Le noyau sous-thalamique est intercalé entre la zona incerta, postérieurement et la portion diencéphalique du locus niger et entre au contact de la capsule interne, en dehors, et de l'anse lenticulaire, en bas et en dedans. Ce noyau apparaît dense, richement vascularisé, et de petite taille. Il se compose de neurones activateurs glutaminergiques à long axone s'étendant rostro-caudalement et à dendrites épineux ainsi que d'interneurones. Ce noyau est divisé en trois régions sensori-motrice, limbique et associative.
La voie cortico-subthalamo-pallido/nigro-thalamo-corticale, dite voie hyperdirecte[3] ;
La voie indirecte cortico-striato-subthalamo-pallido/nigro-thalamo-corticale, dite voie indirecte.
Fonction
Le noyau subthalamique ajuste l'excitabilité des neurones pallidaux aux stimulations nigrales et striatales, en participant à une boucle pallido-subthalamo-pallidale. Il peut aussi inhiber le thalamus via les neurones GABAergiques pallidaux et nigraux.
Le rôle exact du noyau sous-thalamique est encore inconnu. Les théories actuelles en font un composant du système de contrôle des ganglions de la base permettant la sélection des actions.
On a montré qu'un dysfonctionnement du noyau sous-thalamique augmente l'impulsivité de sujets soumis à deux stimuli entraînant la même récompense[4].
Physiopathologie
Les lésions de ce noyau sont responsables de l'hémiballisme, un mouvement anormal de grande amplitude de la racine des membres, à caractère explosif et de hémichorée. La cause la plus fréquente d'une telle lésion est un accident vasculaire cérébral impliquant les petits vaisseaux, comme en cas de diabète ou d'hypertension artérielle.
Une hyper-synchronisation de l'activité neuronale dans la bande de fréquence beta (13-30Hz) est observée dans le noyau sous-thalamique des patients atteints de la maladie de Parkinson. Explorée à partir des années 90[5], la stimulation cérébrale profonde ayant pour cible le noyau sous-thalamique est un traitement de la maladie de Parkinson, qui concerne 5 à 10 % des patients[6].
Le Trouble Obsessionnel Compulsif est une maladie psychiatrique caractérisée par une hyperactivité et une hyperconnectivité du noyau sous-thalamique[7]. En 2004, un patient atteint de la maladie de Parkinson et souffrant également de TOC est traité grâce à la stimulation du noyau-sous-thalamique pour son trouble du mouvement[8]. Après un an de stimulation chronique, les cliniciens constatent une réduction des symptômes parkinsoniens, mais aussi des obsessions et des compulsions, ce qui est inattendu. Ce premier cas rapporté ouvre la voie au traitement du TOC par stimulation du NST.
Notes et références
↑Jules Bernard Luys, Recherches sur le système cérébro-spinal, sa structure, ses fonctions et ses maladies, Paris, Baillière,
↑ ab et c(en) Andres M. Lozano, Michael Kaplitt, Justin Fraser et Jean A. Saint‐Cyr, « The subthalamic nucleus in the context of movement disorders », Brain, vol. 127, no 1, , p. 4–20 (ISSN0006-8950, DOI10.1093/brain/awh029, lire en ligne, consulté le )
↑Marie Vandecasteele, Yann-Suhan Senova, Stéphane Palfi et Guillaume P. Dugué, « Potentiel thérapeutique de la neuromodulation optogénétique », médecine/sciences, vol. 31, no 4, , p. 404–416 (ISSN0767-0974 et 1958-5381, DOI10.1051/medsci/20153104015, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Frank, M.; Samanta, J.; Moustafa, A.; Sherman, S., « Hold Your Horses: Impulsivity, Deep Brain Stimulation, and Medication in Parkinsonism », Science, vol. 318, no 5854, , p. 1309–12 (PMID17962524, DOI10.1126/science.1146157)
↑Vanessa Fleury, Judit Horvath, Pierre Pollak et Pierre Burkhard, « Stimulation cérébrale profonde lors de maladie de Parkinson et autres troubles du mouvement : indications, résultats et complications », Rev Med Suisse, vol. 472, , p. 962–967 (lire en ligne, consulté le )
↑Denys Fontaine, Vianney Mattei, Michel Borg et Daniel von Langsdorff, « Effect of subthalamic nucleus stimulation on obsessive—compulsive disorder in a patient with Parkinson disease: Case report », Journal of Neurosurgery, vol. 100, no 6, , p. 1084–1086 (ISSN0022-3085, DOI10.3171/jns.2004.100.6.1084, lire en ligne, consulté le )