Le Nitassinan, dont le nom signifie « Notre terre » en innu-aimun, est le territoire ancestral du peuple innu situé dans l'Est du Canada au Québec et au Labrador. En fait, le territoire couvre la partie orientale de la péninsule du Labrador[1]. Du point de vue de l'entente de principe signée entre certaines Premières Nations innues du Québec et les gouvernements fédéral et provincial, le Nitassinan correspond au territoire ancestral des Innus sur lequel ils ont certains droits tandis que le territoire qu'ils possèdent à part entière est l'Innu Assi.
Les Innus habitent le Nitassinan depuis 8 000 ans. Depuis 400 ans, des colons européens occupent le territoire, surtout pour l'exploitation des ressources naturelles[3].
Communautés innues
Population des Innus (Montagnais) du Québec en décembre 2015[4]
Les négociations en ce qui a trait aux revendications globales des Innus par rapport au Nitassinan sont divisées en deux tables de négociations : celle de Mamuitun et celle de Mamit Innuat. Les négociations visent la confirmation et le respect des droits des Innus et la prise en charge de leur avenir collectif en relation avec les nations canadiennes et québécoises[7]. Bien que n'ayant pas de portée légale puisqu'elle est un cadre définissant l'orientation générale en vue de la signature future d'un traité, l'Entente de Principe d'ordre général entre les Premières nations de Mamuitun et de Nutashkuan et le Gouvernement du Québec et le Gouvernement du Canada définit, de manière administrative, les limites du Nitassinan. Cette dernière a été signée entre les gouvernements canadien et québécois et les Premières Nations de Mamuitun. De leur côté, les Premières Nations de Mamit Innuat ne sont toujours pas arrivées à une entente de principe. L'entente de principe définit en fait deux territoires qui seront créés et reconnus lors de la signature du traité : le Nitassinan et l'Innu Assi. Le Nistassinan est le territoire ancestral des Innus sur lequel ils exerceront certains droits tandis que l'Innu Assi sera le territoire de juridiction québécoise duquel les Innus auront l'entière propriété[8],[9],[10].
↑Entente de Principe d'ordre général entre les Premières nations de Mamuitun et de Nutashkuan et le Gouvernement du Québec et le Gouvernement du Canada, Affaires autochtones et du Nord Canada, 105 p. (lire en ligne [PDF]).
↑Synthèse de l'Entente de Principe d'ordre général entre les Premières nations de Mamuitun et de Nutashkuan et le Gouvernement du Québec et le Gouvernement du Canada, Conseil tribal Mamuitun, 10 p. (lire en ligne [PDF]).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Ouvrages
Camil Girard, Nistassinan-Notre Terre : alliance et souveraineté partagée du peuple Innu au Québec : des premiers contacts à nos jours, Québec, Presses de l'Université Laval, , 175 p. (ISBN978-2-7637-2367-9).
Céline Noury, La Conservation du Nitassinan : besoins et intérêts des Ilnus de Mashteuiatsh, Faculté des études supérieures de l'Université Laval, 113 p. (lire en ligne [PDF]).
Marie Massuard, Les Ressources naturelles du Nitassinan de Nutashkuan : rapports de pouvoir et avenir de la Première Nation, Faculté des études supérieures de l'Université Laval, 137 p. (lire en ligne [PDF]).
Anne Doran, « Territoire et sacré chez les Innus », Théologiques, Faculté de théologie et de sciences des religions, Université de Montréal, vol. 16, no 1, (ISSN1492-1413, lire en ligne [PDF]).
Anonyme, « Le droit des Innus à la cogestion des ressources naturelles sur leur Nitassinan », Recherches amérindiennes au Québec, Montréal, vol. 35, no 3, , p. 94-86 (lire en ligne [PDF]).
Jean-Olivier Roy, « Identité et territoire chez les Innus du Québec », Recherches amérindiennes au Québec, vol. 45, nos 2-3, , p. 47-55.
Jean-Paul Lacasse, « Le territoire dans l'univers innu d'aujourd'hui », Cahiers de géographie du Québec, Département de géographique de l'Université Laval, vol. 40, no 110, (ISSN1708-8968, lire en ligne [PDF]).
Maxime Saint-Hilaire, « La proposition d'entente de principe avec les Innus : vers une nouvelle génération de traité ? », Les Cahiers de droit, Faculté de droit de l'Université Laval, vol. 44, no 3, (ISSN1918-8218, lire en ligne [PDF]).