugé par les tribunaux ordinaires vaudois et, sous l’influence de nombreux émigrés russes contribuant à un climat général anti-soviétique, le procès devient celui du bolchévisme et de la révolution russe. À la suite d'une brillante plaidoirie de l’avocat Théodore Aubert, Conradi est acquitté. Cette relaxe, juridiquement infondée, a fait grand tort à la réputation de la justice helvétique et a brouillé pour plusieurs années les relations diplomatiques entre la Suisse et l’Union soviétique[3].
Fonds : Affaire Conradi-Vorowsky (1923) [1 enveloppe]. Cote : S 239/113. Archives cantonales vaudoises (présentation en ligne).
Fiche de police de Conradi au Musée historique de Lausanne[4].
Bibliographie
L'affaire Conradi : plaidoirie prononcée pour Arcadius Polounine devant le Tribunal criminel de Lausanne, les 14 et par Théodore Aubert, Genève : Ed. Sonor, 1924.
Annetta Gattiker, L'affaire Conradi, Berne : H. Lang ; Francfort/M. : P. Lang, 1975.
Alfred Erich Senn, 'Assassination in Switzerland : the murder of Vatslav Vorovsky Madison ; London : University of Wisconsin Press, 1981.
Marianne Dind [sous la dir. d'Elisabeth Salvi] 1923 : l’affaire Conradi : de l’instruction pénale au verdict politique [S.l. : chez l’auteur], 2009.
Antoine Perrot, L’affaire Conradi, un acquittement douteux rendu possible par la minorité de faveur, Lawded.ch, 2020.
↑Laurent Golay, Sylvie Costa, Claude-Alain Künzi et Diana Le Dinh, Musée historique Lausanne 100 ans, Lausanne, Éditions Favre SA, , 255 p. (ISBN978-2-8289-1701-2), p. 16