Opération Mousquetaire
Opération Mousquetaire
Soldats britanniques du 3rd Battalion Parachute Regiment escortant un militaire égyptien capturé à Port Said.
L'opération Mousquetaire est une opération militaire franco-israëlo-britannique qui, durant la crise du canal de Suez en 1956, vit des unités de ces pays intervenir pour envahir le canal de Suez, nationalisé par le colonel Nasser, raïs d’Égypte. Appelée « l'affaire du canal » en Europe, et considérée en Égypte comme « une triple et lâche agression » de la France, du Royaume-Uni et d'Israël, la crise de Suez prend fin le à la suite des menaces sovétiques et semonces américaines, tournant à l'avantage diplomatique pour Nasser. ContexteAxe de circulation stratégique et commercial, en particulier pour les pays liés avec les États du Golfe persique, le canal de Suez était propriété de société franco britannique. Après le départ des troupes britannique d'Égypte (1951), la démilitarisation du canal le laisse sous la menace d'une nationalisation par le nouveau pouvoir issu du coup d'état des colonels Neguib puis Nasser (1952/53). Celui-ci affirme une position pancrace, menace Israël de blocus et aide le FLN algérien contre les français, tout en s'affirmant à Bandoung comme leader du tiers monde. Lorsque le journal officiel égyptien publie en 1956 la loi nationalisant la Compagnie universelle du canal de Suez, Français et Britanniques décident de répondre militairement. Ils escomptent sur un soutien passif des USA, l'Égypte ayant achète des armes a l'URSS et étant en froid avec Eisenhower, qui a refusé de participer au financement des travaux du barrage d’Assouan. Pour la France, c'est aussi le moyen de mettre fin à l'aide financière et militaire que fournit l'Égypte au FLN algérien: l’Égypte abrite sa direction, finance son armement et se fait son porte voix à l'ONU. Contre l’avis de l’opinion internationale, la France et la Grande-Bretagne préparent une opération d’envergure baptisée « Musketeer » (Mousquetaire), pour les Anglais et « opération 700 » pour les Français. Cette opération, si elle est une victoire militaire pour les deux pays, se termine par un rapide retrait à la suite de l'intervention politique des États-Unis et de l'Union soviétique[1]. DéroulementLa mission est de prendre le contrôle du canal. Le plan (nom de code « Terrapin ») prévoit également une offensive israélienne contre l’Égypte qui débutera le . Les États-Unis, en période électorale ne tiennent pas à voir éclater un nouveau conflit. Ils hésitent, une fois de plus, à respecter un de leurs traités du Pacte Atlantique. Le commandement de l’opération est britannique, les Français ne conservant que le commandement de leurs unités, sans pouvoir de décision. Le général Keightley, secondé par l’amiral Pierre Barjot, en est le commandant en chef. Le , une force navale d’intervention est mise en œuvre. La force terrestre est forte de 60 000 hommes, mais seulement 15 000 seront employés. Les Français, commandés par le général André Beaufre, forment la force « A ». L'opération se déroule selon un plan mis au point auparavant lors d'une réunion à Sèvres, dans la maison d'un ami du ministre Bourgès-Maunoury (du 22 au )[2], entre français, britanniques et israéliens (Ben Gourion est présent en personne). Les négociations sont difficiles car le plan prévoit une attaque de l'Égypte par Israël et ensuite une intervention franco-britannique pour faire cesser officiellement les combats entre Israéliens et Égyptiens. Ce plan se heurte à des réticences de la part des israéliens qui ne veulent pas se retrouver dans le rôle de l'agresseur.
Sous la pression du monde entier, la Grande-Bretagne puis la France sont contraintes d’accepter un cessez-le-feu. Les troupes de l’ONU débarquent le . Le , la force d’intervention quitte l’Égypte. Dix Français et vingt-deux Britanniques ont été tués, cent-trente soldats blessés dont trente-trois Français. Les pertes Égyptiennes sont évaluées à 203 morts Unités participantesLes unités chargées d'intervenir sont principalement issues de la 10e division parachutistes qui est renforcée et atteint un effectif de 8 300 hommes[3] :
Pour les unités aériennes :
Pour les unités navales, 30 navires français dont :
La Légion au sein du dispositifUn escadron blindé du 2e REC, commandé par le capitaine Abraham avec l’adjudant Degueldre comme adjudant d’unité, est intégré au 1er REP à Zeralda, avant de rejoindre la base de départ à Chypre. Avec les autres unités françaises, il a pour mission de s’emparer dans la zone de Port Fouad des points sensibles et de faire la liaison avec les éléments du 2e RPC, parachutés au Sud. Le groupement est commandé par le lieutenant-colonel Brothier, chef de corps du 1er REP. Tous les objectifs sont atteints par les compagnies. Le à 8 h, toutes les unités se rassemblent prêtes à marcher vers El Qantara. Une demi-heure plus tard, le cessez-le-feu est ordonné et les troupes doivent rester sur leurs positions et n’ouvrir le feu que si elles sont attaquées. La section du lieutenant Ysquierdo du 1er REP, représente l’avant-garde française d’El Qantara et maintient jour et nuit un poste de surveillance, au PK 37,5, à 800 mètres des lignes égyptiennes. Fin décembre, les troupes rembarquent à destination de l’Algérie.
La Royal Navy déploie, entre autres cinq porte-avions, les HMS Albion (R07) (en), HMS Bulwark (R08), HMS Eagle (R05), HMS Ocean (R68), et HMS Theseus (R64), ces deux derniers étant utilisés comme Landing Platform Helicopter et avec 28 hélicoptères ont effectué la première opération de débarquement héliportée de l'Histoire en déployant 650 commandos et 20 tonnes de matériels le 6 novembre à Port-Saïd[12]. Références
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