En 1988, l'OLP reconnait le droit d'Israël à vivre « en paix et en sécurité » et déclare « renoncer totalement » au terrorisme[5], et est depuis lors reconnue comme le partenaire palestinien des négociations pour régler le conflit israélo-palestinien.
Histoire
Naissance
Imaginée au départ en 1964 (avec à sa tête Ahmed Choukairy) comme un mouvement nationaliste arabe par les membres de la Ligue arabe dans le but de « libérer » la totalité de la Palestine du mandat britannique, la débâcle des armées arabes pendant la guerre des Six Jours de 1967 a changé le mouvement en organisation de guérilla palestinienne à l'arrivée de Yasser Arafat qui la dirigea de 1969 à sa mort, le .
En septembre 1970, l'OLP subit un revers majeur, déplorant la mort de milliers de Palestiniens, lors de l'assaut des armées jordaniennes contre ses groupes armés, qui déloge les groupes palestiniens de la Jordanie, à la suite de tentatives de l'OLP de renverser le pouvoir en place[6].
OLP au Liban
L'opération Paix en Galilée est déclenchée par Israël en 1982, après plus de 150 atteintes au cessez-le-feu[7] négocié en 1981 par les États-Unis. Cette opération de « libération » qualifiée de « représailles » fit plus de 2 700 victimes, majoritairement du côté de l'OLP et de ses alliés, y compris de nombreux civils[8].
L'OLP est contrainte de fuir le Liban pour un autre pays arabe, la Tunisie. En 1985, le premier ministre israélien Shimon Peres fait organiser un attentat contre le siège de l'OLP à Tunis ; 50 Palestiniens et 18 Tunisiens sont tués[9].
Le soulèvement des Palestiniens des territoires occupés contre l'Autorité israélienne, entre 1987 et 1993, provoque des émeutes et des attentats contre la population et les militaires israéliens ainsi que des conflits entre factions palestiniennes et conduit par la suite à une vague de répression en Israël[10],[11].
La Seconde intifada désigne une période de violences israélo-palestiniennes, entre et 2003 voire 2005, selon les observateurs[12]. Les événements sont décrits par Israël comme une campagne de terrorisme palestinien, et par les Palestiniens comme une révolte contre l'occupation et la colonisation[13].
Évolution du mouvement
La fin des années 1980 et l'ouverture de discussions avec Israël, qui privilégia cet interlocuteur parmi les nombreux mouvements palestiniens marqueront un tournant pour cette organisation. L'OLP fut alors reconnue par l'Organisation des Nations unies et par de nombreux États comme le représentant du peuple palestinien (habitants des Territoires palestiniens occupés, d'Israël, des réfugiés et des exilés) puis négocia les accords d'Oslo avec le gouvernement de Yitzhak Rabin. La reconnaissance de la légitimité de l'OLP par Israël est un fait marquant.
Ayant proclamé en 1988 à Alger un « État de Palestine » reconnu par 89 États (en )[14], l'OLP siège à l'ONU en tant qu'observateur permanent, sous le nom de « Palestine », et entretient des relations diplomatiques ou quasi diplomatiques avec de nombreux États.
L'OLP a modifié, en avril 1996, sa charte qui visait la destruction de l'État d'Israël[15],[16]. Naturellement, elle entretient des liens étroits avec l’Autorité palestinienne qui est née de l'application des accords d'Oslo négociés entre l'OLP et Israël. Pourtant, quelques mois après les affaires de corruption dans l'Organisation et de trafic d'armes (affaire du Karine A) ont mis en cause Yasser Arafat directement, surtout, depuis le déclenchement de la seconde intifada.
Succession de Yasser Arafat
Depuis la mort de Yasser Arafat, son ancien Premier ministre Mahmoud Abbas est devenu son successeur à la tête de l'OLP et de l'Autorité palestinienne ; en 2005, et a rétabli le dialogue avec Israël. Il a obtenu un cessez-le-feu qui n'est pas respecté, de la part des autres factions de l'OLP et des organisations islamistes palestiniennes comme le Hamas et le Jihad islamique palestinien. Mais l'autorité de Mahmoud Abbas est mise à mal par les tirs fréquents de roquettes revendiquées par ces mêmes organisations.
Après la mort en 2020 de Saeb Erekat, négociateur en chef des Palestiniens, et la démission d'Hanan Ashrawi, son porte-parole, l'OLP appelle à rajeunir le leadership palestinien[17]. En effet, depuis les accords d'Oslo, le président Mahmoud Abbas poursuit son mandat qui devait s'achever en 2009 , concentrant ainsi entre ses mains la quasi-totalité du pouvoir palestinien.
Aussi, l'ensemble des institutions palestiniennes vieillissantes sont décriées pour leur manque de légitimité comme de représentativité mais les nombreuses divisions au sein de l'OLP ne parviennent pas à trouver un accord politique[17].
Fonctionnement des institutions
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Le , l'OLP en formation tente de faire exploser le conduit national d'eau d'Israël pour son premier attentat. Durant les trois années suivantes, l'organisation établit un réseau international de cellules terroristes, elle entraine ses terroristes, amasse des armes et des explosifs et les cache. C'est durant cette période qu'elle collecte des renseignements pour préparer des attentats contre des cibles juives et israéliennes. Les objectifs sont de rendre la cause palestinienne connue internationalement, perturber le trafic aérien et maritime d'Israël, terroriser et créer une confusion chez la population cible, perturber le tourisme et l'économie israélienne et blesser son image de pays fort et gagnant, victorieux de la guerre des Six jours, isoler Israël et ses institutions, pour en faire un pays « lépreux »[18].
En 1969, Yasser Arafat, le chef de l'OLP décrit la transformation des Palestiniens
« d'une sous-caste de réfugiés en combattants déchainés » comme « l'une des plus grandes réalisations de notre révolution ».[réf. nécessaire]
Après un échec à créer un mouvement de révolte à ses débuts, l'OLP opte pour le terrorisme au détriment de la guérilla[19]. L'organisation vise à la création d'une « Palestine libérée » à la place de l'État d'Israël, en démoralisant[20] et en terrorisant la société israélienne[19].
De 1969 à 1985, les groupes de l'OLP auraient commis, selon un rapport du Ministère des Affaires Étrangères israélien, 8000 attaques terroristes (dont 435 en dehors d'Israël) qui totalisent 650 morts israéliens[21], principalement des civils. Une stratégie perçue comme efficace par l'organisation, en partie pour faire connaître internationalement le problème palestinien[22]. De plus pour les États arabes en guerre avec Israël, le terrorisme constituait une stratégie d'attrition à coût réduit avec des implications politiques et psychologiques importantes ainsi qu'une « balle de jeu » pour conduire et tester les intérêts arabes communs[19]. Selon Daniel Baracskay, l'OLP repose sur cinq piliers: Fondamentalisme islamique, le nationalisme arabe/l'antisémitisme, pensée radicale et de gauche, formation d'un État et l'autodétermination[23].
↑Le Monde, « M. Arafat reconnait le droit d'Israël à vivre "en paix et en sécurité" et déclare "renoncer totalement" au terrorisme », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Hamit Bozarslan, Une histoire de la violence au Moyen-Orient : de la fin de l'empire ottoman à al-Qaida, Paris, la Découverte, , 318 p. (ISBN978-2-7071-4958-9), p 81.
↑Jean-François Strouf et Christophe Wilhelm, Proche Orient Mythes & Réalités, Mesnil-sur-l'Estrée, C.I.D.I.P., , 192 p. (ISBN2-9502231-0-9), « Chapitre XI », page 76.
↑Rachid Peace research institute in the Middle East et Rosie Pinhas-Delpuech, Histoire de l'autre, L. Lievi, (ISBN978-2-86746-358-7).
↑Jonathan Schachter, « The End of the Second Intifada? », Strategic Assessment, Institute for National Security Studies, vol. 13, no 3, (lire en ligne, consulté le ).
↑Décrit par Boaz Ganor dans son livre "The Counter-Terrorism Puzzle: A Guide for Decision Makers, The Interdisciplinary Center (IDC) Herzliya, 2003 p. 203.
↑ ab et cDavid Charters, The Deadly Sin of Terrorism : Its Effect on Democracy and Civil Liberty in Six Countries, , p. 142.
↑Hoffman, B, . Inside Terrorism, Columbia University Press, 2006